CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1261 

 

 

n°1261
 
" Marvin "

ou la belle éducation

 

(2017)-(Fr)(1h54)  -      Drame    

 

Réal. :     Anne  Fontaine  

 

 

Acteurs:  F.Oldfield, G.Gadebois, C.Mouchet ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Cette façon de plonger au coeur d'un homme est bouleversante, car Anne Fontaine tient l'empathie à bonne distance pour éviter la démagogie larmoyante.

Le film, très intelligemment dérivé du roman d'Edouard Louis "En finir avec Eddy Bellegueule", est une merveille, un alcool fort qui râpe les tripes avec une rare intégrité.

Finegan Oldfield apporte une part de fragilité intense à Marvin ou la belle éducation d'Anne Fontaine. Entouré par Isabelle Huppert, Grégory Gadebois, Vincent Macaigne et Charles Berling, le jeune acteur franco-britannique domine

Un film extrêmement juste et bouleversant.

Un rôle de premier choix pour ce jeune homme atypique, déjà indispensable dans le paysage du cinéma hexagonal.

Anne Fontaine n’évite pas certaines redondances dans le récit d’enfance, réitérant les scènes d’humiliations au collège, monde vicié, mais elle réussit admirablement les scènes familiales, sans condescendance, sans mépris de classe

Une principale de collège bienveillante (Catherine Mouchet), un riche homosexuel (Charles Berling) et un professeur de conservatoire déjà passé par le chemin qu'emprunte Marvin (Vincent Macaigne). Ils font oublier la mise en scène conventionnelle d'Anne Fontaine et les flash-back assez usants à la longue.

Ce film s'empare du succès d'Edouard Louis pour en faire tout autre chose. Une trahison audacieuse qui, au fil d'une mise en scène plan-plan mais avec de beaux comédiens, dénonce l'homophobie et plaint l'ignorance.

Malgré des maladresses (des fins longues comme un train de marchandises), malgré quelques scènes gênantes lorsqu'un riche amateur de garçons (Charles Berling) entretient le protagoniste, le scénario a des idées habiles (c'est par le théâtre que Marvin trouve le moyen de réinventer sa vie).

C’est comme un condensé caricatural de tout ce dont souffre un certain cinéma français en vase clos, du vérisme à la va-comme-je-te-pousse au romanesque sociologisant.

Si "Marvin" est indiscutablement un film raté, c’est moins parce que la réalisatrice choisit d’en faire un récit initiatique sur le pouvoir de l’éducation plutôt que le témoignage d’une enfance brutalisée par l’homophobie et l’ignorance, que parce qu’il échoue à faire exister un regard sur son sujet.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Si "Marvin" est indiscutablement un film raté, c’est moins parce que la réalisatrice choisit d’en faire un récit initiatique sur le pouvoir de l’éducation plutôt que le témoignage d’une enfance brutalisée par l’homophobie et l’ignorance, que parce qu’il échoue à faire exister un regard sur son sujet.

Un film, ce film, une œuvre incontournable, indispensable. Les interprétations des acteurs sont justes et si proche du réel pour ne pas dire totalement réel. Cet après midi, j'ai eu l'impression de voir ma vie d'enfant, d'adolescent, et de jeune homme sur grand écran. L'histoire de Malvin est réel, effrayante et juste.. Un chaos de violence transmise au quotidien dans l'univers de MELVIN et de tant d'anonymes... Simplement un immense Merci à Anne Fontaine ,Finnegan Oldfield, Jules Porier, Vincent Macaigne, Grégory Gadebois, Catherine Salée, Charles Berling, entre autres. Un film, une œuvre majeure, une œuvre necessaire....

La dernière séquence qui montre tour à tour Martin et Marvin, l'enfant qu'il fut, rappelle fort intelligemment que dans tout adulte, l'enfant survit sous la carapace qui s'est forgée avec le temps, avec ses blessures et ses larmes. Ce film, d'une grande sensibilité, parlera à beaucoup d'homosexuels car, dans des proportions variées, il y a dans chaque biographie d'homosexuel quelque chose de Marvin, de ses humiliations, de sa honte, de sa solitude radicale, de ses désirs inavouables. Le jeune acteur qui joue Marvin enfant est extraordinaire et artistiquement prometteur.

Une belle histoire de vie. Marvin essaye de se construire dans un contexte familial compliqué, avec un manque de culture, de repère... Ce film n'est pas seulement l'histoire d'un adolescent gay mais une histoire d'éducation. J'ai vraiment apprécier ce film par sa valeur, ce qu'il apporte et ca fait du bien ! Ce n'est pas un film triste, justement Ca fait du bien ! Au début du film, j'avais peur que ce film tombe dans une caricature... mais pas du tout, chaque personne apporte une force à ce film ! Et la grâce, merci Isabelle Huppert !

