CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1300 

 

 

n°1300
 
"Les chemins de la haute ville"

 

 

(1959)-(An)(1h58)  -      Drame romantique   

 

Réal. :     Jack Clayton   

 

 

Acteurs:  S.Signoret, L.Harvey, H.Sears ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

C'est le premier long-métrage de Jack Clayton, réalisateur anglais un peu oublié, malheureusement, qui a beaucoup puisé son inspiration dans la littérature. On lui doit notamment une superbe adaptation du Tour d'écrou de Henry James (Les Innocents, son chef-d'oeuvre), une version passablement réussie de Gatsby le Magnifique avec Robert Redford, ou encore un film très singulier avec Dirk Bogarde, Chaque soir à neuf heures, adapté d'un livre de Julian Gloag, Our Mother's House. Ces Chemins de la haute ville sont également inspirés d'un roman, signé John Braine. En Angleterre, le film fait figure de classique. En France, il est plus ou moins passé aux oubliettes avec le temps, sauf pour les fans de Simone Signoret, l'actrice ayant obtenu pour sa composition une brochette assez exceptionnelle de prix : Bafta de la meilleure actrice étrangère (1959), Prix d'interprétation féminine à Cannes (1959) et Oscar de la meilleure actrice (1960). C'est vrai qu'elle donne ici une belle mesure de son talent, dans une langue qui n'est pas la sienne, dans un rôle de femme mature, romantique et douloureusement lucide, digne dans ses espoirs et ses désespoirs

Solide et cinglant à défaut d'être très original, le scénario épouse les désirs d'ascension sociale d'un jeune provincial, lancé dans un défi personnel à l'ordre établi, mais dont le cynisme va entrer en conflit avec les sentiments. Le regard du réalisateur n'épargne ni ce jeune prolo arriviste, ni la classe bourgeoise, méprisante et imbue de son pouvoir. La mise en scène est efficace, quoi qu'un peu voyante. Le résultat final laisse une belle impression de noirceur et d'amertume.

Les chemins de la haute ville sont ceux de l'ambition. Pour satisfaire à sa soif de promotion sociale, le personnage principal incarné par le sobre Laurence Harvey séduit la fille du notable le plus important de la ville. Entretenant une liaison avec une femme, simone signoret récompensée d'un oscar mérité, dont il tombe amoureux, il se voit confronté à l'éternel dilemne qui conditionne souvent la quête du bonheur: l'amour ou la fortune. Filmé sans génie mais intensément émouvant, notamment lorsque le visage souvent plat de Laurence Harvey communique ironiquement une émotion contraire à celle que son personnage ressent. Ce film amer laisse une impression puissante. L'image, plus que les dialogue porte au coeur des coups redoutables notamment par le biais d'une Simone Signoret bouleversante dont le visage, les hésitations et les silences donnent à penser, à ressentir et à pleurer.

 

C'est pas mal mais c'est quand même très classique et très académique. Alors ok, on peut y voir là le cinéma hollywoodien des années 1950 dans tout ce qu'il y a de mieux mais non, j'adore l'âge d'or d'Hollywood et ce n'était pas ça, y avait quand même plus de punch et d'idées en terme de mise en scène. Car là ça patine un peu. C'est pas mal filmé pour autant hein, y a quand même un soin apporté à l'esthétisme général de l'œuvre. Après le film ne se suit pas sans déplaisir mais c'est pas non plus particulièrement passionnant je trouve.

Il y a une sacrée ironie dans le titre du film "haute" quand on voit la scène finale avec l’enfant et sa voiture. L’homme arriviste qui n’a réussi à rien contrôler de ses ambitions et qui a subi les moqueries de tous.

 "Les Chemins de la haute ville" est une oeuvre plus qu'honorable. On peut signaler l'actrice à la trop courte carrière Heather Sears qui arrive à incarner un personnage fade et insignifiant sans pour autant l'être (ce qui était loin d'être évident...!!!) et le comédien, sur les épaules duquel tient le film, Laurence Harvey qui arrive à rendre le sien attachant en dépit (ou grâce!!!) à ses faiblesses et à qui on doit que quelques beaux éclairs de puissance (en particulier pour la scène finale!!!) arrivent à transpercer. Un peu déçu au vue de la réputation du film mais une découverte qui reste quand même digne d'intérêt.

De nombreux prix ont déferlé sur ce film qui fixe bien son époque et les risques encourus dans un scénario écrit sans trop de précautions. Pour fustiger la fameuse fracture sociale déjà en marche et le droit des femmes , revendiqué, mais pas encore appliqué. Sur ce double axiome Clayton sert une histoire romanesque et militante dont Simone Signoret s’empare avec gourmandise, et toute la retenue qui sied à son personnage. Bardée de ses trois prix d’interprétation, elle fixe parfaitement le portrait de cette femme mal mariée et dont l’infidélité conduira au drame. Un film terriblement dramatique , beaucoup trop sur le final qui nous conduit à un mélo regrettable .

 

Les chemins de la haut ville n'est pas vraiment passé à la postérité sauf pour la performance de Simone Signoret. Le film est loin d'être au niveau du chef d'oeuvre de Jack Clayton Les innocents adapté du Tour d'écrou de Henry James. Il s'agit aussi de l'adaptation d'un roman, que je n'ai pas lu, Room at the top (titre original) vaut surtout pour la photographie (signée Freddie Francis) et donc la performance de Simone Signoret en femme mûre follement amoureuse d'un jeune arriviste. Mais l'ensemble est assez plat et manque de force dramatique. On dirait que Clayton ne s'est pas totalement investi dans ce premier film, se contentant de bien filmer et bien raconter un mélodrame. 

 

 

 

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