CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1358 

 

 

n°1358
 
" The Smell of Us "

 

 

(2015)-(Fr)(1h28)  -      Drame    

 

Réal. :     Larry  Clark     

 

 

Acteurs:  L.Ionesco, D.Rouxel, T.Cholbi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Depuis combien de temps un film n’a-t-il pas scellé aussi exactement une vérité de l’émotion ? "The Smell of Us" appartient à ces films rares qui reconfigurent tout lorsqu’on les voit : on en sort en se disant que c’est pour cela qu’on va voir des films.

sTestament nu et fragile d’un cinéaste qui ravive les premières flammes de son œuvre punk tout en s’abandonnant à un horizon plus autobiographique et introspectif.

"The Smell of Us" prolonge la grande idée du cinéma de Larry Clark: la jeunesse est un pouvoir qui transcende les classes sociales et inonde le monde d'une force inconsciente. Rarement film du cinéaste n'a aussi bien montré ce magnétisme.

Jamais le réalisateur de "Bully" n’avait à ce point laissé libre cours à son pessimisme cafardeux : aussi paumé que ses personnages, "The Smell of us" est un haïku anguleux et sans espoir, un catalogue de corps fatigués et d’âmes déjà lasses.

La grande plasticité de "The Smell of Us" frappe.  Avec acuité, il (Larry Clark) capte la dépendance aux réseaux sociaux et les dangers du vortex numérique.

Son film, frais, spontané et finalement universel, souffre tout au plus d’inconsistance, de l’éternel éparpillement psychologique de son auteur, qui, comme à l’accoutumé, approche bien trop de personnages sur lesquels il est difficile de s’attacher.

On goûtera les outrances stylistiques selon sa sensibilité mais le réalisateur de Ken Park n'a rien perdu de sa fougue, encore mû par l'envie de montrer comment sa génération égoïste sacrifie la jeunesse, de filmer des corps ado en mouvement ou en panne et de raconter une sexualité nouvelle.

La peuplade qu’il filme a tout d’une lubie touristique, accolant la mythologie «white trash» à une jeunesse dorée parisienne, où la machine à fantasmes, si elle accouche çà et là de fulgurances, tourne un peu vide.

Malgré quelques ébats sexuels frappants captés et brouillés par des écrans de smartphones, ce film s’enlise dans une épuisante succession de scènes chocs poussives et trash jusqu’au grotesque.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce film parfois brutal est au fond d'une immense douceur. Ne surtout pas se fier aux critiques négatives, qui formulent un peu partout les mêmes arguments : c'est moche, sale, dégueu, immoral, ce n'est pas la réalité. Ce qu'il reste de The Smell of us, c'est plutôt l'abandon, la langueur, la somnolence. Ce n'est pas le moindre des paradoxes d'un film où les ados se vendent, se prostituent, mais apparaissent aussi comme des icônes intouchables, impénétrables. Eternité de la jeunesse qu'aucun film français n'a su saisir depuis trente ans. La dernière fois, c'était dans Boy meets girl de Carax. C'était en 1984.

Pour tout dire, j'en suis sorti bousculé et assez perturbé (mais c'est bien ce que l'on recherche au cinéma, non ?), oscillant entre pathétique et génial. Après quelques jours, le film continue de faire son petit effet et j'y pense encore beaucoup. Pourtant, cela avait mal commencé. Je me suis d'abord un peu ennuyé, trouvant les jeunes horripilants. Et puis, assez insidieusement, la fascination a commencé pour ne plus me lâcher jusqu'à la fin. Difficile d'expliquer alors un ressenti. Cela nous replonge-t-il dans un passé ou nous projette-t-il dans un avenir ? S'identifie-t-on à un des personnages ? Est-ce là le portrait de la jeunesse d’aujourd’hui ?

The smell of us est un film sans concession qui met mal à l'aise. Violent, cru, brut, noir, désespéré, tout à la fois vide et plein. Loin de toute provocation et de tout voyeurisme. Une vraie expérience, franche, puissante et dérangeante, visuelle et sensorielle tout autant que sensuelle. Le film français le plus politiquement incorrecte vu depuis des lustres, et ça fait du bien !

Une sorte de "Springbreakers" très sale, primitif, tourné en France, centré sur les bandes de skaters du Trocadéro, sans qu'on puisse vraiment savoir si cette jeunesse-là existe vraiment, si elle se comporte comme ça, bref si la dimension documentaire du film est crédible ou si c'est juste l'étalage des fantasmes du réalisateur, sa fascination quasi-morbide pour ces jeunes déstructurés et nihilistes qui vendent leur corps en s'assommant de psychotropes pour se faire un fric dont ils n'ont pas vraiment besoin (la plupart habitent des 200m2 haussmanniens) et dont ils ne font rien à part s'acheter des montagnes de coke. Génération perdue, engendrée par des parents largués qui ont refusé de grandir, et qui, à l'image de l'hallucinante Dominique Frot dans une scène d'inceste anthologique, en sont resté au stade primal du désir infantile, presque au stade foetal. Mais désir transformé en matière cinématographique, qui circule sans cesse dans les images tantôt brutes et pixellisées des téléphones portables (ces gamins ne cessent pas de se filmer, comme ravagés par un narcissisme terminal), tantôt magnifiquement composées, de ce grand foutoir désespéré et stimulant, premier grand film de l'année.

