CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1256 

 

 

n°1256
 
" Happy End "

 

 

(2017)-(Fr,Aut,All)(1h48)  -      Drame    

 

Réal. :     Michael Haneke  

 

 

Acteurs:  I.Huppert, J-L.Trintignant, M.Kassovitz ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Haneke joueur, brillant, cinglant : le maître autrichien est de retour avec un film noir, aux accents de comédie grinçante.

La vie et la mort sont encore les ressorts dramatiques de ce subtil Happy end, qui apparaît comme la suite d’ Amour, cet amour à mort. Le vieil homme brisé – un grand Jean-Louis Trintignant saisissant, d’autant plus bouleversant qu’on le sait aujourd’hui atteint d’un cancer – à son tour veut mourir.

"Happy End" continue l'oeuvre d'Haneke sans pour autant proposer ici une accroche facile. Il s'agît d'un film exigeant, qu'il faudrait idéalement regarder plusieurs fois pour en comprendre les interstices. D'apparence austère, le film se veut accrocheur dans ce qu'il propose à une époque où les jeunes spectateurs sont isssus d'une génération qui a beaucoup de facilités dans les mains. Entre moyens de communication intenses et fin des échanges directs, il est évident qu'Haneke tente de montrer que notre monde ne cesse de s'écrouler via une autodestruction programmée.

Michael Haneke [désoriente] même les fans les plus transis avec ce film-somme qui revisite les grands thèmes de sa filmographie sans trouver le point d’équilibre entre l’autocitation et une nouvelle fiction.

Il y a aussi des moments de cinéma très impressionnants où l’Autrichien met son art de la mise en scène géométrique et glaçante au service de sa fable destroy. La vérité, c’est qu’on ne voit rien de tout ça. Parce qu’il n’y a que Trintignant.

On reconnait les obsessions du cinéaste autrichien : l’enfance sadique, la passion dans la douleur, l’oppression familiale, l’approche du trépas… On a l’impression d’avoir déjà donné.

Refus de la psychologie, art de l'ellipse, variété des régimes d'images (smartphone, caméra de vidéosurveillance), Haneke ressort sa panoplie pour poser un regard morne sur une humanité médiocre et névrosée. Mais le pessimisme n'est pas une vertu.

Bref, tout va pour le mieux dans le pire des mondes hanekiens, dont on a relativement peu de peine à se persuader qu’il ne saurait être le nôtre (mais peut-être avons-nous tort ?), en quoi le film manque son but.

Haneke est pesant et davantage qu’auparavant. Il est obtus et il ressasse.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Bien mené, reflets d une famille bourgeoise avec ,aussi, toutes ses problématiques humaines les acteurs sont vrais :mélange de qualités humaines dévoyées par le pouvoir de l'argent et de la vie facile.

Je vais au cinéma pour être surpris, pour me prendre des claques et voir ou ressentir qq chose que je n’ai jamais vu ou vécu avant. Ce film m’a fait tout ça et plus, une intrigue dérangeante très bien menée, le réalisateur dirige ses acteurs d’une main de maître, chaque détail est important, chaque son, chaque pause, chaque silence... Les acteurs sont incroyablement justes et surprenants... Du grand cinéma juste et inventif comme on aimerait en voir plus souvent...

En sortant de la salle, on se dit que le film est vide. Fascinant mais vide. Quelques moments dans la vie d’une famille bourgeoise de province où l’on ne comprend pas les motivations des personnages et où l’on éprouve aucune empathie pour eux. Mais le film fait son travail de sape après. Il est beaucoup plus profond qu’il n’y paraît. Il est même plein de questions et de propos essentiels sur la famille, l’amour, la vieillesse, la mort. C’est sec et froid, mais aussi émouvant et poignant, parfois dérangeant et sous un calme apparent, c’est bouillonnant, oscillant entre drame, humour et une certaine perversité latente. La mise en scène peut paraître empesée mais elle est à la limite de la virtuosité sans jamais en faire trop. Tout comme le scénario, parfaitement écrit, même si les dialogues peuvent paraître lourds. L’interprétation suit le mouvement. Elle peut sembler tout aussi guindée. Mais colle parfaitement à l’ensemble. On retrouve Trintignant et Huppert, père et fille tout comme dans Amour (dont ce film pourrait être une vraie suite), impeccables. Mathieu Kassovitz et Toby Jones sont également très biens alors que Franz Rogowski et la jeune Fantine Harduin sont de belles révélations. Contre toute attente, aussi plein que vide, ce nouveau Haneke m’a finalement fasciné. Puissant, perturbant et glaçant. Un grand moment.