"Puisque vous êtes comme moi .... faites quelque chose de votre différence". Marvin est un enfant sensible, proche des êtres , le regard lucide ; mais il se fait harceler sexuellement au collège par des "grands". Personne ne voit rien. Sa famille, très populaire, violente, en souffrance. Il se lance dans le théâtre, pour se guérir de ce chemin de vie qui ne l'a pas épargné. Et trouve sa rédemption. Les acteurs sont fabuleux, Marvin, Martin, sont vrais de générosité, d'émotions. Une scène théâtrale avec Isabelle Huppert est un moment fort de l'histoire de Martin, et de celle de beaucoup de jeunes hommes homosexuels je suppose ... On ne peut rester insensible à la souffrance d'une "différence". Allez le voir ce film, le cœur ouvert et regardez bien .....

une gifle qui cingle la joue et laisse des traces. A Fontaine ne juge pas, elle entre dans les vies. Que faire pour se sortir d'un monde ou la pauvreté culturelle et intellectuel est de mise. le jeune Marvin aime le théâtre et c'est son drame, a Paris il rencontre la bourgeoisie et sa décadence , mais il tient bon dans le mode "gai" . il s'en sortira mais n'oubliera pas sa famille . superbe interprétation et belle mise en scène , du beau travail.

Un film poétique d'Anne Fontaine qui aurait pu aisément tombé dans le cliché étant donné son sujet sensible mais qui réussi à les contourner d'une manière sensible et clairvoyante. Une pudeur s'installe et de longs silences nous permettent de ressentir les sentiments douloureux du personnage. Des acteurs passionnés et passionnants. Un petit nouveau, Jules Porier, qui incarne divinement le petit Marvin. Et un Finnegan Oldfield qui interprète son rôle d'une main de maître. Sans compter ce père de famille, incarné par Grégory Gadebois, qui se révèle à la fin du film et nous donne une vision plus douce de son personnage. Un très beau film, je conseille vivement!

 

A. Fontaine propose un scénario évoquant la différence, le théâtre comme exutoire et plus généralement la fuite d'un cadre familial et social. le thème n'est pas nouveau mais est traité de façon frontale et honnête. les flashbacks passé/présent permettent de s'imprégner toutefois de cette histoire, de s'attacher à son personnage et de dynamiser un récit lancinant au demeurant. même si cela manque parfois d'intensité et de variation, la vie de Marvin nous touche.

 

Quel film maladroit et mal foutu. La construction morcellée sur plusieurs temporalités est pénible et peu maîtrisée. Aucune surprise et beaucoup de répétitions. Si l'enfance rappelle le livre d'Edouard Louis, l'âge adulte semble inspiré de la vie de l'auteur. En transformant le monde littéraire en monde du théâtre, la réalisatrice enfile les clichés avec une pièce grotesque, affublée d'Isabelle Huppert les pieds dans l'eau ! Aucune émotion, tant la lourdeur du trait est appuyée dans la représentation d'un milieu ouvrier, digne de Chatiliez (sans l'humour féroce) et du milieu intello parisien gay, avec clichés à la pelle, air d'opéra dans une jaguar, scène de sodomie sous la douche et déco bobo... Les jeunes acteurs font ce qu'ils peuvent avec leurs jolis minois, mais ça ne suffit pas, tant les scènes sont lourdingues et sans grâce. Le pire étant l'acteur qui joue le père : Gadebois. Tant de caricature ne peut que se retourner contre le film...

 

L

Le risque avec ce genre de film qui plaît beaucoup aux citadins, c'est de croire qu'il raconte la vérité et dépeint ce qu'un jeune homosexuel endure lorsqu'il a la malchance de naître dans un milieu prolétaire, alors qu'il ne s'agit que de l'expérience d'un homme. Je suis né en 1962 dans une famille paysanne très pauvre dans une vallée de montagne. Je me suis découvert homosexuel vers douze ans mais, même si tout n'a pas toujours été rose, j'ai bénéficié de la compréhension de mes parents et de ma famille et ai passé une scolarité heureuse. A 16 ans je l'ai annoncé à mes amis et je n'en ai pas perdu un seul. Au Pays, tout le monde sait que je suis homosexuel mais me respecte. Il faut dire que je les respecte aussi et que je peux accepter une blague sans monter sur mes grands chevaux comme il est d'usage maintenant. Anne Fontaine caricature un milieu qui visiblement lui est totalement étranger, mais peut-être était-ce celui décrit dans le bouquin dont le film est tiré et qu'elle n'a fait que retranscrire celui-ci, je n'en sais rien vu que je ne l'ai pas lu. Encore une fois, ce film correspond à UNE histoire mais en faire une généralité serait une grave erreur. De plus, il y a lieu de rappeler qu'on ne nait pas saint parce qu'on naît minoritaire !

Drôle d'adaptation. Anne Fontaine nous a habitué à plus cruel et plus de pertinence. Son film n'est que maladresse et embarras. La famille, la campagne, la façon de parler, de réagir, la ville, le monde du théâtre, tout est caricatural. Voire grossier et ridicule (pauvre Grégory Gadebois). Quelques moments sauvent le film, dans ce refuge autorisé par l'art et la rencontre de personnages importants. Mais l'ensemble donne la sensation d'une immense caricature grotesque. Le manque de subtilité du propos retire toute crédibilité à ce que le film veut raconter. Raté ? ou un peu quand même.

 

 

 

 

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