En tant que fan inconditionnel de Larry Clark ("Kids", "Bully" et "Ken Park" pour citer ses meilleurs films), j'avais vraiment hâte de découvrir "The Smell Of Us" au cinéma et je dois dire que je ne suis pas déçu! On retrouve avec plaisir la marque de fabrique de l'artiste et ce talent à montrer cette jeunesse en perdition qui touche à tous les dangers (Drogue, violence, sexe...). "The Smell Of Us" est un peu un mélange de tout ce qu'il a fait dans sa carrière. Ce n'est pas son meilleur film mais il se regarde parfaitement bien! Et puis, quel plaisir que de retrouver les acteurs "Michael Pitt" (qui avait déjà joué pour Clark dans l'excellent "Bully"), "Jonathan Velasquez" (qui avait joué dans "Wassup Rockers") et "Lukas Ionesco" (qui n'est autre que le fils de l'artiste controversée "Eva Ionesco"). Une oeuvre à découvrir mais qui ne plaira pas à tout le monde.

Il n'y a pas d'intrigues, peut-être qu'on peut surinterpréter des trucs, mais ce que l'on voit en dit déjà bien assez, cette sorte de constat sans jugement du monde actuel. Parce qu'il n'y a pas de sursaut moral... et ça c'est bien. D'ailleurs j'ai adoré une scène en particulier, où il y a un équivalent dans un autre film vu récemment : Eastern Boys, et sur exactement le même thème, le même sujet : un prostitué qui se rend chez son client, tous les deux réalisateurs font deux choses très différentes, intenses et assez belles, même si ma préférence va pour le Clark. Bref, c'est une nouvelle expérience cinématographique, proche des obsessions de Clark (faut voir le nombre de plans sur les caleçons de ces ados... presque autant que Malick met de contreplongées, profondément marquant parce qu'il est tout simplement juste.

 

il n'y a pas d'intrigues, peut-être qu'on peut surinterpréter des trucs, mais ce que l'on voit en dit déjà bien assez, cette sorte de constat sans jugement du monde actuel. Parce qu'il n'y a pas de sursaut moral... et ça c'est bien. D'ailleurs j'ai adoré une scène en particulier, où il y a un équivalent dans un autre film vu récemment : Eastern Boys, et sur exactement le même thème, le même sujet : un prostitué qui se rend chez son client, tous les deux réalisateurs font deux choses très différentes, intenses et assez belles, même si ma préférence va pour le Clark. Bref, c'est une nouvelle expérience cinématographique, proche des obsessions de Clark (faut voir le nombre de plans sur les caleçons de ces ados... presque autant que Malick met de contreplongées...), profondément marquant parce qu'il est tout simplement juste.

 

Et dire que ce film a été couronné au festival Chéries Chéris. incompréhensible. Larry Clark a réussi le tour de force de faire encore plus mauvais que ses précédents films. scénario indigent, image ultra moche, caméra atteinte d'épilepsie, et bien évidemment, des scènes de sexe avec des ados complètement inutiles et barbantes. je doute fort que les ados parisiens d'aujourd'hui peuvent se reconnaitre dans dans ces personnages frisant (pour être poli) le ridicule. ceci dit, leurs interprétation n'est pas mauvaise. dommage que leurs talents aient été utilisés pour un film aussi cheap.

Larry Clark accumule dans The smell of us une succession de scènes choquantes. Certains présentent le film comme un tableau quasi-documentaire sur les skaters bourgeois du Trocadéro, mais le film est plutôt une succession de fantasmes en tous genres : alcool, fétichisme, prostitution homosexuelle (ou pas), relations sexuelles intergénérationnelles, racket, violence, humiliation, inceste, transe technoïde, suicide, addiction au smartphone, rapports sexuels en public (et filmés, bien sûr), jeux vidéos... Le cinéaste, en dressant son petit catalogue des horreurs vécues par la jeunesse contemporaine, n'évite pratiquement aucun poncif. Pour vous dire : on y brûle aussi une voiture ! Au lieu d'être subtilement transgressif, The smell of us est inutilement démonstratif. Il est aussi très laid.

Que les Cahiers du Cinéma consacrent 30 pages à cet essai obsessionnel franchement raté confirment que cette revue est malheureusement redevenue ce qu'on avait espéré qu'elle n'était plus : un conservatoire de la bien-pensance pseudo avant-gardiste, qui n'aime jamais autant un film que lorsque ce dernier ignore son spectateur.

Sur le fond, The Smell of Us tentait le pari de dépeindre la nouvelle sexualité d’aujourd’hui, de s’immerger dans une jeunesse sans limites, sans morale, égoïste et inconsciente, consommatrice de l’instant, de la violence, du sexe, de la drogue, de l’alcool, du fric facile, des rapports humains détruits. Sur la forme, il voulait se connecter à la génération vidéo et connectée, portables et ordinateurs en mains… Malheureusement, tout est raté dans un exercice au-delà du poussif, tombant dans l’écueil de la crasse figurative, répétant inlassablement un langage déjà dépassé et faisant de la provocation non plus un vecteur vers la justesse mais une entreprise de destruction massive dynamitant une œuvre se résumant à un ramassis de clichés à côté de la plaque, adjoints à un enchaînement de scènes épouvantables et fatigantes, agglutinées autour d’un non-scénario. Seules et abandonnées dans ce capharnaüm dégueulasse et sans aucune fulgurance, les séquences sans détour de sexe, de sodomies, de cunnilingus, de fellations, d’inceste, de défonces et de déviances en tout genre (interminable scène de suçage de doigts de pieds cradingues ou de relation entre ados et personnes âgées, hétéro ou homosexuelles), témoignent toutes d’une impudeur inutile, là où précédemment, l’auteur nous avait habitué à une justification de chacun de ses choix. Et le résultat d’être aussi gerbant que stupide.

 

 

 

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