CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1207 

 

 

n°1207
 
" Le dos rouge "

 

 

(2015)-(Fr)(2h07)  -      Comédie dramatique  

 

Réal. :     Antoine  Barraud   

 

 

Acteurs:  B.Bonello, J.Balibar, G.Pailhas ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Elégamment maniériste et labyrinthique, Le Dos rouge surprend par son mélange de simplicité apparente, de fantaisie surréaliste, d'humour pince-sans-rire et de profondeur réflexive.

Antoine Barraud, qui livre un second long-métrage comme un trip ouaté, où zigzaguent des ondes de cocasserie : une traversée des apparences, un rituel de cinéma dont l'initié serait à la fois Bertrand et le spectateur.

"Le Dos rouge" plonge ainsi le spectateur dans le bain stimulant de la création cinématographique mais plutôt que de s’y confronter directement, le film a la belle idée de considérer ce mystère de biais.

Érudit, élégant, à la fois expérimental et incarné, "Le Dos rouge" dépasse la satire piquante (quoique bienveillante) d'un certain cinéma français, bohème et snob. Le plaisir de se perdre en conjectures, mais pas comme dans un petit thriller manipulateur : le plaisir de se perdre tout court.

L'affichage radical-chic du projet, qui inscrit sa dynamique en spirale dans la matrice du "Vertigo" d'Hitchcock, est sublimé, à certains moments, par le talent du réalisateur à filmer les tableaux, battu en brèche à d'autres par de surprenantes saillies d'autodérision.

À mi-chemin entre le film verbeux et le récit onirique, l’expérience révèle certes les talents d’acteur lunaire de l’impeccable Bertrand Bonello, mais elle peine à rendre contagieux le vertige éprouvé par le protagoniste. Plus théorique que charnelle, la mise en images finit par ressembler à une nature morte.

Bonne intention, belles images, mais mon Dieu ! Quelle farine ! Les amateurs du cinéma de Rohmer (il en reste, si, si !) retrouveront le parfum de "Ma nuit chez Maud". Les autres essaieront de suivre éveillés un drame aussi excitant que le spectacle de l'herbe qui pousse.

Hélas, au cinéma, le spectateur, ne peut changer de salle sans repayer... Il faut donc subir en silence, et même accompagner Bertrand dans sa palpitante existence hors des musées.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le dos rouge ou l'ébauche d'un chef d'œuvre qui n'existera pas. Les faiblesses de cette œuvre filmique (est-ce une fiction, un documentaire, un essai?) font toute sa force: de nombreuses thématiques sont alignées plutôt que fusionnées, esquissées plutôt que dépeintes. Le choix est assumé. L'achèvement a une saveur trop définitive. Mieux vaut rester volatile. Le réalisateur effleure à peine la couche maigre. Il dessine son fil forcement rouge en autant de pointillés de la vie de son sujet: ici l'interprétation d'une toile, là une "bourgeoise party", une séance de travail ou une interview. Et on alterne le tout au montage. Mais de cet ensemble ne jaillit pas l'évidence. Ses perspectives sont souterraines et indistinctes. Reste une poésie libre qui a le charme de ses virtualités et exhale un doux parfum d’étrangeté ou de légèreté. Moralité : C'est plus beau d'aimer l'Autre pour ses défauts.

Miroir brisé que tend Antoine Barraud à Bertrand Bonello, Le Dos rouge est aussi une réflexion ludique et captivante sur le processus créatif, la peinture, la figure du double et celle du monstre. Au milieu d'un casting exceptionnel, trônent Bertrand Bonello, grandiose en cinéaste en quête d’un écho pictural au trouble qui le dévore, et Jeanne Balibar, irrésistible de drôlerie en historienne de l'art !

Audacieuse idée que de sortir un réalisateur des salles obscures pour le filmer dans des musées. Les conversations libérées entre les deux personnages face aux oeuvres sont convaincantes, parfois troublantes. Mention spéciale pour Jeanne Balibar très amusante, et Bertrand Bonello étonnamment captivant en tant qu'acteur. A voir !

 

Le début du film est fascinant, fracassant. On se dit qu'on tient un objet rare, intello-chic, classieux, contemplatif...Et malheureusement les promesses ne sont pas tenues, du moins pas toutes. Les relations entre les personnages, rappelant souvent Desplechin, sont à la limite du glauque gênant, ce qui est d'ailleurs sans doute voulu. Mais moi j'aime pas... et surtout pas quand je pense m'embarquer dans un ovni célébrant le beau absolu, celui que seules la peinture ou la musique peuvent atteindre. La vie de Bertrand, qui éprouve l'angoisse de la page blanche, en dehors des musées laisse finalement de marbre et plombe le film, surtout que la séance photo "travesti", la fête décadente, pfff...pénible. En revanche, dès que Jeanne Balibar ou Géraldine Pailhas apparaissent, ou dès que le film retourne dans les musées et les ateliers, il atteint des hauteurs assez vertigineuses. Un peu frustrant, mais à voir tout de même.

C'est lent, très art et essai à la française (on pense à Jacques Rivette par moments), avec une certain froideur dans la mise en scène et la technique du film......Le personnage principal (Bertrand Bonello) est parfait dans son rôle de réalisateur en proie au doute (le monstre ?) et au narcissisme pathétique (la tache rouge ?) du créateur....C'est un film à la fois riche et froid, très intéressant sur la peinture et son analyse, mais qui hélas comme l'a dit un internaute hésite entre différents modèles de mise en scène.....Intéressant ou pas.....

Une œuvre étrange (voire légèrement barrée), ultra référencée (à la limite, parfois, du "name dropping", pour le profane), qui devait être à l'origine un documentaire sur le cinéaste Bertrand Bonello, pour s'en éloigner au fur et à mesure des trois ans qu'a duré le tournage, jusqu'à devenir une fiction. Où on a un peu l'impression que tous les personnages sont soit plus ou moins dépressifs, soit sous Tranxene. Mais n'est-ce pas le propre de l'artiste d'être torturé ? Surtout lorsque le sujet porte sur la recherche de la monstruosité dans l'art.

 

Le dos rouge se passe la moitié du temps dans les musées où le réalisateur cherche l'inspiration, accompagné d'une muse qui interprète à sa façon les intentions de l'artiste. Encore une chance que ce soit l'étrange Jeanne Balibar qui s'exprime, elle apporte un peu de fantaisie à cet exercice de style abscons et opaque. Bertrand Bonello n'est pas mal du tout dans le rôle principal, son air égaré, las et parfois stupéfait évite de trouver le temps (trop) long. Sans scénario, sans direction, Le dos rouge erre dans un no man's land narratif où tout est susceptible d'arriver. Mais le plus souvent, c'est rien. Morne plaine 2 heures durant.

J'espérais beaucoup de ce film (bonnes critiques, on annonçait un regard décalé sur l'art..). Je me suis ennuyée à mourir et me suis demandé quasiment tout le long pourquoi je ne partais pas en courant. Discours creux, spécialistes pédants, soirées vaines et décadentes.. ce dos rouge a de quoi dégoûter à tout jamais de la culture ! Si vous aimez l'art, allez plutôt voir "La Sapienza", un vrai bonheur de cinéma, avec une réelle esthétique, des dialogues superbes et de l'humour...

Le nombrilisme du cinéma français!!...un de plus..Sans intérêt, une écriture soporifique et speudo intello.. Nos écoles de cinéma françaises ont du boulot...

 

 

 

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