CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1343 

 

 

n°1343
 
"Symphonie pour un massacre"

 

 

(1963)-(Fr,It)(1h55)  -       Gangsters, Noir   

 

Réal. :     Jacques  Deray    

 

 

Acteurs:  C.Vanel, J.Rochefort, M.Auclair, C.Dauphin ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Comme quelques autres cinéastes qui ont traversé les années 1960 et 1970 tels Edouard Molinaro, Pierre Granier-Deferre ou Alain Jessua, Jacques Deray ne jouit pas d'une réputation à la hauteur de son talent. Se souvenir uniquement de sa fin de carrière un peu poussive qui accompagna Alain Delon et Jean-Paul Belmondo dans l'exploitation de la caricature du personnage de dur que chacun s'était construit une fois installé au firmament du cinéma français, c'est oublier "La Piscine" (1968), "Un peu de soleil dans l'eau froide" (1971), "Flic Story" (1976), Un papillon sur l'épaule" (1978), "Trois hommes à abattre" (1980) ou encore "On ne meurt que deux fois" (1985). "Symphonie pour un massacre" passé à la trappe de sa filmographie est le troisième film de Jacques Deray qu'il coécrit avec José Giovanni et Claude Sautet qui était alors le script doctor le plus recherché du cinéma français. Dans un style emprunté à Jean-Pierre Melville qui venait tout juste de livrer le "Le doulos" (1962), Jacques Deray s'empare avec une caméra assurée de cette histoire assez classique de trahison au sein du milieu. Le code d'honneur cher au Jacques Becker de "Touchez pas au grisbi" (1954) est mis de côté pour laisser la place à un cynisme froid qui habite ces gangsters mus essentiellement par l'appât du gain.

Rochefort peut inspirer la crainte quand il apure son jeu de toutes ses facéties. Deray qui a été le premier a détecter cette facette de l'acteur ira même jusqu'à nous présenter en avant première le visage de la maturité du Rochefort moustachu au moment de son apogée lorsque son personnage se grime pour commettre ses méfaits. A ses côtés Charles Vanel, Claude Dauphin et Michel Auclair sont au diapason de la sobriété exigée par la caméra de Deray qui quoique très fluide ne s'attarde pas exagérément sur les acteurs qui doivent donc donner le meilleur en recourant à la précision plutôt qu'aux effets de style. La mécanique du scénario parfaitement huilée donne à plein même si l'on décèle assez rapidement ce vers quoi Deray nous emmène. Un exercice de style qui nous indique clairement que Jacques Deray était tout à fait à son aise dans le genre policier qui sera une spécialité française jusqu'au mitan des années 1980.

Jacques Deray montre ici toute la maîtrise de son art, avec ce film nerveux, sans temps mort, dont le suspense est habilement mené. Suspense d'ailleurs très psychologique : les meilleures scènes sont les face à face entre les personnages qui se méfient les uns des autres, les séquences d'action sont brèves et sans fioriture. C'est un bonheur de revoir cette brochette de très grands comédiens, dont Jean Rochefort, parfait dans un rôle de cynique glacé très différent de la plupart de ceux qui l'interprètera tout au long de sa carrière. Michèle Mercier fait de la figuration, selon l'usage de nombre de polars de l'époque qui réduisaient les femmes au rôle de potiches. La bande son est très datée, bien que pas désagréable, mais elle ne casse pas l'ambiance. L'image enfin est superbe. Un film noir qui mérite franchement une seconde sortie.

