CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1209 

 

 

n°1209
 
" Trois souvenirs de ma jeunesse "

 

 

(2014)-(Fr)(2h00)  -      Drame   

 

Réal. :     Arnaud  Desplechin   

 

 

Acteurs:  Q.Dolmaire, L R Lecollinet, M.Amalric ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Voilà donc l'Arcadie de Deplechin: des adolescents abandonnés à eux-mêmes, occupés à leurs histoires d'amour et d'amitié, faisant leurs humanités, bien loin des adultes décevants.

Une plongée très proustienne dans le moi profond, dans un film brillamment construit comme un puzzle mémoriel et sentimental.

Le cinéaste n’est jamais aussi juste que dans son traitement de l’adolescence. Plutôt que de la décrire, façon documentariste, il la réinvente, offre à ses héros un romanesque que l’on aurait adoré vivre.

Le charme de Mathieu Amalric agit toujours, sa complicité avec Arnaud Desplechin est à son zénith.

Desplechin aime les mots et les acteurs auxquels il offre des partitions ciselées. Portée par des comédiens lumineux, son évocation du temps perdu recèle des trésors de sincérité et d'émotions au goût de madeleine.

Narrés avec une certaine distance, un ton décalé, souvent beaucoup de drôlerie, mais aussi un certain sens du lyrique et du tragique, ces "Souvenirs"... sont portés avec brio par Quentin Dolmaire, répéré au Cours Simon, et Lou Roy-Lecollinet, tout droit venue - ou presque - de sa classe de terminale option théâtre.

La mise en scène de Desplechin est au diapason. Le cinéaste est un virtuose discret  "Trois souvenirs de jeunesse" (lesquels précisément, d'ailleurs ?) à jamais perdu dans les méandres de la mémoire et, pourtant, fixé dans le temps du cinéma. Une merveille.

Une composition du récit très ouvragée, mais son articulation est assez floue, et donne au film un déséquilibre certain, un caractère hésitant, à la recherche de son lieu. 

Le réalisateur de "Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle)" retrouve son Antoine Doisnel à lui, Paul Dedalus, pour une épopée existentielle, intellectuelle et (un peu trop) foisonnante dans sa jeunesse.

Finalement, on aurait tendance à préférer l’aspect espionnite aiguë à la romance adolescente entre Paul et Esther qui envahit l’essentiel du film. En soi, elle est belle et lancinante, mais extrêmement littéraire. Le jeune héros se regarde aimer. On préfère le Desplechin feuilletoniste au Desplechin romancier. Question de goût.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

J'étais impressionné de voir la folie maternelle ainsi présentée à l'écran. Une mère folle, mélancolique, intrusive, dont Paul Dédalus enfant se défend et protège ses frère et soeur à l'orée de la nuit. Quelle scène incroyable! Comment construire sa vie sur les cendres d'une mère morte et d'un père inconsolable? L'hostilité parentale est filmée avec talent par Desplechin. La manière, dont cela imprègne les liens fraternels est aussi montrée. Et puis, il y a ce cousin recueilli, sorte de frère, double miroir et rival à la fois. Le cinéma de Desplechin nous emmène dans une histoire au sein de laquelle on circule de l'un à l'autre, d'une voix narrative à des échanges incarnés. Ce sont de longues promenades, parfois des excursions, parfois des ascensions ou des chutes vertigineuses. En somme, un cinéaste qui mérite le détour.

Un film délicat, sublimement écrit et emprunt d'une mélancolie vaporeuse. Desplechin nous offre une histoire d'amour absolue, poignante et totalement habitée. Les deux jeunes héros sont complexes, pleins d'aspérités et d'imperfections ce qui les rend absolument attachants.Il s'agit ici d'une histoire de résistance, et de s'interroger comment tenir face à la réalité de la vie qui ronge les sentiments. Quentin Dolmaire est rayonnant et Lou Roy Lecollinet aspire véritablement la caméra à chaque plan (un César chacun s'il vous plaît...). La mise en scène est brillante, à la fois étonnante de fluidité et abrupte comme peuvent l'être les personnages. Un film sublime qui reste longtemps dans le coeur.

Le seul Arnaud Desplechin que j'aime vraiment bien. Pas besoin de """parler le Desplechin""" (oui oui, l'expression est de lui...) pour le comprendre. Les acteurs sont merveilleux, et le film est empreint d'une belle nostalgie qui n'a pas besoin d'être absolument sincère pour qu'on la ressente. La structure du film, classique, mais juste. Les dialogues font un poil rohmériens (le beau compliment au monde)... C'est pas mal du tout.

