CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1266 

 

 

n°1266
 
" Nobody knows "

 

 

(2004)-(Jap)(2h21)  -      Drame    

 

Réal. :     Hirokazu Kore-eda   

 

 

Acteurs:  Y.Yagira, A.Kitaura, H.Kimura ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Avec la douceur mais aussi la cruauté d'un Takahata à son meilleur, Hirokazu Kore-eda peint l'enfance brisée dans un chef-d'oeuvre qui n'aurait pas eu à rougir d'une Palme.

Entreprise de déminage, Nobody knows inclut donc, pour les désamorcer, la plupart des figures imposées du mélo.  Si le film séduit par ce qu'il nous épargne, il fascine par ce qu'il donne à voir du mûrissement des êtres et des choses...

Une maîtrise de l'éclairage intime mettant au jour les ressorts fictionnels autant que la précision documentaire du cinéaste. La caméra de Kore-eda Hirokazu capte chaque moment minuscule du quotidien des enfants, fait signe d'un rien ou de tristesses insondables que nul pathos ne noie, se pose sans jamais peser sur la palette de leurs expressions.

S'inspirant d'un fait divers, Kore-Eda filme comme un documentaire l'existence de ces enfants livrés à eux-mêmes qui errent comme des petits fantômes coincés dans un purgatoire avec rien d'autre à expier que la faute de leur mère.  De jeune garçon timide, Akira devient progressivement chef de famille, se bat pour que sa petite famille existe au moins entre elle. Ce combat, désespéré, touche comme un crève-coeur.

Le plus poignant dans cette chronique qui se joue sur quatre saisons, c'est la douceur de la descente aux enfers. Hirokazu Kore-eda enchaîne les scènes courtes, répétitives, obsessionnelles.

Plus l'état de l'appartement se dégrade, et plus le film acquiert un style visuel rigoureux. La magie du film réside dans sa façon désinvolte d'appréhender les détails.

Ce qui est réussi là, c'est sans doute une certaine capacité à capter la formation d'une communauté hors du commun (...) Après s'être débarrassé de ce que l'on devine être le personnage le plus complexe et le plus intéressant (la mère), le film n'évite pas une certaine forme d'attendrissement auquel manque une dimension morbide.

Kore-eda est pourtant un cinéaste sensible. Son habileté à saisir les gestes et les expressions des enfants, sa faculté à traduire en images des sensations qui relèvent du goût ou de l'odorat sont admirables, tout comme la clarté d'une narration souvent privée de dialogues. Mais ce laconisme a son revers : les artifices de mise en scène, souvent virtuoses, semblent n'avoir d'autre raison d'être que d'étouffer l'émotion, l'empathie qui ne demandent qu'à surgir.

L'observation prosaïque de la fratrie abandonnée retient longtemps le flot des émotions faciles. Puis la digue cède, et dans son élan vers une poésie angélico-morbide, Kore-Eda gâche un peu sa marquetterie patiente et son beau sujet.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Très joli film à atmosphère, porté par un sens du cadre et de la lumière assez exceptionnel. Le scénario, inspiré d’un fait divers, est plutôt mince, mais repose sur une mécanique implacable de la répétition et de la dégradation. Dommage que cet art du récit soit plombé par une durée excessive (2h20) qui noie parfois les qualités du film. Je retiens surtout cette très belle et glaçante image d’enfants qui apparaissent et disparaissent dans les valises que traînent derrière eux les adultes. Pas tout à fait le cinéma que je préfère, mais dans le genre, une belle réussite.

des films pareils, mon dieu c'est pas possible... ce n'est pas du gore, ce n'est pas de l'horreur, ce n'est pas du porno, ce n'est qu'une chronique de 4 enfants, même pas, 4 gosses voués à eux-mêmes, et pourtant, c'est choquant, horrible, révoltant... c'est on ne peut plus simple, mais ça vous prend au tripes, et ça ne vous lache plus. et cette douleur va crescendo, pour atteindre son paroxysme avec une horreur surgissant à la fin du film. en clair, et pour faire court: magnifique.