Symphonie pour un massacre » (joli titre mais n'ayant pas grand sens), polar de trame fort classique mais se démarquant très habilement par sa réalisation comme son scénario. Très précis, ne laissant rien au hasard, le second fait preuve d'intelligence dans sa narration, prenant le parti pris étonnant et plus qu'efficace de raconter l'histoire du point de vue du traître, joué par un Jean Rochefort à des années-lumières de ses futurs rôles, n'en gardant pas moins cette malice, ce charme irrésistible : on aurait presque envie qu'il réussisse...  Les autres personnages sont moins intéressants mais restent d'assez bonne facture (féminins exceptés, la belle Michèle Mercier en étant presque réduite à jouer les utilités), à commencer par le grand Charles Vanel, impérial. J'aurais peut-être aimé un peu plus de clarté dans certains aspects (notamment le détour de Jabeke par Lyon ou les faux billets), mais c'est vraiment pour trouver légèrement à redire, l'impeccable sobriété des dialogues, la solide narration ou l'efficacité d'une musique omniprésente mais réussie faisant le reste : demeurée très longtemps invisible avant sa ressortie en DVD/Blu-Ray (merci Pathé), voilà une série noire ne manquant ni de personnalité, ni de talent : à (re)découvrir.

Jacques Deray est mis à l’honneur avec la restauration de « Symphonie pour un massacre », son troisième long métrage. Un grand classique du genre qui ne déroge pas aux règles d’un système parfaitement huilé. Simplement, la patte du cinéaste en matière de suspense et de rebondissements est tout à fait particulière. Elle excelle dans cette symphonie tueuse où l’ami Giovanni fait encore merveille dans l’écriture d’un milieu qu’il connaît parfaitement. Avec en tête de distribution Jean Rochefort dont le contre-emploi le rend encore plus grand. Sourcil ténébreux, l’œil malin, Jabeke, rigide comme la justice ne prête guère le flan à la critique. D’ailleurs la confiance est réciproque dans cette bande de partenaires en quête d’un nouveau coup pour doubler leur mise de départ. Simplement Jabeke a sa petite idée pour enrayer la machine. La mise en scène du réalisateur est aussi efficace que celle de son héros dans l’élaboration de l’arnaque.

 

Belle distribution, belle photographie de Claude Renoir, bonne direction d'acteurs, petit polar assez original dans son traitement et dans son fond, mais pas toujours bien clair, si vous avez compris comment Rochefort trouve et ouvre , faites-moi signe ! De plus la façon de filmer est ici agaçante, on met trois heures pour ouvrir une porte, on la referme on accompagne les protagonistes dans les escaliers jusqu'à la dernière marche, on ignore complètement ce qu'est une ellipse de comportement, évidemment c'est très astucieux, ça permet d'atteindre le métrage imposé par la prod ! Et le chœur antique d'ânonner, que c'est beau on dirait du Melville ! Comme si on avait besoin d'argument d'autorité pour justifier l'injustifiable ? Ajoutons que le scénariste n'a pas bien su finir le film, qui n'est pas mauvais pour autant mais des polars comme ça, il y en a eu des tonnes alors arrêtons de crier au chef d'œuvre redécouvert !

Jacques Deray accompagné pour l'occasion de José Giovanni et de Claude Sautet filme la trahison au sein d'une bande de gangsters et néanmoins amis. Jean Rochefort domine le casting pourtant fort élevé du fait de tenir le rôle du méchant, qui lui va comme un gant d’ailleurs. C'est la grosse surprise du film et un de ses intérêts avec aussi le fait que le code de l'honneur n'existe pas, ça fait du bien de voir ça, à l'inverse des grosses cavaleries de ces années-là où on nous rabâchait de l'honneur à tout va.... Sinon l'histoire est assez aride, c'est sec comme un jour sans alcool et les dialogues vont à l'essentiel, pas de fioritures autour des personnages et du scénario.... dommage que la belle Michelle Mercier soit sous exploitée.... la fin est prévisible comme toujours à l'époque.

L'affaire aurait été parfaite pour Columbo. Quelques détails disséminés pour le spectateur averti et quelques surprises aussi et voilà Rochefort obligé de faire le ménage !!! Le scénario est pas mal du tout même si les truands n'ont pas la classe des Gabin ou Delon et la musique quelque peu anachronique.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA