CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1234 

 

 

n°1234
 
" Rester vertical "

 

 

(2016)-(Fr)(1h38)  -      Drame    

 

Réal. :     Alain  Guiraudie   

 

 

Acteurs:  D.Bonnard, I.Hair, C.Bouillette ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Film somme, "Rester vertical" nous enseigne en premier lieu qu’une fiction n’est pas une ligne droite : c’est précisément dans ses sinuosités que se loge tout son mystère.

Film proliférant, dépareillé, rêche, à la forme brouillée très loin du classicisme décanté du précédent, sûrement moins immédiatement séduisant (...) Rester vertical est plutôt le cauchemar turbulent d'une nuit agitée. Ni horizontal, ni vertical, c'est un film qui s'enfonce plutôt qu'il ne se dresse.

C'est un rêve qui bouge. Un songe aux prises avec le réel. Ça donne quoi ? Ce film magnifique et sans solennité, toujours à la conquête d'autre chose et d'un ailleurs, se bâtissant à mesure qu'il avance.

Le réalisateur de L’inconnu du lac explore des sujets délicats comme le vieillissement, les rapports hommes-femmes et la sexualité dans les magnifiques paysages des Lozère.

Par débordements poétiques, Alain Guiraudie donne à penser un cinéma fait de dérèglements jouissifs. Où l’érotisme, la politique et notre société convergent en un grand big bang radical et licencieux. Superbe et touchant.

Inattendu, sexuel, âpre, poétique, incongru, pasolinien, drôle, inquiétant, réaliste, fantasmé : guiraudiesque…

Entre scènes chocs — un suicide assisté par sodomie — et paysages magnifiques, le film déconcerte mais séduit.

On reste dubitatif sur cette fable verticale que d'aucuns jugeront à dormir debout. Mais il s'en dégage pourtant un charme mystérieux. Une scène avec une meute de loups est superbe.

Si Guiraudie a souvent filmé des hommes avec des hommes, en en faisant des héros ardents et lumineux, c’est sans doute la première fois qu’il le fait avec si peu de crédibilité. Comme si le réalisateur avait trop forcé le trait. Trop souligné son cinéma.

Le dernier film d'Alain Guiraudie ne raconte pas grand-chose et verse parfois dans le n'importe quoi. Une déception de la part du réalisateur de "L'Inconnu du Lac".

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Voici un film qui ne veut pas dire quelque chose, qui ne veut pas démontrer quelque chose. Il se contente de dire, de montrer, dans les superbes paysages de la Lozère et du Marais poitevin, des personnages en proie à la déréliction de notre temps. Il nous montre l'homme debout, qui tente de survivre (continuer à élever des moutons, malgré la réintroduction du loup, continuer à désirer une enfant, même si on est un homme, se montrer apte à s'ouvrir aux autres : une bergère, un sdf, un vieillard en fin de vie...) dans une sorte d'hostilité générale symbolisée par le loup, avec la belle scène finale. Je gage que le film n'aura pas beaucoup de succès : trop de scènes gênantes, trop de poésie en fin de compte. Je ne sais pourquoi, j'ai songé à Jean Genet et à son théâtre subversif dont le sens nous échappe souvent, il y a seulement à voir et à entendre, à Kubrick et à "2001, l'odyssée de l'espace", exemple parfait du film-poésie, où on doit se laisser aller à la contemplation et à l'audition, sans chercher nécessairement le sens. C'est pareil ici, laisser son rationalisme au vestiaire avant d'entrer ! J'ai beaucoup aimé, mais les gens avaient l'air décontenancés à la sortie. une sorte d'ovni dans le cinéma français actuel !

Le retour de Guiraudie après le succès public et critique de l'inconnu du lac, était très attendu. Présenté en compétition officielle à Cannes, Rester vertical est une oeuvre d'une liberté et d'une audace rare. Cette fable autour de la paternité surprend perpétuellement par sa liberté de ton, sa crudité sexuelle frontale et ses digressions poétiques qui évoquent le cinéma de Weerasethakul. La beauté des plans, le pansexualisme assumé des personnages et l'humour absurde soigneusement distillé par le cinéaste tout au long du film confirment la réussite de ce film iconoclaste qui ne plaira sans doute pas à tout le monde mais propose aux spectateurs une assez vertigineuse expérience de cinéma.

