CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1236 

 

 

n°1236
 
" Brooklyn Village "

 

 

(2016)-(Am)(1h25)  -      Drame   

 

Réal. :     Ira Sachs  

 

 

Acteurs:  T.Taplitz, M.Barbieri, G.Kinnear ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Ces petits hommes qui deviennent grands, leur intime vérité, leurs regards sur ce qui les surplombe, Ira Sachs les filme avec une grâce bouleversante et une ouverture d’esprit qui semble ne pas connaître de limite.

On en sort des étoiles plein les yeux, le cœur battant la chamade, comme après un concert de Simon et Garfunkel à Central Park.

Avec "Brooklyn Village", le dramaturge et réalisateur Ira Sachs livre un film délicat sur l'amitié de deux adolescents mise à mal par la basse réalité du monde.

Epures, ellipses et élégance du montage brodent tout en légèreté un travail aérien qui nous enrobe dans la gaze irréelle des relations adolescentes fusionnelles.

Ira Sachs n’est pas un moraliste, il nous montre simplement la marche du monde, la nature des gens et des choses. Avec intimité et objectivité, tolérance et bienveillance.

Derrière ce portrait spleenétique et secret d’une entente juvénile, on a rarement vu New York ainsi magnifié, sans mièvrerie ni œillades touristiques.

Une œuvre s(c)olaire qui pose cependant un regard lucide mais non dénué d'ironie sur la gentrification et l'amitié.

Cette amitié adolescente, perturbée par les histoires d'argent des adultes, est au coeur de ce film d'Ira Sachs et c'est c'est ce qu'il y a de mieux. Mais cette fibre délicate est un peu ténue pour en faire une vraie réussite.

Les proprios songent à augmenter le loyer, tandis que leur fils se lie d'amitié avec celui de la malheureuse. Et ? Et alors rien.

Si le film multiplie les points de résonance possibles, il ne parvient toutefois jamais à trouver un cap formel suffisamment fort pour se départir de sa platitude. Ne subsiste, ici et là, que quelques lointaines réminiscences de ce qui faisait la beauté des derniers films de Sachs.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Ira Sachs est en train de devenir un réalisateur majeur en tissant de film en film une oeuvre ou cohabitennt constamment subitilité, élégance et intelligence. Brooklyn Village (quel mauvais titre français ...), est son travail le plus fort le plus universel. Loin des radotages d'un Woody Allen vieillissant, il construit un drame puissant sans aucun manichéisme ou facilité scénaristique. La pureté des idéaux adolescents sont ici broyés par l'implacable bulldozer d'une société ou la loi du plus fort (du plus riche) règne quels que soient la moralité de chacun. Tous les personnages sont décrits avec bienveillance et attention et on se demande comment il est possible de dire autant de choses essentielles en 1h25 minutes quand tant de films nous prennent en otage de longues heures pour nous faire perdre notre temps ... Chef d'oeuvre.

Il y a des films, qui, dès le générique, vous font dire que vous avez à faire avec un petit bijou. C'est le cas de "Brooklyn Village" qui s'ouvre sur un écran multicolore, aux lumières vives, et une musique simple et un peu triste. Le film raconte deux histoires, celle de deux jeunes garçons, qui explorent une amitié nouvelle, dont pour le héros, on perçoit très vite l'ambiguïté des sentiments, et celle d'adultes qui se déchirent pour des raisons de location et d'argent. Evidemment, la loi, le pouvoir de l'argent finissent toujours par gagner, au détriment de ce qui aurait pu être l'histoire d'une grande amitié entre ces deux garçons. "Brooklyn Village" est un film réjouissant, à l'image de cette musique qui le traverse de part en part, comme un hymne à la cruauté et à la douceur du monde tout à la fois.

Atmosphère New Yorkaise de quartier très feutrée ; incursion tout en finesse dans l’intimité de deux familles que l’héritage d’un vieil homme fait se rencontrer : un couple d’intellectuels avec un ado, une couturière d’origine latino-américaine et son fils adolescent également. Les jeunes se lient d’amitié, mais bientôt cette paisible atmosphère va se trouver infiltrée par une amertume et un constat sans merci, du fait des intérêts divergents entre les parents respectifs. Un film intéressant et cinglant, malgré ses formes tout en douceur, bien joué et parlé, qui met en scène une face cynique de ce quartier mythique de New York.

Une très belle amitié entre deux adolescents faite de candeur et confrontée à la brutalité sociale d'un monde adulte où rien n'est simple ... Un film attendrissant plutôt bien écrit.

