CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1258 

 

 

n°1258
 
" Mise à mort du cerf sacré "

 

 

(2017)-(An,Irl)(2h01)  -      Drame fantastique  

 

Réal. :     Yorgos Lanthimos   

 

 

Acteurs:  C.Farrell, N.Kidman, B.Keoghan ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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"Mise à mort du cerf sacré" manipule les tons et les esthétiques avec une virtuosité qui fascine le spectateur à mesure qu’il l’éprouve. Avec cette œuvre à la fois glaçante et baroque, ironique et furieusement tragique, Yórgos Lánthimos offre un film d’épouvante précieux, de ceux qui métamorphosent le cinéma en expérience métaphysique.

Voilà sans doute le premier grand film Lanthimos, une oeuvre horrifique et politique qui allie la radicalité de ses premiers efforts à la folle inventivité de "The Lobster".

Profondément antipathique, le cinéma du grec Yorgos Lanthimos est pourtant toujours passionnant.

À la manière du David Lynch de Blue Velvet, le cinéaste joue la lenteur, l’étouffement et emprunte à Bernard Herrmann (compositeur attitré d’Hitchcock) ses glaçantes stridences. Et fait jaillir des plans d’une surréelle beauté kubrickienne.

Colin Farrell impressionne, jouant sur une tonalité blanche, caractéristique de l’univers de Yórgos Lánthimos. Lequel, après "Canine" et "The Lobster", assoit son statut grandissant de fils spirituel (dans sa ligne de mire, le capitalisme a pris la place de l’Eglise) de Buñuel.

Un film tordu à souhait sur le remords et le châtiment, sinistrement drôle, car Lanthimos manie un humour à froid bien à lui, et, sans se presser, lentement mais sûrement, achemine son récit vers l'inéluctable - qui n'en est pas moins impensable.

A vouloir trop en faire sans trop en dire, Yorgos Lanthimos s’emmêle les pinceaux en perdant l’essentiel de son propos.

Récompensé par le prix du scénario à Cannes, le réalisateur Grec Yorgos Lanthimos dissèque dans un film aussi déprimant que décevant les névroses d’une famille américaine.

Vainement provocateur, ce drame de Yorgos Lanthimos se révèle creux, loin du trouble que généraient ses précédents films.

Complaisant à l’extrême et incapable de se renouveler, Lanthimos racle les fonds de marmites dans un thriller citant maladroitement Pasolini et Kubrick. Difficile de faire plus pontifiant et décérébrant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises  s

 

 

Pour son originalité, Mise À Mort Du Cerf Sacré n’a certainement pas volé son Prix du Scénario reçu à Cannes. Le réalisateur Yórgos Lánthimos signe un thriller vraiment pas comme les autres qui flirte avec le fantastique et une ambiance horrifique. Très différent dans le ton de The Lobster, le film devrait cependant séduire tout ceux qui avaient aimé le précédent film du réalisateur par sa folie dérangeante. Il se dégage de ce film une atmosphère cauchemardesque pesante vraiment réussie qui ne conviendra probablement pas à tous les spectateurs.

Après une the lobster décevant, Lanthimos revient fort avec cette fable macabre d'une radicalité surprenante. Esthétiquement, le film est une merveille avec ses grands cadres et ses longs travellings kubrickiens, sa froideur extrême sert parfaitement le propos d'un film autour de la vengeance et de la culpabilité. Les partis pris du cinéaste pourront rebuter bon nombre de spectateurs d'autant plus que les acteurs, Farell et Kidman en tête, apparaissent comme des êtres froids et dénués de sentiments. Leur prestation exceptionnelle sert parfaitement le scénario machiavélique de Lanthimos. On pourra trouver la symbolique un peu trop appuyée, le final a la Funny game un peu too much, il n'en demeure pas moins que Lanthimos est un cinéaste à suivre.

Le jeune homme qui s'immisce dans leur vie va donner un grand coup de pied à ce bel édifice et la façon dont le réalisateur pose l'intrigue est tout à fait originale, en particulier dans la manière dont les enfants sont affectés. La vengeance est le moteur du garçon et le père doit payer ses erreurs s'il veut sauver sa famille. Les parents sont livrés à un choix cornélien pour se sortir du cauchemar, on nage en pleine tragédie grecque. Les comportements de chaque membre de la famille sont altérés, fils essaie subitement de plaire à son père, la fille propose de se sacrifier, la mère accuse le père de ne pas les protéger et va jusqu'à masturber l'anesthésiste qui travaille en binôme avec son mari tandis que celui-ci lui dit de garder ses conseils d'ophtalmologue pour elle quand il ne jette pas la vaisselle hors des placards. On se rapproche de The Lobster où Colin Farrel finissait par se sacrifier en se crevant les yeux ... ici on s'ampute d'autre chose...

