CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1316 

 

 

n°1316
 
" Capharnaüm "

 

 

(2018)-(Liba,Fr)(2h00)  -      Drame    

 

Réal. :     Nadine Labaki   

 

 

Acteurs:  Z.Rafeea, C.Izam, N.Labaki ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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"Capharnaüm" de Nadine Labaki, Prix du Jury à Cannes 2018, est une œuvre bouleversante sur le thème de l’enfance maltraitée. S’il déchaîne pleurs et passions – certains détracteurs se sentant « manipulés » – le film lance aussi un débat sur le sort des réfugiés.

Par une mise en scène au plus près de ses acteurs qui jouent leur propre rôle, la réalisatrice libanaise Nadine Labaki signe l’une des plus belles œuvres sur l’enfance mal aimée.

Capharnaüm, c’est un peu Oliver Twist ou Les Misérables de nos jours au Proche-Orient : une fable hyperréaliste, dense et émouvante, sur l’errance d’un gamin livré à lui-même dans les rues de Beyrouth.

« Capharnaüm » est un film sans retenue, sans pudeur. Il montre l’enfance abîmée et dénonce les failles d’une société qui oublie d’être humaine. Surtout : il pointe du doigt les dégâts occasionnés par la guerre en Syrie.

Choquée par cette plongée en apnée dans l’insupportable vérité, une grosse partie de la critique a cherché la petite bête à la réalisatrice en lui reprochant quelques coquetteries esthétiques qu’elle a gommées dans une version resserrée de 10 minutes.

Un mélodrame efficace mais aux intentions surlignées

"Capharnaüm" jouit d'une véritable énergie grâce à sa mise en scène brute et son jeune comédien déterminé. Dommage qu'il tombe au fur et à mesure dans un misérabilisme larmoyant qui balaie toutes ses bonnes intentions humanistes voire les remet en question.

Énième mélodrame urbain dénonçant la détresse des enfants dans les bidonvilles de notre globe, le film de Nabine Labaki confond emphase et empathie, avec une lourdeur qui est celle des ratés du genre.

Cette observation du quotidien d'enfants des rues met son énergie au service d'images chocs contre-productives et d'un pathos parfois révoltant.

Cette observation du quotidien d'enfants des rues met son énergie au service d'images chocs contre-productives et d'un pathos parfois révoltant.

L’épaisseur misérabiliste confine vite au poverty porn.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce film est un veritable chef d'oeuvre..il est d'une force, d'une énergie incroyable ,porté par le jeune Zain incroyable dans son jeu d'une grande justesse ..Il faut rétablir les choses: le but de ce film n'est pas de montrer juste la misérabilité de ces bidonvilles à beyrouth ou de faire pleurer les telespectateus (ds ce cas là les critiques qui ont fusé ds ce sens n'ont rien compris au film) mais de montrer comment le Liban minuscule pays accueille plus d'un million de réfugiés syriens et n' a pas la structure nécessaire pour les faire vivre dignement (manque d'eau potable ,d'électricité d'écoles etc) et le monde qui préfère être aveugle à cela en se rassurant qu'il y a un pays qui endosse cette misère et tant mieux pour le reste du monde..voilà la réalité de ce film .... .un film à ne pas manquer ,poignant mais malheureusement n'est pas une fiction mais une réalité..un chef d'oeuvre!!

Tout simplement bouleversant mais un film qui me marquera à vie !... j'ai adoré... bravo à la réalisatrice ! ce petit bonhomme si juste, si tendre, si délicat malgré ce qu'il endure... cette injustice, cette violence, cette misère, ne peuvent laisser un être humain insensible... c'est révoltant... mais ce film est aussi un magnifique message qui remet les pendules à l'heure sur nos petits soucis du quotidien ! Que nous sommes privilégiés,... nous qui allons au cinéma !!!!!

Capharnaüm m'a offert ma plus belle claque cinématographique! Attention film extrêmement fort émotionnellement. Jamais dans le jugement, d'une grande justesse! Les personnages ne sont pas interprétés par des comédiens et cela inscrit le film dans une réalité universelle. Merci Mme Labaki pour ces messages puissants. Nous suivons le jeune Zaïn dans les rues de Beyrouth, dans l'enfer urbain, dans la cour des miracles où toute la misère du monde se côtoie... Allez voir ce film, il est salutaire et même parfois drôle, nous ne pouvons pas rester insensible face à tant d'inégalités.

Capharnaüm suit le destin de Zein, un petit garçon de 12, faisant face au procès qui l’oppose à ses parents, à qui il reproche de l’avoir mis au monde. Le film de Nadine Labaki met en scène le chaos qui régit la vie de cette famille mais aussi celle de l’ensemble du quartier pauvre de Beyrouth. Elle condamne les conditions misérables dans lesquelles ces familles vivent et évoluent pour s’en sortir. D’aspect quasi documentaire, la montée en puissance du récit est telle que l’émotion ne peut que nous toucher en plein cœur. Ce long-métrage libanais repartira de Cannes avec le prix du jury. Amplement mérité.