 

Ira Sachs nous avait laissé le bon souvenir de la belle romance gay et sexagénaire « Love is strange » et tisse depuis une décennie une œuvre dans le cinéma indépendant américain plutôt intéressante et toute en retenue. Toujours dans la même veine très intimiste, « Brooklyn Village » souffre d’un postulat de départ peut-être un peu trop anodin pour en faire un film mais qui paradoxalement fait vivre le long-métrage. Car dès lors qu’on s’en éloigne, tout devient beaucoup moins intéressant comme on peut le constater lors du premier quart d’heure de mise en place assez laborieux ou lors de scènes inutilement rallongées ou moins intéressantes (les répétitions du cours de théâtre de l’un des gamins ou la pièce de théâtre où joue Greg Kinnear). Des longueurs inutiles pour un film pourtant très court (1h25 à peine) qui prouvent bien que « Brooklyn Village » se constitue à partir d’un sujet trop fin pour un long-métrage ou alors mal exploité en dépit de ses très intéressantes ramifications sociétales et psychologiques.

Le film a certes un faux rythme et une certaine lenteur mais par quelques scènes, il réussit parfaitement à décrire la naissance d'une amitié forte entre les 2 adolescents et dans le même temps la dégradation des relations entre les parents respectifs à cause d'enjeux financiers. La partie sociale est également très intéressante, avec notamment les changements de population dans un quartier quand celui-ci prend de la valeur et les conséquences que cela engendre. C'est aussi un plaisir de retrouver Greg Kinnear dans un bon rôle et de découvrir le jeune Michael Barbieri, fort talentueux.

L'ensemble manque cruellement de vigueur. Dommage. L'intérêt financier et les relations humaines ont rarement fait bon ménage. Ces deux rapports plus fouillés auraient permis d'apporter plus d'intérêt. Je retiens quelques jolis et rares passages, bien photographiés, quand deux gamins en roller dévalent les rues de Brooklyn. Venant d'un cinéaste, ambassadeur du cinéma indépendant américain, je suis assez déçu. La formidable Pauline Garcia qui explosait dans Gloria, le film Sebastian Lelio, ne trouve ici que très peu de moyens pour exister vraiment. Les deux grands vainqueurs sons les deux jeunes acteurs, Theo Taplitz et Michael Barbieri.

 

"Un cousin éloigné de Woody Allen" lit on sur l'affiche. Il faudra penser à dire à ce "critique" de cinéma qu'il revoit les films de woody allen. Il n'y a évidemment rien de commun avec woody. Ce film arbore tous les mauvais tics du cinéma labellisé sundance (petite musique, plan longue focale et acteurs avec un regard perdu...) C'est sidérant de vide et d'un ennui profond. Le film est aussi fade que l'affiche, bien doux, bien cucu et bien niais. On se croirait dans un mauvais film publicitaire pour le parti démocrate des années 90. À mille lieux d'un "berkman se séparent" qui était un bijou de sensibilité, de finesse. Ici, on est face à un mauvais pilote d'une mauvaise série qui n'aurait jamais été plus loin que cet épisode.

Comment faire un film de rien sur rien avec rien? Réponse avec ce film ( ? ) qui sidère par son vide sidéral. Difficile d'être plus minimaliste, tant dans le scénario quasi inexistant que dans le jeu des acteurs qui ressemblent à des ectoplasmes. De cinéma point. D'histoire, que nenni. On est submergé par l'ennui dès les premières séquences et l'on attend vainement le début de la moitié du commencement d'un frémissement, quand seuls nos propres ronflements musicalisent la salle. Bref , le cinéma indépendant façon Sundance dans ce qu'il a de pire.

Au vu des critiques de la presse, je m'attendais à passer un bon moment. Franchement ça n'a pas du tout été le cas et j'ai l'impression de m'être fait avoir. Mais qu'est-ce donc que ce film dont l'intrigue met déjà une heure à se mettre en place, puis, une fois posée, se déroule mollement avec quantité de scènes de remplissage ? Ca s'étire, ça se traîne , c'est longuet à mort autour d'une histoire parfaitement inconsistante. J'avais lu que pour certains ce film traitait d'une belle histoire d'amitié, pour d'autres c'était une analyse sur la mutation des quartiers qui se boboïsent, pour d'autres encore une étude sur les conflits générationnels. Que ne vont pas chercher les critiques pour nous montrer qu'ils sont intelligents ! Leur meilleur talent, en l'occurrence, est d'avoir su trouver quelque chose à du rien.

 

 

 

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