CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1360 

 

 

n°1360
 
" Les merveilles "

 

 

(2015)-(It)(1h51)  -      Drame   

 

Réal. :     Alice  Rohnwacher   

 

 

Acteurs:  M.A. Lungu, S.Louwyck, A.Rohnwacher ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Il est des films qui transcendent le regard du spectateur. "Les Merveilles" est de ceux là.

La beauté des "Merveilles" – car le film, sans enjoliver, n’a pas peur du beau – tient aussi dans le trajet qu’il construit avec patience, pour aboutir à une fantasmagorie primitiviste.

"Le Meraviglie" est ce genre de film qui, par sa délicatesse et son intelligence, purifie et dessille le regard du spectateur. Tout ici paraît à la fois très simple sur le plan de l'intrigue et profondément original, car lacunaire et suggestif, dans la manière de la raconter.

"Les Merveilles" livre un discours plus profond : malgré la vulgarité médiatique généralisée et le libéralisme sauvage qui ont tout détruit sur leur passage, il existe encore des petits coins du monde où l’humanité, le sens du collectif, la croyance en un avenir meilleur et solidaire n’ont pas totalement disparu.

La caméra portée, l'image granuleuse, l'image tour à tour réaliste et surnaturelle contribuent au charme de l'entreprise, surtout quand le naturalisme du film «décolle», dans sa dernière demi-heure.

Même s’il s’avère inégal, le film révèle une singularité profonde dans sa manière de disposer des quelques jalons les plus saillants de sa trame pour embarquer son petit monde vers d’inattendus territoires.

Ce joli film sensible prolonge avec bonheur la tradition néoréaliste. On aurait préféré toutefois une œuvre un peu moins lisse et davantage exploratrice de formes

D’une langueur monotone, "Les merveilles", traversé de quelques jolies saillies poétiques et servi par des interprètes plutôt justes, ne remplit que partiellement les promesses de son titre.

Partagée entre différents genres, cette chronique d'Alice Rohrwacher a été primée à Cannes. Elle n'en méritait pas tant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film étonnant, qui sort des sentiers battus, de par son sujet......Par son côté poétique et son atmosphère ensoleillée, je lui ai trouvé des affinités avec le fameux RESPIRO sorti en 2000 2001.....Un des côtés magnifique est la présence permanente des abeilles, des ruches, du miel, on voit un homme frustre s'occuper de ses ruches, tout en essayant d'impliquer ses enfants.....Comme l'on dit certains internautes, on a l'impression qu'il ne se passe rien, mais c'est une impression seulement, car la caméra nous invite à mille petits détails, à mille petites émotions......Le film est plutôt un film d'atmosphère entre abeilles et innocence des enfants, la chaleur humaine est distillée par l'élégance d'une caméra et un scénario qui propose des passages intensément poétiques (les bateaux, la grotte, le chameau, détails, détails.....).... Il y a très peu de psychologie dans le film, mais une histoire de famille où le père semble mis en cause.....Peu d'impact sur la beauté du film, pas plus que cette scène de remise de prix, plutôt baroque, mais qui nous gratifie d'une Monica Belluci belle et poétique.......Je conseille.......

En plus d'investir un univers peu traité au cinéma (les apiculteurs transalpins), Alice Rohrwacher le fait avec un regard tendre empreint d'innocence enfantine. Un mélange qui assure au film la poésie qui manque à tant de chroniques sociales proches de la réalité et installe une douce émotion l'ayant menée à un Grand Prix cannois amplement mérité.

Il faut se laisser porter par le souffle de ce petit film italien qui ne plaira pas à tous car c'est souvent maladroit mais les qualités sont supérieures. Une sensibilité, un attachement immédiat à ce monde austère et beau, cet environnement géographique et familial, cette rudesse et cette joliesse, cet onirisme et ce kitch qui rivalisent avec le réalisme. Le scénario soutient plus le film qu'on pourrait le croire. Finalement son prix à Cannes n'est pas immérité.