Paul Dédalus, comme autrefois Julien Sorel. Chaque époque à ses héros romantiques, et la nôtre devra se souvenir de ce si joli Trois souvenirs de ma jeunesse. Desplechin s'attache une fois de plus à la jeunesse. A l'adolescence sublimée. A l'amour surtout. C'est mélancolique et enjoué à la fois. Gai et triste. A vous donner le sourire et vous filer le bourdon. C'est tout ça à la fois. Un doux mélange, grandiose, de sentiments, de sensations. Scénario, mise en scène, dialogues et jeu des acteurs : tout y est parfait. A voir, absolument.

 

Un Desplechin visuellement plus agréable que d’autres, à la photographie léchée et à la réalisation très maîtrisée. C’est aussi un peu plus léger que d’habitude, grâce au thème de la jeunesse, qui renouvelle partiellement l’univers du réalisateur. Malheureusement, les dialogues sur-écrits sont toujours là et le côté petit-bourgeois des personnages de Desplechin est d’autant plus agaçant qu’il s’agit ici de post-ados à peine majeurs. Je ne me suis pas identifié une seconde à cette jeunesse plus bourgeoise que bohème et le jeu de Quentin Dolmaire m’a paru aussi affecté et insupportable que celui d’Amalric. A l’inverse, j’ai trouvé que Lou Leroy-Collinet résistait bien à la pesanteur ambiante et c’est principalement elle que je retiendrais de cette énième aventure de Paul Dedalus.

 

Ce film est intéressant quand c'est M. Amalric qui est à l'écran et quand on le voit enfant et jeune adolescent en Russie. Ensuite, dès qu'il rencontre Esther, malheureusement que ce film devient pénible ! C'est une très longue partie quand il est avec elle et c'est ennuyeux, il y a trop de longueurs et franchement cette fille est détestable tellement elle est complètement inconstante, coureuse et immature. Cela m'a gâché tout le film.

Film prétentieux, bavard, superficiel, inégal, inconstant, mal construit. 3 souvenirs (l'enfance, je usurpation d'identité volontaire, un amour complique) d'un poids très différent à voir le temps que leur consacre le metteur en scène. Le film a des relents de nouvelle vague, de rohmer, c'est souvent pompeux, et bien ennuyeux... On n'en retire quoi au final? Rien. Je suis toujours stupéfait que certains puisent accorder 5 étoiles a de tels films. Ce sont les producteurs ? La famille des artisans du film ? On les paye? Bon sang on ne peut pas appeler chef d'œuvre un film uniquement car il est d'auteur! Il en faut plus. Je n'avais pas vu grand chose de deplechin avant ce film ca donne pas envie d'aller voir le prochain...

Evidemment, quand Paul est convoqué à la DGSE, il se retrouve dans une cave avec des luminaires design… Evidemment, quand Paul est à Minsk, l'eau coule dans la station de métro et le premier flic soviétique se laisse corrompre par un paquet de cigarettes… Evidemment, quand Paul vit sous les toits de Paris, la clameur de la ville monte au mixage quand il ouvre sa fenêtre sur la tour Eiffel… Evidemment, Paul s'appelle Dedalus et, quand il donne son nom à la réception de l'hôtel, la toile pseudo grecque d'un labyrinthe est là pour ceux qui n'auraient pas compris. Evidemment, comme dans une mauvaise rédac de Terminale, le film enfile les clichés et les citations comme des perles… Les acteurs jouent faux et mal, le scénario est incapable d'établir le moindre lien crédible entre les trois souvenirs. Evidemment c'était "l'évènement de la Quinzaine" à Cannes… Evidemment, c'est à fuir…

Ouh le navet!!! Ouh le nanar!!! Ce que le cinéma français peut faire de pire: bavard, suffisant, prétentieux, inutile, interminable..... ce qu'Arnaud Desplechin peut faire de pire; car il peut aussi faire du bon: à l'insupportable "Comment je me suis disputé" on peut lui opposer, dans le genre "qualité française", "Rois et Reine" ou "Un conte de Noël" qui étaient bien; et plus récemment, "Jimmy P", c'était même très bien! Ceci pour dire que je ne suis pas du tout hostile a priori au cinéaste. D'ailleurs si ça avait été le cas, je ne serais pas allée voir "Trois souvenirs de ma jeunesse".... Pas maso, quand même! Mais là, on est dans le ratage complet.

 

 

 

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