CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1282 

 

 

n°1282
 
" Journal d'une femme de chambre "

 

 

(2015)-(Fr,Be)(1h35)  -      Drame   

 

Réal. :     Benoît Jacquot   

 

 

Acteurs:  L.Seydoux, V.Lindon, C.Mollet ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première     Time Out Paris    Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix   

 

Benoît Jacquot filme cette chronique sociale et provinciale du tout début du XXème siècle comme un film d'époque en costumes, mais dans une langue retravaillée et acérée, bien d'aujourd'hui. Surtout, il enchante ses cadres et ses images en utilisant les codes de la peinture.

En respectant presque à la lettre le roman original, Benoît Jacquot signe ici l’un de ses meilleurs films, offrant un rôle sur-mesure à Léa Seydoux, soubrette érotique en diable, mais jamais diablesse, qui subit l’érotisme qu’elle provoque plus qu’elle n’en profite.

Benoit Jacquot filme au plus près Léa Seydoux dans un de ses rôles les plus saisissants. Caméra collée a sa nuque, on suit son pas rageur dans les couloirs, et on frémit avec elle lorsque le maître de maison se fait trop pressant.

Benoit Jacquot propose ici une adaptation habile du fameux roman d'Octave Mirbeau, fidèle et personnelle. (...) sa version n'édulcore en rien la dureté du récit original, mais elle lui confère une forme d'insolence, d'ambivalence et de sensualité vibrantes en la personne de Léa Seydoux.

e constat est implacablement dressé par Jacquot, grand cinéaste classique, renoirien pour ainsi dire, qui s’appuie, en dehors de Léa Seydoux et de Vincent Lindon, sur des seconds rôles bluffants pour asseoir la cohérence du projet. 

« Une tragédie burlesque, aux confins de l'atrocité et de la farce », disait André Bazin de l'adaptation de Jean Renoir. Cela vaut aussi pour celle de Benoit Jacquot, dont la mise en scène élégante et classique dérive peu à peu vers un onirisme noir.

Bon exercice de style, la sage adaptation de Benoît Jacquot, en suivant au plus près la chronique de Mirbeau, rend compte de son découragement mais aussi de son retentissement à l’écran.

Après une version délicieusement licencieuse et contemporaine de Luis Buñuel (1964), avec Jeanne Moreau et un personnage d’aïeul fétichiste des pieds, Benoît Jacquot présente cette nouvelle relecture, d’un classicisme serein.

L’ensemble, narré sur un mode fragmentaire, dégage une étrange impression, celle de voir le dessin d’une mosaïque qui se révèle, au bout du compte, bien monolithique.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

La réalisation est d'une grande sobriété. Le scénario s'appuie avec fidélité sur l'œuvre d'Octave Mirbeau, "une chronique ponctuée de réminiscences" déclare le réalisateur. Il nous renvoie habilement à quelques points de notre triste actualité, tout en survolant trop rapidement quelques passages. Le crime dans la forêt, l'entretien avec la tenancière du bordel, par exemple. Quant aux dialogues ils offrent quelques répliquent savoureuses. Les décors et les costumes sont somptueux et raffinés à la fois. La peinture de la bourgeoisie de l'époque correspond parfaitement à l'image que l'on peut en retenir au travers des différents écrits la définissant.

Très beau film (photo, lumière, décor, costume) assez fidèle au roman. Les acteurs sont tous très bien, Léa Seydoux en tête. Elle excelle dans ce rôle et s'empare fortement de ce personnage en quête de liberté, têtue, forte, sensible ou impertinente. Benoit Jacquot réussi ce film par la beauté, la lumière ou la douceur des images qui viennent contre balancer la cruauté du contexte. Ce réalisateur est également un grand directeur d'acteur et surtout des femmes. Films très réussi à tous les niveaux.

Le film pour le coup donne vraiment le sentiment de voir le journal intime d'une femme de chambre de l'époque; et ce sans s'obliger un classique chapitrage, ou marque de dates, ou voix-off permanente. Jacquot fait une belle utilisation du zoom et du travelling pour rendre compte de la perception des personnages, du mouvement des gens les uns par rapport aux autres et finalement nous donner l'impression de faire partie de ces maisons. La reconstitution de l'époque à tous les niveaux est très bon, le casting est impeccable. On feuillette ce film agréablement jusqu'à une fin qui peut honnêtement nous laisser circonspect; tant pour cette fin en elle-même que finalement ce que le film devait nous raconter.

 

On pourra peut être reprocher un manque de fluidité et d'élégance dans la façon de filmer et de traiter l'image et le son.....Le style trop épuré se rapproche malheureusement du téléfilm, et les dialogues ne sont pas toujours des plus accrocheurs, il faut savoir sans doute s'éloigner d'une œuvre littéraire pour édulcorer un film , le cinéma ne souffre pas d'approximations, mais doit se démarquer, sinon, patatras, je pense...... On reprochera donc une mauvaise distance avec le livre, une certaine facilité et négligence stylistique (souvent chez Jacquot qui a pourtant un grand souci des décors et des costumes,), un manque de peps dans la direction d'acteurs et une histoire qui peut être n'était pas après

 

J'ai compris 1 réplique sur 2. Les acteurs n'articulent pas... C'est affligeant, est-ce fait exprès?? L'histoire est fade. Les acteurs complétement stoïque. Difficile de le regarder jusqu’à la fin.

Le film revient également sur certains épisodes de la vie de Célestine comme cette maison dans laquelle elle a vécu avec une patronne qu’elle appréciait beaucoup et qui lui demandait de veiller sur son petit-fils gravement malade. On découvre alors que Célestine a également été beaucoup plus épanouie dans son métier auprès d’une famille qui la respectait et ne passait pas tout son temps à la mépriser. Ces flashbacks sont un peu lourds et cassent le rythme déjà très lent du film. La mise en scène du réalisateur se veut à la fois classique et surprenante. On est d’ailleurs parfois décontenancés face aux jeux de caméra du réalisateur (notamment les zooms) qui donnent à certaines scènes un goût kitsch. On pourra également regretter des dialogues souvent incompréhensibles lorsque les acteurs marmonnent. [...] Malgré de clairs défauts, ce film parvient à capter notre attention grâce à sa critique de la domesticité.On regrettera néanmoins le dialogues parfois incompréhensibles,

Un film où il n'y a pas grand chose à sauver. La satire sociale, l'humour noir de Mirbeau, se trouve complètement écrasé par le jeu inexistant de Léa Seydoux (qui promène sa moue boudeuse sur tous les plans du film), et le scénario caricatural (qui enlève toute la finesse du roman original pour lui préférer une vague bienpensance féministe, antibourgeoise, anticapitaliste). Je suspecte Benoit Jacquot d'être incapable de faire de la direction d'acteurs : la plupart n'articulent pas, ce qui est excédant au cinéma (Vincent Lindon ne parle pas, il braille). C'est un film qui se la pète beaucoup, et qui laisse un vague sentiment de gachis. Ce qui est excédant par dessus tout, c'est l'aveuglement des critiques presses (qu'ont ils trouvé à ce film, sérieusement?) qui ne rendent pas justice au cinéma français en tolérant des navets pareils.

Au début il ne se passe rien Au milieu toujours rien Et à la fin toujours rien Bravo à Mr JACQUOT j'ai maintenant une vision plus précise du néant.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA