CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1232 

 

 

n°1232
 
" Illégitime "

 

 

(2016)-(Rou,Fr,Pol)(1h29)  -      Drame    

 

Réal. :     Adrian  Sitaru   

 

 

Acteurs:  A.Grigore, A.Titeni, R.Urs ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Culturopoing.com         Positif    

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Drame naturaliste au goût sacrilège du cinéma de Cristian Mungiu, Illégitime aborde la famille au-delà des tabous des silences rompus et de la sexualité interdite. Une évidence qui surprend.

L'inceste ajouté à la collaboration, on voit que c'est du lourd. Mais Adrian Sitaru, par la finesse de son scénario, par la légèreté de sa caméra portée, par le jeu presque spontané de ses comédiens et par son image sépia, échappe au film à thèse et réussit une tragi-comédie moderne dont, décidément, les Roumains ont le secret.

Un nouveau fleuron du jeune cinéma roumain. Il sont fous ces Roumains, mais de cette folie qui nous interroge, nous secoue et in fine nous fait du bien.

Sur un sujet aussi périlleux que l'inceste et l'avortement, "Illégitime" emmène loin dans l'intime et le malaise, mais préserve aussi un certain humour, tout en offrant des moments d'élévation autant plus stupéfiants qu'inattendus.

Sujet impossible, budget zéro, une seule prise pour chaque scène : on ne peut pas dire qu'Adrian Sitaru ait ­choisi la facilité. Cette accumulation de contraintes plus ou moins choisies donne un film tendu et complexe dont l'étrange dénouement semble ouvrir sur un nouveau récit, aussi ambigu que le premier.

Soutenue par une introduction et une conclusion surpuissantes, cette intelligente dissection d'un scandale dans un univers familial ultra-codifié raconte la manière dont on transgresse le tabou ultime, dont on tolère ce qui relève socialement du monstrueux. Et peut, en cela, faire office d'allégorie.

Adrian Sitaru ne choisit pas la facilité. Son film a un côté "brut de décoffrage", hors de tout aspect séduisant, dans un climat claustrophobique étouffant.

"Illégitime" cale souvent sur ses enjeux, se rêvant plus universel que ne l’est son petit scénario familialiste qui ne fait que buter sur son naturalisme d’apparat.

Ce dogmatisme annihile sur son passage les efforts de comédiens irréprochables, mais piégés par le procédé, réduits au rang de marionnettes : le courant de vie ne semble pas passer en ces héros anesthésiés, rendant ainsi toute empathie impossible.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Grosse claque ! Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, même si j'avais lu bcp de choses dessus. Mais le film est une surprise à chaque instant, il y a un truc unique qui nous arrive. Et c'est fascinant. Pour tous ceux qui aiment le cinéma, c'est un must.

9 ans après une certaine Palme d'Or roumaine, Illégitime d'Adrian Sitaru reprend à so compte le thème principal de 4 mois, 3 semaines, 2 jours avec une violence verbale et familiale proprement sidérante. Les séquences de repas, entre autres, y sont de véritables séances de tortures et de justifications entre deux générations. Mais Illégitime n'est pas qu'une relecture du passé, son scénario explore aussi la réalité de la société roumaine post-communiste à travers des situations limite et inconfortables. Ce cinéma de combat, s'il nous met dans nos petits souliers, possède une efficacité indéniable avec sa mise en scène brutale et son absence de concessions. Après ce qui est apparu comme un léger passage à vide, le cinéma roumain avec Mungiu, Puiu, Sitaru ... a repris la tête du peloton en Europe centrale et orientale par son audace et sa vitalité.

Un contexte familial des plus brûlants. Les grands sujets sont ouvert à table. La violence des accusations déclenche celle des gestes. Gestes d'un père démuni face à des enfants tourmentés. L'emprise d'un pays qui sort tout juste d'une dictature, sur des corps et des âmes qui se heurtent à leur présent. La nouvelle génération veut savoir. Question de principe et de comprendre leur identité. Celle qui résume à elle seule le désarroi de la famille, est la sœur aînée. On comprend très vite que son rôle est : maman de substitution à son insu. C'est celle dont la gravité est l'épicentre pour une famille rongée par son histoire et la frustration d'un père lâche. La photo finale, composition du dernier plan, met parfaitement en lumière ces quelques lignes.

