CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1199 

 

 

n°1199
 
" Whiplash "

 

 

(2014)-(Am)(1h47)  -      Drame, Musical 

 

Réal. :     Damien  Chazelle    

 

 

Acteurs:  M.Teller, J.K. Simmons, P.Reiser ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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une véritable décharge émotionnelle, bâtie sur la persévérance et l'abnégation. Un pur moment de cinéma bien trop rare pour ne pas y foncer tête baissée.

Damien Chazelle ne suit aucunement les arcanes du film musical habituel. Son film relève quasiment du thriller, tant il est plein de suspense dans le parcours de ce jeune musicien enthousiaste confronté à un mentor despotique. Un film coup de poing, coup de foudre, coup de gong : à voir absolument !

"Whiplash" mène le spectateur à la baguette jusqu'à un final musical en apothéose qui le laissera épuisé et heureux. Coup de fouet certes, mais avant tout coup de maître.

Puisant dans ses propres souvenirs, Chazelle orchestre une variation choc sur les rapports haine-fascination entre un maître et son élève. Avec les performances renversantes du futur grand Miles Davis et du vétéran J.K. Simmons.

La force du film, surtout, est d'épouser cette furia malade sans jamais nier sa dimension fasciste, bien au contraire : tout comme le batteur lutte avec la technique pour débusquer le sublime, le film dépense son énergie à extirper la beauté logée dans la rigueur extrême.

L'obstination névrotique de l'élève, mise en relief par une photographie aux étouffantes couleurs chaudes et le montage percutant des scènes musicales, finit par emporter notre adhésion, en dépit, çà et là, d’un certain nombre d’effets un peu trop appuyés. Fascinant et malsain.

Porté par deux comédiens d'exception, "Whiplash" s'avère une composition soignée, mais qui manque un peu d'inspiration.

Ce n’est pas tant le sujet qui use à la longue, mais le caractère prévisible des innombrables face-à-face entre la victime et le bourreau. Chaque éclat de colère du prof préfigure un apaisement sournois qui, à son tour, annonce une nouvelle mortification, et ainsi de suite.

Le problème, c’est que le film ne comporte qu’une scène, répétée en boucle jusqu’à l’épuisement.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Grosse mandale dans la gueule ce film. Sans concession, sans limite, du sang de la sueur et des larmes. Le chef d'orchestre a-t'il raison? Le musicien? L'avocate? En tout cas le film va loin très loin. Il montre comment pour un idéal et une fascination on peut se facher avec sa famille quitter sa copine vivre seul juste à la recherche de l'Absolu. Il ne faut pas lire ce film comme une oeuvre morale, on est au delà de toute morale, on est dans un film de haine de tension et de passion partagée. La scène finale est à couper le souffle (et pourtant sans regard des spectateurs dans la salle de spectacle, sans contre champs classique), juste dans la tension entre deux malades de musiques. Film assez irrespirable. Encore une fois, ne le jugez pas en bien ou en mal, écoutez. Ce film montre l'art dans sa cuisine la plus intime et sordide et dure. A voir absolument absolument absolument absolument.

Un film qui se fera remarquer par sa grande simplicité et son duo de tête d'affiche excellent. Captivant de bout en bout, intéressant, marquant et intelligemment interprèté, on ne veut pas en perdre une miette.

Whiplash est un vrai grand huit qui réussit la prouesse de transcender son sujet initial. Car ici, il n'est pas uniquement question de musique. Mais de passion et de ce qu'on est prêt à sacrifier (ou pas) en son nom. Il y a également cette notion de dépassement de soi ou des autres (le passage à l'âge adulte évidemment, mais également l'idée de "tuer le(s) père(s)"), et d'héritage à transmettre (les références à Miles Davis). Chazelle vise l'universel par le biais de l'intimiste et atteint des sommets de maestria avec son final littéralement orgasmique (un sens du montage "physique" prodigieux). Miles Teller fait un sans-faute dans le peau d'Andrew, et J.K Simmons compose un inoubliable Terrence Fletcher (qui évoque le "délicieux" sergent Hartman de Full Metal Jacket). Culte.

Un pur chef d'oeuvre où dès les premières minutes on sent que J.K Simmons va nous livrer une prestation hors du commun. Et ça ne rate pas, dans le rôle d'un sergent recruteur-chef d'orchestre, Simmons est impressionnant, même à moi, simple spectateur, il me fait peur. Il s'accapare l'image, c'est lui le vrai premier rôle, c'est lui qui crève l'écran. Il est tout simplement impressionnant. Et il ne faut surtout pas oublier un autre acteur essentiel de ce film et qui est la musique. Et quelle musique ! Du bon et beau jazz... Un film qu'on voit avec délice et dont on savoure chaque note.

Le nom de Damien Chazelle est à graver d'une pierre blanche dans la liste des réalisateurs dont il va falloir suivre l'œuvre ces prochaines années. Parce qu'avec Whiplash, le jeune réalisateur américain frappe un très grand coup. Il n'y a rien à enlever dans son film, tout sonne juste, et il réussit toujours à trouver l'équilibre parfait.

 

L'interet du film réside dans l'exploitation du caractère pervers narcissique du professeur de batterie et accessoirement musicien incarné par JK Simmons. Une fascination mêlée de cruauté malsaine qui ne dégoute même pas notre jeune élève, qui s'arrache à son rêve d'atteindre l'excellence. La dramaturgie plombe pas mal le film mais les scènes musicales viennent rattraper la cohérence de l'ensemble, et empêchent le film de s'enliser.

 

En quoi ce film peut-il être un chef d'oeuvre ? Quand vous ressortez de là complètement assommé et abruti par cette musique non-stop pratiquement et ces humiliations, cette domination sadique et toute la souffrance physique et morale qui en découlent, on regrette d'être aller s'infliger un spectacle aussi dur...

Vraiment déçu, vu les critiques je m'attendais à mieux. ce film n'a rien à voir avec le domaine de la musique mais plutôt celui de la boxe et même dans ce dernier domaine il n'y a pas autant de propos aussi vulgaires et malsains. La batterie y est montrée comme un appareil de musculation supervisé par un coach sadique et grossier. De plus, trop de gros plans qui empêchent toute émotion. J'ai trouvé ce film pesant, frustrant et dégradant. La fin ne justifie pas toujours les moyens et j'aimerais bien connaître l'avis de Woody Allen, grand amateur de jazz sur ce film.

Un scénario basé uniquement sur un rapport dominant- dominé. On n'apprend absolument pas à apprécier le jazz et le plaisir de jouer est totalement absent.

Avec le recul de quelques heures (séance en début d'aprèm ce jour), je dois admettre que mon (relatif) enthousiasme s'est estompé et je me dis que c'est plus la musique et quelques scènes jazzistiques (quel final !) que je vais garder en mémoire. L'humiliation permanente érigée en méthode d'apprentissage vers l'hypothétique excellence révèle plus une pathologie chez le mentor qu'un vrai savoir faire. En outre, il faut bien reconnaître qu'on reste du début à la fin dans la narration répétitive (scènes de répétitions) de cette relation malsaine, sans aucun autre enrichissement du fond de l'histoire. A ce propos, la scène de l'accident était-elle bien utile ? De plus, son exploitation est tout simplement grotesque. A y bien réfléchir, ce film m'a fait finalement l'effet d'un soufflé, assez beau sur l'instant mais bien vite retombé.

 

 

 

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