 

Grand prix du dernier festival de Cannes, "Les merveilles" est avant tout un grand film humain. D'une tristesse implacable également, avec cette famille reculée du monde et dirigée par un père... excentrique dirons-nous. Chaque personnage de la famille est différent et non moins intéressant. Venons-en aux événements "clés" du film, à savoir l'arrivée de Martin et le tournage du concours. Car c'est là que la détresse est la plus pesante, que cela soit avant ou pendant ce fameux tournage, leur quotidien va s'en trouver bouleversé et l'image de l'Italie du Sud va aussi en prendre un coup, nous en dévoilant ses plus bas-fond. Ces enfants, obligés de se raccrocher à cette ridicule "télé-réalité" pour s'offrir un peu de joie et de divertissement dans leur vie, l'apiculture étant un métier difficile pour un si jeune âge... Et donc la présence du jeune garçon, qui vient enfin compenser la déception du père de n'avoir que des filles... On ressort de la salle pas complètement indemne, avec cette impression d'avoir vu une oeuvre certes parfois un peu longue mais importante.

Après Corpo Celeste, Alice Rohrwacher a tourné son deuxième film dans une région qu'elle connait bien : la Toscane. Mais Les merveilles, également à hauteur d'adolescent, est réalisé sous une même forme, entre réalisme documentaire (l'apiculture) et fiction familiale, voire onirisme (l'émission de télévision). Ce cinéma peut laisser sur le bas-côté tant il semble parfois difficile de s'intéresser à tous ses aspects lesquels se marient plus ou moins bien. Le film se rachète dans sa deuxième partie une fois le dispositif assimilé, quand le spectateur est lui aussi entré totalement dans le jeu et ne cherche plus absolument un scénario linéaire.

Le charme du film tient à peu de choses, essentiellement à l'interprétation de la jeune Maria Alexandra Lungu (Gelsomina, l'aînée des quatre filles) qui campe une adolescente qui, en dépit de sa vie atypique dans cette famille néo-baba cool, rêve d'ailleurs, comme tous les ados du monde. (...) On avait envie de voir Alice Rohrwacher creusait les prémices du passage à l'âge adulte ou les doutes d'une mère (l'excellente Alba Rohrwacher, grande sœur de la réalisatrice) dépassée par les événements. Le film laisse, malgré ses qualités, un goût d'inachevé, et on regrette une photographie "sauvage" vraiment pas jolie.

 

On peut comprendre ce qui a séduit Jane Campion présidant le jury cannois pour avoir récompensé ce film : le portrait de jeunes filles marginales malgré elles, mais le film de la cinéaste italienne ne décolle vraiment jamais, manquant de tout, manquant de poésie, manquant d'humour. Les acteurs manquent incroyablement de charisme. Ni l'arrivée du jeune délinquant , ni le passage du tournage télévisé, ne soulèveront ce film qui n'offre qu'une chose aux spectateurs, l'ennui.

Ce film est une véritable imposture dans le palmarès du festival de Cannes. Le portrait de cette famille nombreuse à la dérive tourne singulièrement en rond. Le père est irascible et désagréable sans aucune raison. Ce n'est que vers la fin du film qu'il change et fait preuve d'un peu d'amour. L'image est laide en permanence, les couleurs de l'affiche sont particulièrement trompeuses. Le film patine et le scénario est régulièrement composé de scènes apicoles illustratives et sans intérêts. Je n'ai jamais su ce qu' Alice Rohrwacher a voulu nous faire comprendre dans le film, tant le propos manque de conviction. Certaines ficelles sont énormes (le chameau, l'enfant autiste). Je peux rajouter que c'est mal filmé, que la bande son est inappropriée et la direction d'acteur moyenne. Grosse déception.

Si je faisais un concours des films qui m'ont le plus ennuyé, Les merveilles disposerait de sérieux atouts. D'abord, je l'avoue, j'ai dormi durant sa projection à Cannes. Alors, allez-vous me dire, de quel droit puis-je juger le film ? Mais à l'inverse, le film ne m'a-t-il pas lui-même anesthésié, sachant que même à Cannes, je m'endors rarement ? J'ai dormi. Mais pour mon excuse, on voit des gens dormir dans Les merveilles (cf ci-dessus). On voit aussi des gens manger, et participer à une émission de télé. On voit aussi (il me semble) des abeilles et Monica Belluci en animatrice égyptienne. Mais je n'en suis pas certain, tant le projet d'ensemble m'a échappé. Il y avait peut-être un sens à toutes ces images projetées vers moi. Mais lequel, je ne sais pas trop : au milieu de ma torpeur n'a surnagé qu'un inénarrable ennui, baigné dans un océan d'incompréhension ensommeillée. Bonne nuit.

 

 

 

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