 

Après une première scène assez époustouflante mettant en scène, face à ses enfants, un père médecin qui a tout fait pour éviter des avortements du temps de Ceaușescu, le film a trop tendance à ronronner jusqu'au moment où le père fait une nouvelle apparition. A noter que le comédien, remarquable, qui joue ce père, est le même qui joue le père dans "Baccalauréat".

"Illégitime" traite de sujets lourds (l'avortement, l'inceste). Il le fait dans une forme haletante, quasi-documentaire, en longs plans-séquences filmés très serrés de réunions de famille qui dégénèrent en foire d'empoigne. Aucun plan de coupe entre les scènes qui laisserait au spectateur le temps de reprendre son souffle. On pense à Pialat ou à Lars von Trier. La conclusion du film n'est pas son meilleur. Trop apaisée, trop optimiste. Mais on n'oubliera pas de sitôt la figure de Sasha, déchirée entre l'amour gémellaire de son frère et le respect dû à son père.

L’histoire est cohérente et prenante, mais semble parfois poussive et tombe dans la caricature. Mais ce secret n’est qu’un point de départ à Illégitime. En réalité, le titre fait référence à ces sœur et frère jumeaux qui entretiennent une histoire d’amour. Alors que le sujet devrait être dérangeant, l’interprétation moyenne des deux protagonistes nous laisse sur la réserve. On a un peu de mal à se retrouver dans ce mélange de pudeur et de fausse subjectivité. Le sujet reste néanmoins à part et a de quoi interpeller notre curiosité. Le réalisateur a laissé beaucoup de place à l’improvisation et on regrette ce manque de maîtrise d’une histoire qui devient brouillon et semble alors inachevée.

J'ai ressenti une relative déception vis à vis d'illégitime au regard d'autres films roumains contemporains dont, bien sûr, la palme d'or 4 mois 3 semaines huit jours qui en serait la vision dynamique. Car, c'est le côté documentariste qui m'a gêné le plus dans illégitime et aussi pour une grand part une mise en scène assez désincarnée et trop statique. Pourtant le sujet de départ, la dualité avortement/inceste des enfants, est passionnant. Car, ce qui est illégitime n'est pas ici la relation contre nature entre les deux jumeaux mais leur existence, leur naissance. Excellemment interprété, le film est porté par une mise en scène assez laborieuse, sans relief ni surprise. Cependant, la première longue scène du film, celle du repas en famille, est vraiment très forte, touchant au paroxysme de la violence familiale.

 

J'aime le cinéma roumain mais je n'ai pas apprécié ce film. La première scène du repas de famille peut en effet faire penser à Festen ou à nos amours de Pialat, c'est le meilleur moment du film. Les enfants reprochent à leur père d'avoir fait de la délation sous le régime de Ceausescu. Il est beaucoup question dans ce film de la question de l'avortement qui a été sévèrement réprimé avant 1989 en Roumanie. Vient ensuite la question de l'inceste, traitée de manière très dérangeante. Peut-on vivre avec sa propre morale en défiant tous les tabous ? c'est un peu sur ce terrain que le cinéaste nous entraîne, sans savoir vraiment où il veut nous mener. Un fin bizarre, des images extrêmement laides, le film a du être fait avec un petit budget, une seule prise, pas de décors, peu de lumière, tout est gris....Je suis sortie déçue, vu les critiques, je ne m'attendait pas à cela.

Ça ne va pas plus loin. Après, tout dans ce film apparaît comme grotesque: les dialogues, les réactions des personnages. Ils se font plaisir, mais c'est vain. On n'est même pas indigné tellement c'est bête, et comme je l'ai déjà écrit, on nous a déjà fait le coup dans les années 70. Il faut quand même noter aussi, un détail surprenant. La plupart des personnages du film, fument cigarette sur cigarette. Est-ce pour donner au film un côté encore plus sulfureux ? Mais on s'en moque complètement. C'est stupide et dérisoire. Que Adrian Sitaru ne ferait-il pas pour se faire remarquer.

 

 

 

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