Après le succès de L’Inconnu du lac, Alain Guiraudie signe à nouveau une œuvre assez originale. En effet, si le film semble débuter de manière assez réaliste (évoquant notamment la vie des bergers et les difficultés liées à leur métier), on comprend rapidement que le film se situera nettement aux limites de l’onirisme : il dérive rapidement de l’histoire crédible à un monde de rêves (plus le film avance, moins les personnages se comportent de manière logique et moins les situation paraissent crédibles) et de fantasmes (tous les personnages masculins sont plus ou moins bisexuels, ce qui rattache facilement le film au reste de la filmographie de Guiraudie, cinéaste qui traite de façon récurrente le thème de l’homosexualité). Une fois acceptés ce principe et la possibilité de voir certains plans qualifiables de pornographiques, on se laisse facilement porter par l’univers créé par Guiraudie, par l’humour décalé très présent dans le film et par une troupe d’acteurs mêlant des acteurs expérimentés (Damien Bonnard, Christian Bouillette, Laure Calamy ou India Hair) et des acteurs débutants (Raphaël Thiéry ou le jeune Basile Meilleurat). Un film original qui nous emmène dans son propre univers.

Avec Rester Vertical, Alain Guiraudie reste fidèle à son cinéma : libre, (d)étonnant et souvent drôle, un brin cynique. Même si pour moi il n'atteint pas le niveau du fabuleux L'Inconnu du Lac, le film n'en reste pas moins une belle oeuvre et surtout un bol d'air frais dans un cinéma parfois aseptisé. Comme d'hab' chez Guiraudie, certaines scènes sont parfois crues (enfin surtout une... évitez de manger juste avant ou pendant le film...), avec un scénario assez déroutant (mais là est aussi le sujet du film). Et comme d'hab' Guiraudie fait appel à des acteurs pas ou peu connus avec ici Damien Bonnard, quasi de tous les plans, sorte de Vincent Cassel sous calmant et dont le personnage est le parfait reflet du film : à la fois nonchalant, intriguant et bourré de charme.

 

Guiraudie va un peu plus loin dans la provocation avec ce dernier opus. Et rate son coup, à mon avis. Contrairement à d'autres, je ne suis pas choqué par la dernière scène de sexe, certes d'un grand réalisme ; ce qui me gène, comme dans les films précédents du cinéaste, c'est l'absence de vraisemblance, cette attirance physique d'un homme jeune pour un grabataire relevant du pur fantasme. La première partie est pourtant remarquable et tous les personnages sont admirablement définis (les relations du couple, notamment, et le rejet de son bébé par la mère, thème difficile à aborder). La dernière scène, qui crée un lien entre le message politique et la lutte pratique contre le prédateur du Causse, est magnifique.

Un film où je suis sorti très partagé par ce que j'ai vu. Il y a un hyper réalisme qui donne un côté plombant sans concession et limite malsain et malgré ça le film se laisse voir sans ennuis. Curieux !

Difficile de cerner ce film qui, de la chronique sociale façon frères Dardenne mais en plus malsain, tourne vers un fantastique dérangeant. Le film change du tout au tout en l'espace de quelques scènes, non seulement c'est déstabilisant, mais en plus on se vautre dans le plus pur sordide, dans une fin qui semble un mélange de After Hours mélangé à du Lynch en moins cryptique. Certes ça donne une touche originale, cependant un manque de fantaisie dans tout ça, si ce n'est la dernière scène, nous laisse un peu sur notre faim, l'impression d'avoir vu un film désordonné, brouillon quoique magnifiquement filmé. Le mieux est encore d'aller voir par soi-même.

 

L'inconnu du lac n'est pour l'instant qu'un accident formel dans la filmographie de ce cinéaste bordélique qui filme n'importe quoi, mais surtout le fait n'importe comment. Tout est approximatif dans cette pénible fiction sans grand intérêt qu'on dirait tournée à partir d'idées jetées en vitesse sur un bloc note. Rien n'est construit, les personnages piétinent, l'histoire n'a pas de relief et le jeu des acteurs frise parfois l'amateurisme. C'est aussi mal fait qu'un film destiné à être projeté dans une salle des fêtes. Merci aux subventions publiques, qui lui sont de toute façon données quoi qu'il fasse.

Très sincèrement, je suis restée perplexe devant ce film. J'aime les films dérangeants, s'ils racontent ou dénoncent quelque chose. J'aime les films sans queue ni tête, s'ils aspirent à la recherche de la beauté par exemple. Mais que cherche ici Alain Guiraudie ? Qu'apportent ces scènes crues à répétition ? Je n'ai pas compris ce film, peut-être suis-je passée à coté car je sais qu'il est loué par la majorité des critiques. Je n'ai tout simplement ressenti aucune émotion devant cette oeuvre, à part peut-être de l'ennui.

 

 

 

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