Inspiré d'une histoire vraie qui a eu lieu à Tokyo il y a quelques années de cela, Nobody Knows parle d'un véritable malaise au Japon en racontant comment 4 enfants se débrouillent tant bien que mal dans la mégapole Tokyote avec l'argent de leur mère qui finit par les abandonner complètement en partant a Osaka. Livrés à eux-mêmes dans leur vie, le plus grand, Akira, arrive à mener et à gérer tant qu'il peut cette solitude parentale mais leur situation finit par se dégrader peu à peu avec les mois qui passent. Un film qui vaut le détour et qui mérite d'avoir été remarqué à Cannes ainsi que le prix d'interprétation du petit Akira (Yagira Yuya) qui est vraiment un très bon acteur.

Nobody Knows de Kore-Eda Hirokazu, est un drame japonais basé sur de faits réels. Un film qui raconte l'histoire de ces quatre frêres et soeurs qui un jour d'hiver sont abandonnés par leur mêre et commence à (sur)vivre seul. Cette histoire est bouleversante, ces jeunes acteurs aussi, ils sont tous très bon, surtout Yagira Yuya, grâce à ce rôle, il a même remporté le prix d'interprétation masculine à Cannes en 2005 à seulement 14 ans ! Et il ne l'a pas volé, il le mérite, grand bravo ! Nobody knows est un film magnifique, très touchant (pas tire-larmes), juste, sincère et captivant. A ne pas louper.

 

L'existence de ces enfants livrés à eux-même, rapidement abandonnés par leur mère, qui sonne comme un lente descente aux enfers dans un film poignant mais qui lasse un peu par ses scènes répétitives.

Le film fait d'autant plus froid dans le dos qu'il est inspiré de faits réels! C'est assez bouleversant, surtout sur la fin. Je raconte rien, mais c'est vraiment... pfff... holàlà... Le rythme est un peu lent, le film un peu long (2h20 quand même) et une musique à la guitare revient régulièrement, style Guy Béart, et ça gâche un peu. Malgré tout, le film, joué essentiellement par des enfants et des ados, est vraiment bon.

La réalisation efficace nous met en immersion dans ce fait divers. Au début on est pris dans le mouvement des éléments qui se mettent en place mais par la suite les perspectives du film se réduisent à l'image de la vie des enfants et cela devient finalement assez ennuyeux. Le coté esthétisant de la réalisation qui masque le coté sordide de l'histoire reste peut être discutable.

 

Le pitch comme l'entrée en matière sont captivants. Les critiques ont également fort bien bien préparé le terrain... Je me dis que je vais prendre une vraie grosse claque cinématographique quand je rentre dans le cinéma. Le problème, et de taille, c'est que passées les 10 premières minutes, les enfants sont livrés à eux-mêmes et le spectateur, comme le scénario avec... D'où vient cette idée que pour traduire l'oisiveté, le laisser-aller d'enfants livrés à eux-mêmes il faille les filmer avec la même absence de conviction... D'où mon incompréhension devant l'avalanche de louanges. L'absence de tout point de vue, rend Nobody Knows informe prévisible et surtout indigeste.

Le rythme se déroule au rythme de la vie des enfants qui s'assument. Cette histoire inspirée de faits réels malheureux est lourde d'émotions pour les spectateurs occidentaux que nous sommes: Nous savons que ces situations existent aussi chez nous. Le jeu des enfants est parfait, le spectateur est en empathie avec eux et ce film répond aux besoins du spectateur. Les nombreux plans raprochés du film sur le regard des enfants augmente l'effet émotionnel mais le réalisateur a un peu échoué dans la construction du scénario car le coeur même du film est délaissé au profit d'un tableau sur cette branche de la société. A trop présenter le cadre de vie, les personnages, l'action, le moteur et le rythme, le rythme de l'histoire sont rompus et on s'ennuie; les longueurs sont lassantes, font perdre l'interêt du film et le spectateur décroche. Qu'a voulu faire le réalisateur ? Un film ou un documentaire ….

 

 

 

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