CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1365 

 

 

n°1365
 
" Atlantic City "

 

 

(1980)-(Can,Fr)(1h44)  -      Drame   

 

Réal. :     Louis Malle   

 

 

Acteurs:  B.Lancaster, S.Sarandon, M.Piccoli ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Second film de la carrière américaine de Louis Malle, "Atlantic City" est sans aucun doute son plus abouti. Malle réussit ici la parfaite symbiose entre sa culture française inspirée du réalisme de la Nouvelle Vague et le système hollywoodien. Fini les oripeaux chics et froufrouteux de " La Petite" et place à la poésie désenchantée d'une ville qui joue sa survie en misant sur le pari fou de concurrencer Las Vegas sur la côte Est. Autrefois cité balnéaire à la mode, Atlantic City est en proie au déclin depuis les années 60. Devenue le refuge de tous les rejetés des mégalopoles voisines, elle tente sa mutation à l'orée des années 80. C'est à ce moment charnière que Louis Malle pose sa caméra pour l'adaptation du roman "Le voisin" de Laird Koenig. Ces périodes de transition sont propices aux trafics et malversations en tous genres.Susan Sarandon muse de Louis Malle est filmée avec amour par son pygmalion et sa prestation est déjà la promesse de la grande actrice qu'elle deviendra. "Atlantic City" se place au sommet de la relativement courte filmographie de Louis Malle avec "L'ascenseur pour l'échafaud", " Le feu-follet" et "Lacombe Lucien", grâce sans doute à sa poésie empreinte d'une nostalgie désuète et à la présence d'un immense Lancaster pour la servir.

Atlantic City se caractérise par ses personnages décalés, évoluant dans une ville imaginaire, déshéritée et envahie de casinos, à l’ambiance étrange. Si l’aspect visuel du film a vieilli, le traitement et l’évolution de l’histoire se révèlent surprenants jusqu’au bout, avec des acteurs confirmés et en forme : Burt Lancaster toujours aussi magnétique, et Susan Sarandon parfaite. On obtient une œuvre assez sombre qui possède un grain de folie insaisissable, vaguement rocambolesque, plutôt jouissive, et qui pour ces raisons mérite clairement le détour. J’ai beaucoup aimé !

Une ambiance insolite, étrange. Un film de gangsters décalé dans une ville fantomatique, entre deux eaux, qui se détruit et se reconstruit. La vieille star Burt Lancaster joue une sorte de gangster second couteau, un peu mythomane. Les casinos jouxtent les ghettos miséreux et les vestiges d’une ancienne station balnéaire chic. Le film baigne dans un mélange de douceur, de mélancolie, d’ironie et de démystification assez unique. Louis Malle n’a pas un style très fortement original, mais il a une technique impeccable, des scénarii très fins, des ambiances et des personnages très attachants. Un charme.

Un chef-d'oeuvre absolu ! Louis Malle réalise un film naturel, silencieux et puissant ; une vrai réussite dans sa période américaine. La profondeur des personnages est plus que touchante, et pourtant on entretient une distance froide et méfiante avec cet univers lugubre. Une vraie perle rare du cinéma.

 

A l'instar d'un Jean Renoir, Louis Malle a également connu sa période américaine et "Atlantic City" en est sûrement l'oeuvre la plus réputée. L'intrigue ne casse pas des briques mais on la suit sans déplaisir. La curiosité principale de ce long métrage vient avant tout de la présence de Burt Lancaster en vieux caïd nostalgique. Rien d'extraordinaire mais un film tout ce qu'il y a de plus sympathique.

«Atlantic City» ou la chronique désabusée d'une ville fuyant son passé, à l'image des deux êtres qui s'y rencontrent. Louis Malle, avec la subtile sensibilité qui est la sienne, dépeint sans fard une Amérique qui se cherche, à la croisée des diverses générations qui s'y cotoient. Ex-cité luxueuse et de prestige, Atlantic City est devenue un taudis, une ville défigurée, nostalgique de son passé glorieux mais déterminée en même temps à renaître de ses cendres. Il en est de même pour Lou l'anti-héros, petit gangster au coeur tendre et trop mou, joué par un Burt Lancaster au crépuscule de sa vie (et de sa carrière). Véritable coup de maître, c'est un film terriblement émouvant sur des gens simples, qui se rêvent princesses ou bandits de grands chemins, qui au fond n'ont qu'une idée : partir au loin et tout oublier, mais qui restent finalement là où ils ont vécu, ne pouvant se résoudre à quitter une si grosse partie d'eux-mêmes, la terre qui les a accueillis.

A "Atlantic City", une serveuse de casino est mêlée à une histoire de drogue via son mari junkie, et un vieux voisin anciennement criminel. L'intérêt du film est, entre autres, son atmosphère délabrée et nostalgique, qui évoque une ville qui a eu un passé notable et qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. A l'image du personnage remarquablement interprété par Burt Lancaster, qui campe un ancien truand ringard, obsédé par son manque de notoriété dans le milieu et son impuissance devant les situations dont il est témoin. Face à lui, Susan Sarandon est forte charismatique en serveuse aux rêves minés par son entourage, et l'on remarque une apparition de Michel Piccoli en cadre de casino ambigu. Si ce drame n'a rien d'exceptionnel, il demeure tout à fait appréciable, notamment grâce à certaines situations bien trouvées.

L'atmosphère un peu étrange du film qu'insuffle Louis Malle est assez envoûtante au début qui se perd un peu par la suite mais "Atlantic City" se regarde du début jusqu'à la fin sans déplaisir. L'aspect "fin d'une époque" manque un peu de subtilité, parfois trop appuyé ou au contraire trop négligé pendant de longs moments, et on peut légitimement se demander l'utilité du personnage interprété par Michel Piccoli. Si Susan Sarandon est très convaincante, c'est surtout Burt Lancaster qui brille dans la figure émouvante d'un ancien gangster loser et il arrive à lui seul à donner la plus grande partie de l'intérêt que dégage le film. Si ce n'est pratiquement tout l'intérêt. Il y joue sans conteste son meilleur rôle avec celui du prince Salina dans "Le Guépard", autre film sur la fin d'une époque. Indispensable pour ceux qui veulent voir une grande star hollywoodienne au sommet de son art.

C'est un ballet de personnages désenchantés : un couple hippie en phase de décomposition terminale, un vieux-beau qui s'est inventé un passé de cador dans le crime organisé, une quarantenaire qui ose encore rêver à des lendemains qui chantent mais dont la vie est morose... Tous vont se croiser sur les planches usées d'Atlantic City, esquissant un dernier pas de danse avant de disparaître (dramatiquement ou avec élégance, selon). Il n'y a plus rien à attendre du rêve américain, si ce n'est se réfugier dans le fantasme de son passé, ou fuir, le plus loin possible. Polar en creux, le film suit une narration un peu erratique très à la mode alors, Malle essayant de reproduire le geste d'un Lumet ou d'un Schatzberg sans en avoir vraiment l'étoffe. Il en demeure le plaisir de retrouver un Burt Lancaster magistral dans une version Prisunic du "Guépard" et la toujours resplendissante Susan Sarandon.

 

 

 

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