CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1352 

 

 

n°1352
 
" Faute d'amour "

 

 

(2017)-(Ru,Fr,Be,All)(2h07)  -      Drame    

 

Réal. :     Andrei  Zviaguintsev  

 

 

Acteurs:  M.Spivak, A.Rozin, M.Novikov ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le film raconte comment un couple en plein divorce se voit contraint de refaire cause commune pour rechercher leur fils de 12 ans mystérieusement disparu. Et c’est bouleversant.

Le film raconte comment un couple en plein divorce se voit contraint de refaire cause commune pour rechercher leur fils de 12 ans mystérieusement disparu. Et c’est bouleversant.

Certains films, certains récits vous touchent au plus profond de votre être à un point tel qu’à l’issue de la projection rien n’est plus tout à fait pareil, comme si vous en sortiez changé. Reparti du dernier festival de Cannes avec le prix du jury, Faute d’Amour fait partie de cette catégorie rare.

On en ressort groggy, affolé, ayant appris des choses qu'on ne voulait pas savoir, en ayant compris d'autres qu'on faisait semblant d'ignorer.

C’est évidemment Ingmar Bergman qu’évoque "Faute d’amour". La même férocité. Le même constat devant la disparition de toute transcendance chez l’homme : les êtres qu’il observe semblent tous avoir perdu leur âme, sans laquelle ils errent, en rage, à jamais solitaires, comme des ombres affolées.

Ce drame, Zviaguintsev le pousse à un degré de noirceur extraordinaire, sans pour autant tomber dans la caricature. Son film est crépusculaire, spectral, clinique.

Sans amour ? Oui, peut-être, parfois. Sauf qu’il y a ce plan sublime, insensé, d’un gamin tapi dans le noir, qui retient ses larmes en écoutant ses parents manquer de se foutre sur la gueule dans la pièce d’à côté. Une image exceptionnelle, où l’empathie du cinéaste inonde soudain l’écran.

Zviaguintsev revient avec une tragédie sociale et politique tout en maîtrise, mais plombée en partie par sa monomanie et son refus obsessionnel du dénouement.

Cette accumulation sursignifiante de portraits monstrueux, frôlant la caricature, plombe progressivement le film dont le spectateur sort essoufflé, puni pour une faute commise par des personnages qui lui deviennent, en fin du parcours, complètement indifférents.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film en deux temps : si la première partie contredit le titre et prouve que l'on est capable de construire de l'amour, loin des cocons jadis confortables, désormais intenables. Mais qu'y'a-t-il de plus hostile pour un enfant qu'un environnement où les adultes montrent les sentiments les plus bruts et les plus violents ? La seconde partie, quoique parfois "longuette", montre que cet amour en construction n'est pas un édifice solide, et que ces adultes de la classe moyenne russe, sont en réalité des êtres incapables d'aimer, de se pardonner, des êtres aussi froid que cette neige qui tombe pendant près de deux heures. Magistral !

Le temps, l'instant.... rien ne s'arrête autour des autres. Tout continue à tourner, tout est là. Et cet enfant qui n'avait pas d'existence pour ces parents devient présent par son absence. Un film fort, terriblement fort et prenant. Des temps étirés, des musiques en harmonie avec chaque séquence.

Ce film est un chef d’œuvre : il dépeint, de manière très esthétique -le film est beau-, une Russie contemporaine, sans oublier toutefois son histoire et son héritage culturel. En effet Aliocha, un des frères Karamazov, est le nom du fils qui disparaît, comme pour s'effacer de ce monde où les individus sont égocentrés, concentrés sur leur plaisir personnel. Pourtant ce chemin de recherche du plaisir n'est manifestement pas un chemin de bonheur : les protagonistes principaux (un père et une mère) semblent épuisés par la vie, et se réfugient dans le divertissement (smartphone), et le sexe. Il n'y a pas d'amour en effet dans ce film. Le seul qui aime c'est Aliocha, comme le héros pur et innocent de Dostoïevski ; âme sensible perdue au milieu de la haine.

