CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  128  

 

 

 

n°128
 
" La chambre bleue "

 

 

(2014)-(Fr)-( 1h16 )  -    Thriller, drame 

 

Réal. :    Mathieu Amalric 

 

Acteurs  :  M.Amalric, L.Drucker., ....

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Que Mathieu Amalric pouvait-il apporter à l'œuvre de Simenon ? Tout. Sa présence à l'écran, d'abord, tellement juste. Comme engourdi face au piège qui se referme, il répète à l'infini sa sourde vérité. Derrière la caméra, Amalric est tout aussi adroit.

Un beau récit cinématographique à la fois insaisissable et impeccable. Jamais l'acteur réalisateur n'a semblé aussi libre dans son jeu comme dans sa mise en scène, qu'avec cette adaptation du roman éponyme de Georges Simenon.

Cette adaptation de Mathieu Amalric respecte dans les grandes lignes le roman éponyme de Georges Simenon. Et ce dès la première séquence Mathieu Amalric et Stéphanie Cléau sont complémentaires. Léa Drucker et Laurent Poitrenaux complètent idéalement la distribution. Simenon serait satisfait.

Conçu comme une parenthèse un peu plus modeste et récréative, à mi-chemin entre l’exercice de style inspiré des séries B sorties de chez RKO et le téléfilm policier en charentaises marchant sur les pas de Claude Chabrol, le résultat se révèle, heureusement, fort inspiré et finement ficelé.

On est bluffé par la mise en scène impressionniste de Mathieu Amalric, son sens du cadre et du détail. Chaque plan compte dans cette mise à nu physique et émotionnelle, qui joue constamment sur l'opposition entre le chaud et le froid. Un film charnel, intriguant, saisissant.

 

Avec ce film dévitalisé, un peu crypté, qui a quelque chose de fascinant, presque de lynchien, Amalric prend le risque de désorienter à la fois le public de "Tournée" et les amateurs de Simenon, écrivain dont les récits sont on ne peut plus incarnés.

Avec son 4/3 désuet, sa picturalité forcée et son fétichisme sans conviction,La Chambre bleue a souvent du mal à se dégager de son postulat d’exercice de style un peu vain. Adapté de Simenon, le film entortille les confessions et les temporalités autour d’une affaire de moeurs qui a viré au meurtre, et dont il s’agirait de recoller les morceaux à la façon d’un miroir brisé.

L’essentiel est ailleurs, dans la confrontation de Julien avec les policiers puis le juge, où passent, infiniment palpables, les émotions que ses confessions taisent. C’est dans cette palette de sensations quasi indéchiffrables que le film réussit à surprendre.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

C'est un film étrange. En sortant de la salle, on est un peu déçu, et puis, il s'insinue en vous au fil des heures. Des images réapparaissent furtivement dans votre mémoire, continuant à vous intriguer, vous poursuivre. L'histoire est classique. Des amants dans un hôtel se retrouvent pour faire l'amour. Mariés tous les deux, ils vivent cette passion charnelle avec frénésie. Mais la mort de l'époux de l'une puis de l'épouse de l'autre va gripper cette belle harmonie. Qui a tué ? Sont-ce des amants diaboliques ? L'un a-t-il manipulé l'autre ?

 

Un montage sophistiqué de flash-backs eux même composés de plans fixes, s'attardant sur des petits détails. Cette manière impressionniste d'irriguer le récit donne au film un aspect fouillé sans être vraiment ardu. Ce procédé est de plus magnifié par une très belle photo vraiment inspirée. Cependant, le réalisateur n'arrive pas à gommer l'aspect suranné du roman.

Sans être un très grand film, ce thriller franchement bien au point révèle un tas de subtilités bien mises en avant qui en font tout son charme !

Les aventures des "amants frénétiques" (comme titre la presse régionale - c'est le nom du roman d'ailleurs) sont (les moments intimes mis à part) beaucoup plus suggérées que montrées. C'est au spectateur de compléter le chemin logique qui mène de la chambre bleue des ébats à la chambre bleue des débats ! Malin et intelligent.

C'est un roman de Simenon qui a été adapté par Matthieu Amalric. Une histoire d'amour et de mort, énigmatique à souhait, et qui, logiquement, devrait captiver... Comment se fait-il, dans ce cas, que ce film ne m'ait pas davantage convaincu? La faute à une construction décousue, à une mise en scène un peu "froide"... On regarde ce film avec intérêt certes, mais sans passion, sans être touché.

 

J'ai détesté ce film que j'ai trouvé extrêment prétentieux. Montage et scenario super alambiqués pour un résultat particulièrement ennuyeux. Aucun relief dans le film, aucun rythme, aucun vrai amour. Tout y est vain et vide, la vacuité du propos est immense. Dire que j'avais tant aimé "Tournée" ...

1h15 d'une adaptation d'un roman de Simenon, certes filmée mais jouée comme une pièce de théâtre. Plus les "actes" s'enchaînent et moins nous avons d'empathie ni même d'intérêt pour ce couple où l'amour est finalement difficile à percevoir. La psychologie et les motivations de chaque protagoniste sont d'un flou sidérant.

J'apprécie habituellement les adaptations de Georges Simenon au cinéma, mais là, ce n'est juste pas possible. Pour l'anecdote, j'entendais Laurent Weil (le « Monsieur Cinéma de Canal  ») dire qu'on ne voyait en rien le manque de budget et que le résultat était « immense ». Personnellement, tout ce que j'ai vu d'immense ici est le vide, la prétention de Mathieu Amalric !

Que raconte vraiment "La Chambre bleue", qui a tout l'air de vouloir pervertir son scénario par le Style (sans lequel point d'Auteur) ? Hélas, rien de plus que son pitch, et ni le format 4/3 ni "l'ambiance" (atmosphérisme chichiteux made in USA) ne comblent le vide. La fin du film (la Chaconne de Bach pour injecter in extremis de l'émotion) vire au pompiérisme, et ce malgré toute la modestie soigneusement affichée. Seule bizarrerie dans cette petite chose superficielle : son réalisateur ressemble à s'y méprendre à Régis Laspalès.

Oui, comme l'a dit Mathieu Amalric "Tout était dans le roman de Simenon"... Malheureusement, il ne reste plus rien du roman de Simenon, dans le film d'Amalric, quelle prétention, quelle sécheresse et quelle mauvaise lecture du roman !!! Il y avait pourtant plein de subtilités à transcrire, à transmettre. Comment croire à cette passion, tant le film est insipide et gonflé de suffisance !!! Amalric se contente de rendre un "devoir" mal écrit, mal filmé et surtout, carrément hors sujet... A l'école du cinéma, il mérite un zéro pointé !

 

 

 

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