CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1247 

 

 

n°1247
 
" Eté 93 "

 

 

(2017)-(Esp)(1h38)  -      Drame   

 

Réal. :     Carla  Simon  

 

 

Acteurs:  L.Artigas, P.Robles, B.Cusi ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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L'apprentissage du deuil, puis celui d'une nouvelle vie, évidemment difficile malgré les meilleures volontés, sont filmés à hauteur d'enfant, avec beaucoup de sensibilité, de pudeur et de silences.

La petite Frida vous bouleversera dans ce très beau film espagnol à hauteur d'enfant.

C’est l’histoire d’un malheur, d’un choix et d’une renaissance ; la tristesse intrinsèque du contexte est contrebalancée par une image lumineuse, solaire. Quant à la jeune Laia Artigas, elle a dans les yeux des orages à faire peur et des sourires à faire fondre une banquise.

Un film qui a le juste regard pour traduire la douleur de l’enfance, née de l’incompréhension devant la mort, sans pour autant verser sur la pente de l’émotion facile ni dans les pièges du mélo.

Dans la vieille maison de campagne espagnole, Carla Simon Pipó va suivre pas à pas cette petite fille, l’accompagner dans tous ses jeux, épouser tous ses vices, avec une stupéfiante acuité documentaire. Il s’agit non seulement de filmer l’enfance sans rien atténuer de sa sauvagerie, mais aussi de guetter l’accomplissement du deuil et son modus operandi.

Des longueurs nuisent quelque peu au rythme du film mais le sujet traité nécessite de laisser le temps aux personnages de s’installer dans leurs nouveaux rôles.

A terme, "Eté 93" s’avère un beau film sur les puissances du refoulement. Le travail imperceptible qui s’opère dans la psyché de Frida n’est autre que le lent et tortueux cheminement d’une émotion contenue qui finit par éclater au grand jour.

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le thème de l’histoire -une enfant de 6 ans qui a perdu ses parents, recueillie par un oncle et une tante à la campagne- peut faire peur et craindre un mélo saturé d’émotions. C’est tout autre chose que montre Carla Simon Pipo. Déjà l’histoire est auto-biographique, elle sent le vécu, dans ce qu’il a de singulier et de sincère. Le choix narratif, naturaliste, réaliste met en valeur le jeu exceptionnel des deux enfants. Ici la caméra est un témoin discret de scènes du quotidien de Frida, recueillie par son oncle. L’enfant est centrale. Le drame qui se joue n’explose qu’à la fin du film et l’ensemble devient une histoire très poignante et vraie. Ce que j’ai apprécié, c’est l’absence de lourdeur, d’analyses psychologiques, le fait d’être juste le témoin discret d’une histoire à la fois belle et rude.

Frida vient de perdre sa mère, c'est à peu près ce que l'on sait, sans d'ailleurs que l'on soit très conscient de l'ancienneté du décès. Elle intègre sa nouvelle famille, celle de son oncle. "Eté 93" est manifestement un récit autobiographique. Dans un sens, ce premier long-métrage, très intimiste, très personnel surtout, fait penser à la première œuvre de Sandrine Veysset "Y-aura-t-il de la neige à Noël ? " où elle avait tellement donné d'elle-même que les œuvres qui ont suivi, ont été plus décevantes. La réalisatrice excelle comme Veysset dans la mise en scène et la conduite d'acteurs. Les enfants jouent le rôle qui leur est assigné sans aucune rature, comme si la vie qu'ils incarnaient était leur propre existence. La réalisatrice n'abuse d'aucune forme de démonstration. Elle regarde une famille sans juger, jusque cette jeune Frida dont on sait tout de suite qu'elle se situe, du haut de son enfance abîmée, entre colère, tristesse, jalousie et pudeur. En réalité, "Eté 93" est un film d'une formidable intelligence. Jamais l'enfance brisée n'aura été montrée avant autant de respect, de beauté, et de douceur, bien que le sujet traité soit d'une terrible violence. Il faut saluer d'abord une mise en scène magnifique qui, une fois de plus, donne envie d'aimer le cinéma et ses milliards de vie qu'il raconte. 

Très beau film sur l'histoire d'une petite fille orpheline arrivant dans sa nouvelle famille. Film très naturel où l'on retombe très vite en enfance. Très bon jeu des acteurs et en particulier des petites filles. Ce film est à aller voir sans hésitations.

