CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1269 

 

 

n°1269
 
" Les garçons sauvages "

 

 

(2018)-(Fr)(1h50)  -      Drame fantastique  

 

Réal. :     Bertrand Mandico  

 

 

Acteurs:  P.Lorillard, V.Pons, D.Rouxel ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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En guise de premier long-métrage, Bertrand Mandico nous offre une épopée au cœur d’une imagerie aussi gothique que queer. Ce travail sur les corps et les désirs ne plaira pas aux censeurs de Civitas... une raison de plus d’en faire un film culte !

Les Garçons sauvages est nacré comme une perle, blanc comme le sperme et noir comme le sang, étincelant comme un diamant, et traversé d’éclats technicolors sidérants.

Tout en nous racontant une histoire dans le creux de l’oreille, Bertrand Mandico nous enveloppe de somptueuses hallucinations visuelles. Le beau bizarre dans toute sa splendeur.

Un tourbillon de liberté, d’aventure, de poésie et d’érotisme.

Le réalisateur parvient à embarquer le spectateur dans son histoire dense et romanesque, à l’envoûter avec sa poésie érotisante et ses images agissant comme des paroles incantatoires. Une claque.

"Les Garçons sauvages" est donc un film transgenre à tous les sens du terme. C'est-à-dire qu'en plus de malaxer les repères sexuels, il malaxe aussi les catégories cinématographiques pour créer un style et un univers qui n'appartient qu'à lui, mais dont chaque spectateur aurait bien tort de se priver.

La grande force de Bertrand Mandico dont « Les garçons sauvages » est le premier long-métrage, vient de sa maîtrise formelle qui lui permet de bâtir un monde en soi, un monde personnel et pourtant abreuvé de références, un monde féérique où d’Homère à Ovide en passant par Peter Brook ou Cocteau, toute une poésie du corps et du désir déferle somptueusement.

Un délire post-ado rimbaldo-romantique, dans un récit d'aventures nourri de références cinématographiques et cultivant une esthétique baroque du grouillement et de la métamorphose, où se développe un imaginaire branche sur l'air transgressif et transgénérique du temps.

Direction d’acteurs catastrophique, métaphores sexuelles ridicules… Ce film nous a épuisés.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ce qui est fabuleux, c'est que la mise en scène de génie est au service de quelque chose de réellement pervers, on voit ces garçons manger, boire des choses bien plus ressemblantes à des sexes masculins ou féminins qu'ils ne devraient l'être en temps normal... on les voit fantasmer... désirer... Et au lieu que ça soit glauque, peut-être parce que ces garçons sont incarnés par des filles (dont la délicieuse Vimala Pons, qui encore une fois tourne avec un réalisateur qui sait la déshabiller), peut-être parce que tout ceci ressemble plus à un rêve qu'autre chose, ça arrive à être fascinant, sans jamais être dégoûtant. Par contre la grande inconnue c'est pour moi ce qu'a bien pu vouloir dire le réalisateur avec film, que les garçons c'est pas civilisé ? que les filles c'est la civilisation ? que la civilisation passait pas la castration ? Peu importe le flacon... l'essentiel est l'ivresse !

Avec Bertrand Mandico, abordons ce premier film scène après scène, car sauvage est l'escapade qui mène à la résurrection. Larguons les amarres dans l'au-delà, car voilà la fin malgré l'arrivée probable d'un sein. Évitons de finir comme des vieux cons, les garçons sauvages s'offrent à vous, alors restons polis messieurs-dames et admirons devant nous cette métamorphose exceptionnelle. Toi aussi, rentre dans cette jungle qui borne la plage et admire cette orgie inoubliable.

 

Manifestement, le réalisateur a tenu à laisser libre cours à ses obsessions : les sexes d'homme, l'urine, les seins, une certaine forme de violence, la confusion des sexes, etc. Allo, papa Sigmund, êtes vous en ligne ? Bien que le titre du film reprenne le titre d'un roman de William S. Burroughs, il n'en est pas l'adaptation. Tourné à la Réunion, "Les garçons sauvages" est un film qui ne se raconte pas et qui soulève plein d'interrogations. Tout juste peut-on dire que l'histoire tourne autour de 5 jeunes hommes dont la violence éclate dans la scène d'ouverture et qu'un capitaine hollandais va emmener dans son bateau, se faisant fort de supprimer chez eux la violence qui les habite. Les influences cinématographiques sont nombreuses : on pense à Franju, à Cocteau, à Buñuel, à Raoul Ruiz, à Pasolini, à d'autres encore. Il y a parfois de grosses maladresses, telle une scène beaucoup, beaucoup trop longue au cours de laquelle on voit des hommes s'embrasser et se bagarrer sur fond d'une chanson de Nina Hagen. Mais, par ailleurs, réussite majeur du film, l'image et la lumière de ce film, très majoritairement en noir et blanc, sont d'une très grande beauté.

