Un film élégant, noir et tendu à
souhait. Chabrol fait du Chabrol et délivre encore une fois une
petite perle noire, parfaitement mise en scène et superbement
ficelée. On est ici en terrain connu et le réalisateur joue sur du
velours en égratignant une fois encore la petite bourgeoisie
provinciale. Il y ajoute une once de folie et de mystère, mais avec
toujours autant de talent, et même de génie. Raconteur d'histoire
incroyable, le réalisateur enchante par sa maîtrise de la narration,
par sa mise en scène si fine et son acidité perverse et
délicieusement décalée. Un casting en or vient couronner le tout et
donner un excellent moment de cinéma.
Quand Claude Chabrol confie le script de
"Poulet au vinaigre" à Jean Poiret, il voulait que ce dernier
interprète le rôle du médecin fou! L'acteur lui a fait comprendre
qu'il rêvait depuis très longtemps de jouer un flic qui lui
permettait de se débarrasser d'une image de comique qu'il traînait à
travers ses rôles dans les années 60! Brutal avec les puissants,
indulgent avec les faibles, ce flic, amateur d'oeufs au paprika,
reparaîtra dans "Inspecteur Lavardin", et à la télévision! Pour sa
première enquête, Poiret (remarquable) se livre à un réjouissant jeu
de massacre sur une galerie de bourgeois cinglés! Un polar très
agréable à la fois corrosif et virulent...
Film noir et acerbe porté par une belle
pléiade d'interprètes tels Michel Bouquet, Stéphane Audran, Pauline
Lafont, Caroline Cellier, ... et surtout Jean Poirier excellent dans
son rôle de flic un peu ... particulier !
Un bon vieux film français à l'intrigue
habile, digne des romans d'Agatha Christie et aux personnages
complexes et truculents avec toutefois une mention spéciale à
l'inspecteur Lavardin superbement interprété par un Jean Poiret
joueur. La mise en scène est parfois un peu brouillonne, décousue et
lente mais on obtient au final un film policier très accrocheur et
plein d'un charme suranné. Très bon.
Il s'agit d'un polar provincial assez banal, doublé
d'une étude de mœurs de la petite bourgeoisie. Le film doit beaucoup
à sa distribution prestigieuse (Michel Bouquet, Stéphane Audran,
Pauline Lafont, Caroline Cellier...) même si c'est Jean Poiret qui
tire clairement le mieux son épingle du jeu avec ce rôle marquant
d'inspecteur roublard qui fera d'ailleurs son retour dès l'année
suivante dans un nouveau polar de Chabrol. C'est ce personnage
atypique qui apporte le piquant et le cynisme qui manquent par
ailleurs au scénario. Dommage qu'il arrive aussi tard car il faut
bien avouer que sans lui le film manque franchement de relief.
Un film de Claude Charbol assez en deçà de son talent, mais
tout de même plutôt bon... Un film policier pertinent, qui critique
avidement le monde des finances, de la bourgeoisie, tout en étant
très amusant. Un film agréable, bien écrit et très bien interprété
(avec notamment des acteurs comme Jean Poiret ou Michel Bouquet...).
Un bon polar à la française mais l'on regrette que Chabrol ne
se concentre pas plus sur l'intrigue policière au détriment du
personnage de Louis. Poiret fait une excellente composition.
Jean Poiret restera à jamais associé à l'image de cet inspecteur
Lavardin, poulet indigeste qui remue le lisier de nos sociétés
bourgeoise. Il n'est pas le plus sordide des protagonistes de cette
histoire, entre une Mme Cuno tyrannique (Stéphane Audran dans son
meilleur role, j'ai vraiment cru qu'elle était paralytique après
avoir vu ce film!), un notaire véreux (Michel Bouquet extraordinaire
dans la scéne de l'interrogatoire face donc au superbe Jean Poiret).
Seule la regrettée Pauline Laffont est sensuelle dans ce pays
d'affreux jojos...
Une déception. Découvrant avec
intérêt l'oeuvre récente de Chabrol, j'ai voulu revoir par curiosité
l-un de ses grands classiques plus ancien. Le premier volet des
enquêtes de l'inspecteur Lavardin passe pour une référence du polar
provincial à la française. Et effectivement, j'ai parfois eu le
sentiment de me retrouver devant un épisode du commissaire Maigret!
Le personnage de Lavardin ne m'a pas emballé, j'ai trouvé l'intrigue
décevante, le dénouement tiré par les cheveux, bref je m'attendais à
mieux.
Est ce la pâle lumière de Seine
Maritime, la composition de Poiret (innovante pour lui mais depuis
revue cent fois, lassante au bout de trois minutes), la froideur
d'une Géraldine Chaplin liquideuse de cognac, ou Audran en fauteuil
roulant (pas une très bonne idée)? Ce film m'est tombé des yeux
rapidement.
"Poulet au vinaigre", c'est un peu
l'inspecteur Harry chez les ploucs. Autant le rôle de l'inspecteur
Lavardin est génialissime, une espèce de roublard adepte des
entorses à la loi pour arriver à ses fins, autant les autres
personnages font pitié. Entre la folle à deux roues, hyper
possessive et casse-couilles comme pas deux, son rejeton de fils
introverti et gauche, le médecin hautain, sa bonne aussi muette que
Bernardo, le pervers-serveur du bar, big moustache le pote rustre de
Michel Bouquet, etc... ça ressemble plus à une foire à monstres qu'à
un polar. On se croirait un peu dans un mauvais "Derrick" (oui, je
sais, peut-on dire qu'il existe des bons "Derrick" ?). L'intrigue
est super confuse, même à la fin il reste des doutes sur qui est
qui. Bref, pas pour moi.
|