CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1350 

 

 

n°1350
 
" Je suis à toi "

 

 

(2015)-(Be)(1h42)  -      Drame, Romance   

 

Réal. :     David  Lambert    

 

 

Acteurs:  N.P. Biscayart, J-M Balthazar, M.Chokri ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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 Paris Match     Le Figaro     Libération       20 minutes     Première      France Soir     Elle    Studio Ciné Live    Le Nouvel Obs    La Croix 

 

Le film sait être touchant sans être plombant, ce qui le rend particulièrement recommandable pour qui a envie de découvrir une œuvre sensible brassant des thèmes adultes avec talent.

"Je suis à toi" est un mélo comique, où cohabitent misère affective et économique. Quel prix est-on prêt à payer pour être aimé ? David Lambert répond avec un humour un peu barré, du sexe cru, un moment d'opérette et des kilos de tendresse pour ses trois personnages.

Je suis à toi ne manque pas d’arguments et, toutes proportions gardées, se pose même en outsider plausible avec son histoire de triangle amoureux sur la corde raide, en surplomb d’une atmosphère malfaisante assez judicieusement parsemée d’élans empathiques.

Parfois trivial (le cinéaste n’édulcore pas les tristes scènes de sexe qui constituent le quotidien forcé de Lucas), le propos fait la part belle à des personnages attachants, quitte à les enfermer dans une certaine routine.

Malgré une certaine touche d'absurde belge, cette succession de situations stéréotypées du cinéma LGBT est tout à fait navrante.

Cette rencontre entre trois solitudes lasse vite. Les personnages tombent dans les stéréotypes et leur quête de l'amour perd de son intérêt, malgré une mise en scène d'une crudité rafraîchissante.

La frontière molle de la mise en scène et le casting dépareillé font sombrer le film dans une forme glauque d'insistance.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Fin 2012, j'avais beaucoup aimé Hors les murs le premier long métrage de David Lambert. Grosse attente donc pour Je suis à toi, et une petite anxiété aussi. Car on le sait, le passage au deuxième film est souvent délicat, voir raté. Ce n'est, heureusement, pas le cas ici. J'en suis ressorti en vrac. Pour être honnête, j'ai passé la dernière en pleurs. Et chose rare, en repensant au film pendant le reste de la journée, les larmes me montaient encore. C'est simple, Je suis à toi est un condensé d'émotion(s). C'est à la fois brut, tendre, doux, cru, intelligent, drôle, triste, absurde, léger, réaliste. Si on retrouve les mêmes qualités de mise en scène et d'écriture que pour Hors les murs, tout est ici un peu plus maitrisée. Les deux histoires d'amour, dont une seule sera partagée, sont magnifiques. Sur fond de crise sociale, on est là devant trois très beaux portraits, trois solitudes, toujours sans une once de pathos ni de lourdeur. Et tellement de scènes magnifiques.

Pour ce film belge, tourné aux alentours de Liège, le réa David Lambert a pris des risques... Une audace touchante, par sa sincérité et sa franchise. L'affiche officielle se garde bien de suggérer la dimension érotique assez audacieuse de l'oeuvre. Ni discrète ni provocante, outre quelques phallus montrés sans fard, elle tisse pourtant une trame de fond, dans un parti-pris réaliste, qui va jouer avec le surréalisme et le comique de l'absurde. Pour le casting, rien à redire (en réponse à une critique parue dans le Monde, vraiment à côté de la plaque). Avec Monia Chokri, inattendue dans ce film (et méconnaissable au demeurant dans un tel personnage), ici époustouflante, le résultat frise le sans-faute.

JE SUIS À TOI raconte surtout, de manière élégante et sensée, une histoire d'amour dans laquelle les solitudes et les frustrations se mêlent, le tout dans un style tout à fait populaire mais parcouru de symboles. Ce film évite en effet tout esprit bobo, tout verbiage psychologisant, de même qu'il refuse le dolorisme appuyé ou l'esthétisation factice. Accolée de l'énaurme Jean-Michel Balthazar (à noter.. plusieurs scènes alternatives se retrouveront dans le DVD:), l'histoire virevolte entre drôlerie et gravité, légèreté et lourdes épreuves. Au centre, l'argentin Nahuel Perez-Biscayart crève l'écran. Sur un scénario qui paie pas de mine, JE SUIS À TOI mérite bien l'appellation chef-d'oeuvre.

Film vraiment curieux : le réalisme de certaines scènes de sexe, aussi courtes soient-elles, mais aussi de la douce folie récurrente. Le film est iconoclaste et mélange humour et drame. L'acteur Nahuel Perez Biscayart est époustouflant, par la palette de ses registres d'interprétation. Il apporte un souffle incontestable à tout le film et sait être particulièrement fragile et émouvant.

.C'est un film rare en effet, car il est d'une sensibilité universelle......Sur un sujet délicat (l'homosexualité masculine) le film trace un portrait d'un jeune homme paumé qui va trouver un travail chez un boulanger belge, dans un monde sans beaucoup de sentiments à priori.....La relation entre les deux hommes est bien éloignée de tout romantisme et l'on pourra regretter des scènes de sexe trop explicites, mais qui rajoute en fait au côté sinistre de cette relation....à réserver donc à un public de plus de 14 ans, je pense....Pour le reste, le film est bien écrit, bien filmé, attachant, et a une force émotionnelle (je me répète) qu'on ne trouve que rarement, ce qui est jubilatoire.....Un film aussi intéressant (même s'il n'y a aucun rapport) que Marguerite en terme d'émotions....Malheureusement j'étais ce samedi matin, seul dans la salle.....Mieux vaut vous précipiter.......

 

Ce sont des gens attachants, bizarres, ambigus, mais ils ne forcent jamais leurs attentes, si nombreuses dans ce film lui aussi comme en apesanteur. Le décor est celui d’une boulangerie, entre pétrin et farine là où le maître des lieux séduit son apprenti. Un garçon aussi étonnant que l’histoire qu’il promène avec une retenue extrême. La vendeuse ne lui est pas indifférente, il tente l’un et l’autre, comme un ménage à trois bien indistinct. Dans un tel décorum, le récit paraît ridicule et pourtant David Lambert réussit à nous entraîner dans une valse romantique (on chante et on danse beaucoup dans la boulangerie) que les personnages rythment au pas cadencé de leur tendre complicité.

L'amour à la belge, telle est l'accroche ridicule de l'affiche de Je suis à toi dont la distribution sur les écrans français est d'ailleurs très chiche. Il est vrai que le deuxième long-métrage de David Lambert est difficile à classer. Pas un véritable drame ni une chronique sociale d'un bourg wallon, pas plus une comédie quoique certains certaines scènes sont fort drôles notamment quand elles sont musicales (le boulanger et son pétrin). Le point commun des trois personnages principaux ? Ils ont tous un gros problème de solitude à régler et un sérieux manque d'amour : le boulanger au physique de Falstaff, l'apprenti homo prostitué argentin, la vendeuse veuve. Le film pêche par excès d'impudeur dans les scènes gays et se rattrape dans les petits moments de tendresse. Le pain et l'amour comme il est dit dans Je suis à toi sont bien universels.

 

Le titre est mensonge puisque personne, absolument personne n’est à qui que ce soit ! Un démarrage de film provocateur et crû, et le film sera ponctué d’autres moments très crûs, sans doute pour nous faire comprendre que la vie est moche. Un boulanger solitaire et gras fait venir dans sa Belgique, dans sa maison et dans son lit, un jeune argentin désœuvré. Dès lors on suit sans grande conviction, les personnages dans leur détresse sans être touché. La vendeuse de la boulangerie sera de la partie elle aussi, ce qui n’apportera rien, contrairement à ce que le réalisateur essaie de nous faire croire. Côté cinéma rien ou presque, les acteurs sont plutôt bons mais ne parviennent pas à hisser le film dans le cinéma. Une autre fois peut-être pour David Lambert.

 

 

 

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