CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  131  

 

 

 

n°131
 
" Le cercle rouge "

 

 

(1970)-(Fr, It)-( 2h30 )  -    Policier 

 

Réal. :   Jean-Pierre Melville 

 

Acteurs  :  A.Delon, Bourvil, Y.Montand, G.M. Volonte...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce film s'inscrit directement comme un vrai Melville : c'est lent, très lent, les mouvements de caméra sont délicats, Melville aime beaucoup montrer ses personnages effectuer leurs actions en silence. Au début, j'ai eu du mal à rentrer dans le film, à cause de cette lenteur de l'action, et ce malgré le fait que j'ai vu l'Armée des ombres. Mais au bout d'un moment je me suis habitué à ce choix et je n'ai pu qu'admirer le travail de mise en scène méticuleux de l'œuvre, avec surtout cette scène de casse muette, lente et fascinante.

Chef d’œuvre absolu du film noir et "du casse", ce film a inspiré de nombreux réalisateurs étrangers (américains et asiatiques) qui ont débutés ces 20 dernières années. C'est donc un maître étalon qui permet de juger de la qualité des films brodés sur le même schéma. Il faut dire qu'on n'a rien fait de mieux depuis !

A chaque visionnage, j'admire: - la précision d'orfèvre de la mise en scène de Jean-Pierre Melville, - la solidité et la profondeur du scénario grâce à une psychologie des personnages bien plus nuancées que ne laisse paraître le respect des codes du genre, subtilement détournés.

Alain Delon, charismatique, vous convainc qu'un grand acteur n'a pas besoin de beaucoup de dialogues pour manifester sa présence et son talent... Il suffit des regards et des gestes - François Périer, parfait, comme à son habitude, maniant avec équilibre l'autorité et la fragilité de son personnage. Beaucoup plus de réserve sur le jeu de Gian Maria Volonté, le seul bémol du film ? Est-ce dû au doublage du comédien italien ? Mais en tout cas, son interprétation de Vogel, ennemi public n°1, ne suscite pas autant l'effroi qu'il aurait fallu. A ranger parmi les meilleurs films du monde, avec "L'Armée des ombres".

Le Cercle rouge" est un grand film policier, réalisé par un des réalisateurs de La Nouvelle Vague, Jean-Pierre Melville, qui signe sans doute là son plus grand film. Le scénario est impeccable, tout comme la mise en scène, mais ce que l’on retient de ce film en premier, c’est le jeu des acteurs. Je commencerai par un acteur plus habitué aux rôles comiques et légers : Bourvil. Dans ce film, il prouve à tout le monde qu’il est capable d'étendre sa palette à des registres plus dramatiques et être tout aussi bon, si ce n’est meilleur.

Le film comporte de véritables moments d'anthologie, comme le casse réalisé dans un silence assourdissant ou la fin, mémorable, où l'on comprend la signification du texte d'introduction."Le Cercle rouge" est un chef-d'oeuvre, qui n’a rien à envier aux meilleurs polars américains.

 

Melville aux commandes d'un film policier d'une noirceur indicible. Delon range son physique de La Piscine au placard pour devenir un malfrat fantomatique tout juste sorti de prison et qui tente de perpétuer son itinéraire de marginal. Il s'associe avec deux autres individus obscurs, incarnés par Gian Maria Volonte et Yves Montand, pour dévaliser une bijouterie. La fin du périple sera sans issue, sans espoir quelconque de revenir en arrière pour ceux qui ont décidé d'être les acteurs d'une vie parallèle, asociale, glaciale, tortueuse et risquée. Montand apparaît à l'écran et agonise déjà comme pour exprimer toute la suffocation intrinsèque du film dont l'austérité et l'opacité de la mise en scène participe à la vision très noire du film. Nous ne connaissons rien de tous ces spectres qui traversent Le Cercle Rouge et qui derrière l'épaisseur d'une brume très épaisse ne trouveront guère plus de lumière.

Le casting est alléchant, Bourvil dans un de ses seuls rôles dramatiques (son avant dernier film avant son décès), Alain Delon dégageant un charisme naturel (même avec une moustache) et Yves Montand, qui rien que par sa présence glorifie la mise en scène. Par contre j'ai trouvé les dialogues un peu trop monocordes, même si d'une grande qualité d'écriture, on en perd un peu en degré d'immersion. Mais de manière globale c'est un bon polar, je ne cache pas tout de même que je m'attendais à mieux.

Un casting incroyable pour ce polar à la française, Bourvil y est surprenant dans ce rôle de Commissaire taciturne, cependant ce film est très lent et comporte beaucoup de longueur...

Ce polar sombre de 2h20 est le résultat d'un travail méticuleux. Une ambiance cafardeuse et chargée, un environnement taciturne et morose. La construction de cette oeuvre fait preuve de justesse. Malheureusement la magie n'opère pas vraiment.. Rien de captivant, galvanisant, poignant. À l'image d'Alain Delon, la sobriété règne. Ni lassant ni subjuguant, nous restons entre deux eaux sans jamais se faire un sang d'encre pour les protagonistes. Un film moyen, accompagné d'un manque de lyrisme certain.

Un bon film certes mais qui a pris un bon gros coup de vieux et qui mériterait un remontage avec 20-30 bonnes minutes de moins. Dommage aussi que Delon soit dedans puisqu'il est égal à lui-même, un peu à la façon d'un Brad Pitt, c'est-à-dire aussi expressif qu'une moule cuite. Par contre c'est toujours un vrai plaisir de retrouver Bourvil et de voir à quel point cet homme était un acteur extraordinaire, il nous manque énormément.

 

Le cercle rouge est pour moi le prototype parfait du film fabriqué de A à Z sans aucune étincelle artistique, froid comme un glaçon mais suffisamment intéressant par son scénario et ses acteurs pour tenir en haleine plus de deux heures durant les spectateurs. Quant à le revoir pour l'émotion dégagée par la mise en scène, c'est une autre histoire. Deux séquences sont particulièrement édifiantes de la façon dont Melville conçoit le cinéma : la première est la crise de delirium tremens traitée avec un réalisme incongru puisque tout est forcement rêvé, la seconde est une esbroufe, inacceptable intellectuellement, lorsque Yves Montant après avoir sorti tout son matériel de précision s'empare de son fusil et tire sans presque viser. Quant à la morale de cette histoire : les hommes naissant purs mais devenant tous coupables, c'est criminel pour moi d'accepter une telle idiotie.

Lorsque Melville n'adapte pas un roman, ses films sont trop schématiques. L'idée était prometteuse d'engager Bourvil pour un rôle à contre-emploi. Encore aurait-il fallu que ce rôle fût à sa mesure. En quoi son commissaire Mattéi se distingue-t-il d'un flic ordinaire ? Par le fait qu'il vit seul avec trois chats ? Delon reprend son personnage du Samouraï. Pas de surprise de ce côté là. Volonté joue un truand classique. Quand on songe aux grands rôles qu'il a interprétés dans les films politiques italiens... Le plus horripilant, c'est la psychologie à deux balles de l'"Inspecteur général des services" : "tous les hommes sont coupables" D'ailleurs, on ne comprend pas ce que ce philosophe à la petite semaine vient faire sur le lieu de l'action finale, à part radoter ses maximes de monoprix. Bref le film a bien mal vieilli.

 

 

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