« Capharnaüm » est une immersion réaliste, prenante et émouvante au cœur de bidonvilles libanais pour traiter de sujets graves et actuels. La réalisatrice Nadine Labaki s’étant entourée d’acteurs non professionnels qui ne jouent pas un rôle mais dépeignent leur quotidien, c’en est encore plus touchant. Le jeune Zain Al Rafeea, réfugié syrien de 14 ans, est absolument épatant dans le rôle principal. L’équipe du film a amplement mérité la longue standing ovation que lui ont réservé les spectateurs à l’issue de la projection au Festival de Cannes 2018.

Film exceptionnel qui montre le tragique d'une société en décomposition, livrée à la pauvreté, la violence, le trafic, la solitude. Cette société de Beyrouth, cette grande ville, ne s'attaque pas aux grands problèmes structurels, dans ce film les tensions liées à la pauvreté et à sa démographie en forte hausse qui amène ce garçon de 12 ans à déposer plainte contre sa mère, sans coeur pour oser une nouvelle fois être enceinte d'un enfant qu'elle ne pourra pas élever. Un scénario découpé au scalpel. Des acteurs, notamment les enfants et le héros du film, dégageant une vérité tragique et une émotion immense.

Le misérabilisme est à manier avec précaution. Et Nadine Labaki s’en sort à merveille, signant un Oliver Twist moderne puissant et émouvant. À l’instar du célèbre romancier anglais, elle fait traverser à son jeune héros des épreuves particulièrement difficiles dans un récit de survie âpre.

 

C'est sûr que Capharnaüm n'a rien à voir avec Caramel, la brillante entrée de Nadine Labaki dans la mise en scène, dont le deuxième long-métrage : Et maintenant, on va où ? était légèrement en retrait. Dans Capharnaüm, la réalisatrice se dresse en avocat, sincère et pour la bonne cause, mais un peu moins en cinéaste, en faisant excès de démonstration alors que son sujet méritait d'être traité avec un peu plus de subtilité. Jusqu'à preuve du contraire, il ne s'agit pas d'un documentaire et le style néoréaliste du film semble parfois, notamment sur la fin, bien pataud. La structure même de Capharnaüm est maladroite avec ce début de procès qui finalement ne sert que de leurre, censé amener une mise en condition et un suspense qui ne se concrétisent pas vraiment.

 

Il y a des films tellement longs tellement lourds qu’on aimerait flinguer ses protagonistes pour abréger nos souffrances. Capharnaüm en fait ô combien partie ! Le pitch est un enfant qui attaque ses parents en justice pour l’avoir mis au monde. Sauf que la partie procès prend quelque chose comme 20 minutes le reste du temps étant consacré à d’interminables séquences de ce jeune Zain avec ses parents puis avec le bébé d’une jeune éthiopienne. Ça dure ca se traîne c’est complaisant ça n’apporte rapidement rien au propos. Et last but not least ca finit par 5 minutes de happy ending totalement improbables par rapport aux situations décrites. Le prix du jury relevait sans doute d’un prix du bon sentiment bien habituel chez les jurés cannois qui se donnent ainsi bonne conscience à vil prix.

Si l'intention de Nadine Labaky est bien louable - elle qui filme caméra à l'épaule avec réalisme la détresse humaine, j'ai trouvé le résultat très inégal et interminable... ; elle en fait des tonnes et nous afflige d'un pathos et d'un misérabilisme suffoquants jusqu'à l'ecoeurement, et ce malgré de beaux passages... Dommage car j'attendais beaucoup de ce film.

Puisque « la vérité sort toujours de la bouche des enfants », il faut donc redoubler d’attention lorsqu’un film adopte le point de vue d’un enfant, d’autant plus que ce fameux point de vue est trafiqué, fruit d’une reconstruction par le metteur en scène et son équipe de production qui prennent la place de celui qui, logiquement, n’a pas l’âge de réaliser une œuvre de cinéma. Pas de chance pour Capharnaüm, sa lourdeur l’a rattrapé. Sa bêtise aussi. Ici on enchaîne les nourrissons pour ne pas qu’ils bougent, on jette les poules dans les escaliers, on exploite les enfants, on copule à côté d’eux (en famille c’est plus sympa)… Tout est dégoûtant, et pourtant tout est photogénique : notre jeune héros se trouve magnifié, ses parents se changent en monstres, les hommes en porcs. Dans cette pornographie de la misère, les véritables enjeux se mêlent à l’outrance et à la débauche, finissent par être banalisés voire déformés Ce n’est pas le couple parental qu’on aurait dû traîner devant les tribunaux mais la réalisatrice et son équipe pour avoir ainsi exploité la misère en lui donnant l’aspect et le prétexte d’une œuvre de cinéma néoréaliste. Une honte. 

 

 

 

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