Tout en retenue, "Eté 93" est l'évocation naturaliste du mal-être d'une enfant après la mort de ses parents. Filmé principalement en plans rapprochés, il est l'occasion de belles scènes où la jeune héroïne peine à trouver sa place dans sa nouvelle famille, à accorder un espace légitime à sa cousine et à accepter la disparition de ses géniteurs. C'est une oeuvre d'une grande justesse, qui évite le pathos et le voyeurisme inhérents à un tel récit, au profit d'un regard neutre mais bienveillant, quasi-documentaire. A voir !

 

Ete 93 ne vaut que par l'excellente interprétation des acteurs, notamment des 2 fillettes et en particulier Frida, jeune orpheline de parents malades du Sida. L'histoire si elle a de quoi émouvoir, avec l'arrivée au sein d'une nouvelle famille d'une gamine endeuillée ne décolle jamais vraiment, la faute à de trop nombreux passages uniquement réservés aux rapport entre les enfants. La psychologie avec les parents adoptifs est peu développée, ce malaise qui s'installe légitimement chez Frida pas assez expliqué. On s'ennuie par moment bien que le scénario soit juste. La mise en scène aussi est honnête mais le tout est assez décevant à mon goût. Film manque d'émotion. Moyen....

En très grande partie autobiographique, Été 93 peut être qualifié de "petit film" sans que cela soit dévalorisant. Tout est centré autour d'une petite fille de 6 ans qui après la mort de ses parents doit non seulement faire son deuil mais aussi s'adapter à une nouvelle vie, à la campagne, et dans une famille qui lui est dejà connue mais finalement étrangère dans le rythme quotidien. Sans accents mélodramatiques mais au contraire avec une grande pudeur évoque les 400 coups d'une fillette qui a du mal à accepter sa nouvelle vie. Parlé en Catalan, le film, qui enchaîne les scènes de manière impressionniste, manque sans aucun doute d'ampleur et son ambition ne va pas plus loin qu'un intimisme tour à tour drôle, tendre et rugueux. La réalisatrice Carla Simon excelle dans la direction de ses acteurs enfants et ne cherche jamais à se singulariser par sa mise en scène. Une entreprise modeste, un peu limitée mais plutôt touchante et surtout honnête.

Histoire attachante, lente et peu ciblée. Le film erre pour dégager une atmosphère. Du coup, il n est pas très aisé à voir puisqu il n y a que des vérités du moment. Au début du film, on est un peu comme Frida : on est soumis à diverses personnes, ballotés, sans trop savoir pourquoi. Ensuite, le cercle se restreint et il faut se familiariser avec ce cercle plus réduit.

"été 93" encensé par la critique et récompense au dernier festival de Berlin est une chronique touchante sans plus .En effet le récit en partie autobiographique qui raconte l'enfance de la réalisatrice suite au décès de sa mère est parfois profonde et mélancolique grâce à la jeune actrice principale cependant le tout est bien trop anecdotique pour réellement émouvoir.

 

Vous vous souvenez quand votre collègue Laurence vous a coincé à son retour de vacances pour vous montrer sur son iPhone les "adorables" vidéos de sa fille Lea jouant avec sa cousine Garance dans la maison de sa belle-soeur dans la Creuse? Ça n'en finissait plus, n'est-ce pas ? Et dix minutes des gamines qui jouent à cache-cache dans les bois. Et un quart d'heure de bataille de pelochons,. Et là, elles sont-y pas mignonnes, à se rouler sur le carrelage du bar de la piscine ? Ben, L'Été 93, c'est un peu ça. OK, tout le monde connaît le fond grave et noble de l'histoire (la petite orpheline, la mort "honteuse" des parents, la chape de plomb, le retour à la vie, tout ça) ; d'accord, les fillettes actrices sont remarquables de naturel et de non-cabotinage, ce qui est rare chez les enfants acteurs. Oui, les différentes phases du deuil et du choc sont dessinées tout en subtilité et en petites touches. Mais cette heure et demie paraît une éternité, on baille devant ces visions de grands arbres qui frémissent sous le vent (qui font curieusement penser à ceux de l'Inconnu du Lac ! - je vous rassure, les activités qui se déroulent sous les frondaisons sont nettement plus innocentes dans Été 93... ),

Le film se concentre trop sur des scènes de vie quotidienne, dont la plupart n'ont que peu d'intérêt, et n'arrive jamais à dépasser ce stade un peu documentaire, contrairement à des films comme Cria Cuervos qui proposait une autre dimension, notamment psychologique et jouait beaucoup plus sur les rapports humains. Après, la jeune actrice est touchante, mais ça ne suffit pas à éviter la léthargie qui s'empare progressivement du film.

 

 

 

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