Nous sommes devant un presque chef d'oeuvre dramatique. J'ai été passionnée et bouleversée par cette histoire déchirante. Tout est bien mis en en place et expliqué : les parents qui se séparent, leur nouvelle vie de couple chacun de leur côté, leur enfant laissé pour compte si on peut dire, la brutalité des rapports humains, tout ce qui est mis en oeuvre pour retrouver un enfant disparu. J'adore voir ce genre de film sobre et de haute qualité cinématographique, car c'est de plus en plus rare.

Ce film qui dépeint la déchirure d'un couple, la disparition de leur enfant, leur remise en ménage, l'enquête pour retrouver l'enfant est tout simplement remarquable. Je ne comprends ABSOLUMENT PAS ceux qui mettent une mauvaise note car ce film est REMARQUABLE. Oui évidemment cette histoire est dure à regarder, c'est un DRAME, en plus on est en Russie l'hiver. Quand on vient voir un DRAME au cinéma, avec l'histoire que l'on sait (parents en pleine séparation et déchirure, enfant plus ou moins à l'abandon et qui disparaît, enquête qui patine etc...) on sait où l'on met les pieds, on est pas là pour se détendre ni rigoler. Pour moi ce film est un drame excellent, percutant, très bien analysé et il mérite amplement le prix qu'il a reçu à Cannes.

 

On apprécie le contraste métropôle/forêt, quelques plans "intimes" savamment cadrés et surtout un travelling fort en émotion d'un enfant en pleur au début du film. Finalement on regrette que le cinéaste ait pris un peu trop de facilités en ce qui concerne les "nouvelles vies" des parents et qu'il allonge parfois trop certains passages mais il contre-balance avec un récit terriblement glaçant et une critique acerbe du monde des adultes.

C'est un film long et lent comme un film européen primé à Cannes. Une ribambelle de plans fixes, une bande son très épurée, des dialogues limités, des extérieurs contemplatifs, bref. Vous voyez le tableau. Mais c'est aussi bien écrit, très nuancé, réaliste, remarquablement interprété. Maryana Spivak est une vraie révélation pour moi. Et malgré l'apparente froideur du tout, une scène m'a particulièrement émue et chamboulée, donc c'est que le travail a été fait et bien fait. Donc un bon film avec un peu de superflu juste ce qu'il faut pour Cannes.

Bons acteurs, une manière de filmer très intime qui fait passer l'émotion, sur ce point c'est réussi et j'aime ça. Mais j'aurais aimé que la 1ère partie du film avec la vie du petit garçon dans ce conflit d'adulte soit plus poussée et je regrette les longueurs des 2/3 restants du film sur la recherche du fils perdu. On ressort en poussant un soupir, car évidemment c'est un film noir. Donc pas mal, mais j'attendais mieux encore.

 

La première heure est une mise en place, une description terrifiante des protagonistes. Pas un pour racheter l’autre ! Un père insignifiant et veule se « castagne » verbalement avec son épouse dont il divorce. Il a mis enceinte sa maitresse paranoïaque. La mère haineuse et adultère déteste tout le monde et voue une colère sans limite à son mari infidèle. Aucun échange possible, une caricature de négation du dialogue. Un enfant (que l’on voit peu) est en train de sombrer au milieu de cette ambiance délétère où aucun des deux parents ne veut s’occuper de ce garçon ! Bref, une galerie de portraits monstrueux qui donne la nausée. Durant la deuxième heure, on suit sans passion le recherche du garçon qui a fugué. Cela permet de compléter la galerie par le portrait de la grand-mère maternelle, un mix de Folcoche et de Staline, et d’un policier cynique débordé et inefficace ! Voilà, deux parties distinctes ; la première où l’on s’ennuie et la deuxième est pire

Film d’un ennui profond.Les décors sont déprimants, aucune beauté ne ressort des personnages, acteurs insignifiants, les dialogues sont mauvais, aucune musique, aucune chaleur, juste de la grisaille et la recherche interminable d’un gamin sans histoire pendant 2h...j’ai l’impression d’avoir été puni pour avoir à regarder ce film !

 

 

 

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