Le réalisateur dynamite les genres et ose absolument tout : de l’ultra grand angle avec travelling kubrickien, qui donne l’impression de voir le film à travers le judas d’une porte, à l’utilisation d’une musique dissonante. A la fin de la projection, on se dit : « on n’a jamais vu un tel film dans l’histoire du cinéma »… N’est-ce pas le plus beau des compliments qu’on puisse lui faire ?

Je suis encore hanté par la vision de ce thriller surréaliste qui, à tort ou à raison, rappelle la pesanteur de PROVIDENCE d’Alain Resnais. Les personnages tiennent des propos hallucinants avec une retenue remarquable, et la mise à mort proprement dite est insoutenable dans son suspense. Barry Keoghan est sublime et pasolinien, un comédien sans physique avenant qui dégage une aura érotique toxique. Un dilm sous-estimé qui marque après coup.

The Spaghetti Incident Mise à mort du cerf sacré n’est pas un « film à critique » au sens objectif du terme. Car toute sa compréhension réside moins dans une rationalisation des faits que dans l’expérience subjective vécue par son spectateur: des sensations, un malaise, une paralysie… des effets non seulement corporels mais aussi psychologiques dans la mesure où chaque pas supplémentaire dans l’œuvre nous amène à nous réfugier à la fois dans une distanciation inconsciente et une pénétration cérébrale. Une œuvre nécessitant au final une certaine habileté d’esprit pour en distinguer toutes les facettes, toutes les subtilités et en apprécier intégralement le ton et les partis pris de son réalisateur.

 

Glaçant, l histoire d une famille apathique qui affronte la culpabilité du non moins apathique patriarche. aucune fuite facile devant la vie et ses erreurs, il faut payer. Tous les acteurs sont très bien, le gamin qui joue le fils du défunt est extra, on a envie de lui casser la tête et la réalisation est aussi froide que cette famille n a rien de chaleureux.

Dans une économie de décors comme de personnages on est prisonnier d'un plan démoniaque dont on ne comprend strictement rien. Car on ne sait jamais rien sur le pourquoi du comment qui permet à Martin de mettre en place son plan. Mais si c'est un système assez envoûtant on reste malheureusement frustré par un thriller qui penche vers le fantastique de façon plutôt facile puisque jamais on a les réponses aux questions aussi essentielles que nécessaires. Intéressant et prenant comme un sortilège mais à la conclusion trop illogique pour convaincre pleinement.

C'est assez difficile d'émettre une critique pour une histoire pareille. Tout d'abord le film est extrêmement bien fait, il est soigné, de grande qualité et parfaitement interprété par les acteurs. Il y a de la tension, du suspens, des questionnements. On est vraiment tenus en haleine et intrigués. Le souci c'est que voilà encore une histoire complètement tordue, malsaine. Pendant la première moitié, c'est bien, c'est chouette et la deuxième moitié est sincèrement glauque et pénible.

 

Après The Lobster, j'ai peur d'être complètement insensible au cinéma de Yorgos Lanthimos. En dépit pourtant de scénarii toujours très riche et surprenant, sa mise en scène assomme le film. Les mouvements de caméra sont ingénieux mais trop cliniques, on à l'impression d'être enfermé dans un monde abstrait et ennuyeux. Pourtant j'aime l'idée que le réalisateur m'impose un point de vue, mais ici le tout manque cruellement de vie et d'émotion. Rigide et un peu "m'as-tu vu" dans sa manière de filmer, ce long-métrage est plus une mise à mort du spectateur sacré.

On passe un moment pénible, éprouvant. La forme façon "exercice de style esthétique"ne suffit pas à nous faire oublier la vacuité du propos. Fabriquer tout un tas d' images léchées, mais pour raconter quoi ? Quelle prétention! Et c'est interminable.

La pire daube que j'ai vue depuis longtemps. Un film qui ne raconte rien, qui ne dit rien, qui ne s'engage dans rien à part dans l'acte de regarder le nombril de son réalisateur. Prétentieux et bourré de clichés. Faire de l'art pour ne rien apporter, faire ressentir, interroger... a quoi bon? Du pur gâchis...

 

 

 

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