 

Personnellement j’ai trouvé ce film plutôt intéressant, il est criant de vérité en n’en faisant pas trop une caricature. J’avais très peur que ce soit juste un film larmoyant. Mais il s’est révélé que le film à tendance à être captivant par moments car on suit chacune des histoires des personnages qui parfois s’entrecoupent et qui prêtent à réfléchir. La fin m’a particulièrement touché du fait peut-être de la crédibilité des acteurs ou tout simplement que j’avais commencé à m’attacher à certains personnages. Ce film est notable pour Haneke sans pour autant marquer sa carrière de manière significative. Il reste bon à voir si vous avez besoin de voir un drame ou tout simplement de vous imprégner d’une nouvelle atmosphère. C’est un film plaisant à voir pour ses acteurs et les personnages qui y sont proposés ! Mention spéciale à Fantine Harduin (Eve dans le film) qui s’en sort magnifiquement bien face aux autres acteurs. Actrice à suivre !

 

Une Isabelle Huppert qui semble s’emmerder dans son rôle et un Jean-Louis Trintignant qui n’est plus dans le coup … et un Michael Haneke qui aimerait être encore vu et reconnu comme Daniel Defoe l’est avec « Robinson Crusoé » qu’il écrivit au 18ème siècle. Mais on est encore bien loin, encore trop loin du chef-d’œuvre… C’est plutôt du niveau de Facebook, vite fait, mal fait. Haneke s’agit, brasse du vent… Ennuyeux, grotesque, stupide, sans aucune valeur.

Un film d'état d'esprit, celui de la fatigue existentielle, de la lassitude. Si l'on met de côté une réalisation joliment académique et des acteurs visiblement très à l'aise, le contenu du film n'entraîne pas, ce qui ressemble à un effet collatéral peut-être inévitable du sujet. Tout est simple, parfois même juvénile. De la psyché "déviante" sous le vernis, jusqu'aux désirs léthargiques de mort, on regarde une danse macabre, molle et sous anti-dépresseurs. Sans pour autant éveiller réellement l’intérêt ou l'amusement (même si le film n'est pas avare en humour noir). En bref, un film de personne âgée qui passe un peu trop de temps à penser à la mort et qui embête qui le veut avec ses idée noires et résignées pas franchement captivantes.

Avec « Happy End », Michael Haneke signe un film totalement désincarné, privé de larmes, de chair, de sang et pour finir d’émotion ! En voulant certainement à travers le traitement de sa pellicule être à l’image de cette famille, il faut évidemment reconnaître que ce parti-pris atteint vite ses limites. Le film patine et ronronne, sans jamais qu’une vraie violence, de vraies confrontations ne soient insufflées, pour rendre finalement cette réalisation sans force et sans véritable enjeu... Sans doute, le cinéaste a-t-il voulu tendre un parallèle entre les manières très contrôlées de cette bourgeoisie calaisienne, et ce nouveau film où rien ne dépasse ou ne heurte vraiment. Tout reste ainsi très mesuré et lointain,

Il s'agit toujours d'un style sans concession, à la mise en scène très méticuleuse et clinique avec un fond philo-psychologique pour ne pas dire ethnologique... Sa critique acerbe de la bourgeoisie mortifère fait son effet, dans une mise en scène qui l'est tout autant on suit une famille inintéressante au possible, sans vie, sans envie, digne effectivement d'un besoin de suicide ! Quelques séquences valent pourtant le détour mais ça reste insignifiant quand Haneke râte ainsi sa cible. Malheureusement, cette fois le cinéaste allemand ne parvient pas à raconter quelque chose, sans âme et sans émotion, finalement son film est raccord avec cette famille.

 

 

 

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