Voici un bien étrange film. En regardant "Les garçons sauvages", le spectateur est plongé quelques décennies en arrière, dans les années 70 pour être précis. On ressent l'influence du Giallo chez Bertrand Mandico et notamment de Mario Bava. Ce film de genre mélange le fantastique avec l'érotisme sans oublier son ambiance un brin horrifique. Je ne suis pas sûr d'avoir compris toute la symbolique du coeur de l'intrigue ( spoiler: ) mais il n'est pas nécessaire de connaître la direction choisie par un cinéaste pour apprécier son oeuvre. Il suffit de se laisser porter par l'histoire, son onirisme, sa sensualité mais aussi sa violence. Le réalisateur nous embarque dans son trip cinématographique, à la fois visuel, sonore et cérébral. Cette histoire aurait bien eu sa place dans un numéro de Métal Hurlant. "Les garçons sauvages" est clairement une oeuvre clivante que tout le monde ne pourra pas apprécier. Pour ma part, sans crier au génie, j'ai apprécié cette petite curiosité, à mille lieues de ce que l'on voit habituellement sur nos écrans, grands ou petits.

 

Bien étrange ces Garçons Sauvages...sorte de délire érotico-mystique qui convie le cinéma expérimental, le non-jeu théâtral des années 70, les effets spéciaux de Méliès de façon totalement prétentieuse et indigeste....je n'ai aucun problème avec le "cinéma des marges" mais ce film se prend beaucoup trop au sérieux alors que le résultat frôle souvent le ridicule, ...pour finir (et pour rire) une phrase entendue dans ce joli navet arty "Cette île est une huître et je suis sa perle"

À la lecture du synopsis des "Garçons sauvages", on est excité à l'idée de se voir mêlés aventure et érotisme dans une forme de transgression a priori nouvelle. Sauf que Mandico signe un film totalement désincarné, alignant des vignettes imagées mais jamais mises en scène. L'ennui pointe rapidement devant un style aussi maniéré et suffisant que celui-ci, avec son noir et blanc chic sans contrastes, sa direction d'acteurs volontairement décalée mais au final ridicule – il faut dire que les dialogues sont d'une nullité abyssale – et son esprit soi-disant provocateur qui ne l'est au final absolument pas. Pour faire simple, le film raconte l'histoire de garçons joués par des filles qui vont, sur une île luxuriante et sexuée, se transformer en filles. À aucun moment le film ne va dévier de ce programme et ne va donc jamais tomber dans la transgression mais va tranquillement se faire succéder ses petites références et ses symboles lourdingues, dont Mandico visiblement se délecte.

Tout à fait dérangeant. On se demande quelle était l'idée de départ et quelle est la conclusion. Des phrases parfois en forme de conseil de vie maladroit. Une partie des interprètes relativement crédibles et qui font peut-être tout l'intérêt du film... oui avec la photo bien sûr, je suis d'accord. En revanche on déplore la longueur des scènes et des textes, un style plus lapidaire aurait parfois été bienvenu. Là on a l'impression que la réalisation se complaît à faire travailler leurs voix à ses spoiler: On ne rentre pas vraiment dedans, on est mal à l'aise pour les acteurs et surtout pour les scènes . L'univers n'est pas dénué d'intérêt mais la narration est pauvre et bourrée de contre-sens. Je salue malgré tout deux scènes : celles au ralenti représentant les ébats des jeunes garçons entre eux puis jeunes filles avec des marins, elles permettent de souffler un peu, de goûter du plaisir dans ce monde sexualisé jusqu'au dégoût.

Pour avoir lu les critiques dithyrambiques de la presse unanime, je m'attendais à être dérouté, surpris, et pourquoi pas choqué par ces "Garçons sauvages"... Las ! Ni déroute, ni surprise (et il faut bien plus que cela pour me choquer). Seulement une accumulation de références de Franju à Pasolini, et une plongée dans l'eau plus terne que trouble des fantasmes de Mandico, visiblement fasciné par le sordide, l'humiliation et la taille des sexes d'hommes. Il n'y a pas de propos dans ce film qui joue à choquer le bourgeois. C'est sans intérêt.

 

 

 

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