CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1195 

 

 

n°1195
 
" Timbuktu "

 

 

(2014)-(Fr,Maur)(1h37)  -      Drame   

 

Réal. :     Abderrahmane  Sissako   

 

 

Acteurs:  I. A. Pino, T.Kiki, A.Jafri ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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La beauté du film réside dans le mélange savant entre horreur et beauté. La photo­gra­phie superbe met à l’hon­neur un décor que Sissako a pu obser­ver dans ce Mali où il arriva enfant.

Un film fort et profond, d’une grande beauté formelle. Ignoré du palmarès cannois : cela pourtant valait bien une Palme.

"Timbuktu" est un chef-d’oeuvre qui palpite d’émotion, fait vibrer notre colère et suscite notre admiration.

«Timbuktu», solaire et bouleversant, suscite en nous des émotions nées de la révolte face à la barbarie, mais aussi de l'humour et de la vie, intacte, frémissante, des hommes, des femmes et des enfants filmés par Sissako.

La force du film réside dans le contraste entre la cruauté des situations et la vénusté des visages et des panoramas. Un antagonisme qui donne naissance à des moments de pure poésie où se confondent le beau et l’absurde, la haine et l’amour, l’espoir et le désespoir.

Difficile de ne pas se laisser happer par la beauté formelle de "Timbuktu". Difficile de ne pas être saisi par l'esprit de résistance des personnages féminins, tous terriblement attachants. Difficile, en somme, d'oublier "Timbuktu".

Sa prise avec l’actualité fait autant la puissance que la faiblesse du film, lui conférant une couche d’intensité factuelle captivante tout en faisant parfois écran au beau western saharien qu’on sent affleurer ça et là.

"Timbuktu" est parfois maladroit dans son désir d’entrelacer plusieurs récits dans la grande Histoire, mais il est une réponse poétique et cinématographique à la barbarie, un geste artistique fort de recréation du Mal pour mieux le conjurer.

Comment alors que la réalité est toujours brûlante la réduire à un axiome aussi usé que : la poésie, c’est mieux que l’oppression ?

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Enraciné dans l’actualité, l’occupation du Mali par des Djihadistes, Timbuktu est une fiction bouleversante d’une beauté formelle irréprochable. Doté de personnages très attachants, le film d'Abderrhamane Sissako est aussi et surtout un brûlot poétique et politique contre le fanatisme religieux. Les populations locales, notamment les femmes, sont le flambeau de la résistance face à la bêtise des extrémistes. Nous devons saluer un refus du jugement et l'absence du spectaculaire, atouts supplémentaires qui forcent le respect et induisent une prise de conscience collective par l’authenticité révoltante de ce beau récit.

Sans jamais renier sa condamnation de l'extrémisme, Abderrahmane Sissako dialogue par le cinéma - avec la même fermeté mais aussi la même dignité que le sage imam de la mosquée de Tombouctou - avec ceux qui exercent leur terrible répression. Sa dérision tragicomique n'est pas manque de respect mais lucide état des choses. Il s'engage et nous engage pour une vision humaniste forcément plus complexe que les raccourcis médiatiques. Timbuktu, le chagrin des oiseaux, ce film au si beau titre, est à la fois hommage aux souffrances et aux morts et célébration de la résistance des vivants. Seul un cinéaste de grand talent pouvait réussir ce pari de leur rendre un visage dans une telle cohérence et avec une telle sensibilité.

Film d'une immense finesse sur un sujet qui aurait pourtant appelé facilement une grande violence. Ici la violence est psychologique. Elle est subtile. On en apprend beaucoup sur l'immense culture des hommes du désert. Et l'absurde qui leur tombe dessus, qui trouve son apothéose dans un match de foot aussi hilarant que symbolique. L'ensemble, réalisation, scénario, acteurs, décors naturels est d'une grande justesse.

Waouh ! Fort, intelligent, humain, d'une violence insupportable par moments, voilà un film indispensable. On ne peut qu'être bouleversé par la condition de ces gens soumis à l'obscurantisme et à la bêtise des islamistes. Un film qui ne vous quitte pas de sitôt.

Le film d'Abderrahmane Sissako est en plein dans l'actualité. Ce dernier ose parler d'un sujet dont on parle trop peu, à savoir le sort de Tombouctou et de sa région à la suite de la prise des extrémistes. Il y a des scènes vraiment très fortes, spoiler: du début avec la destruction d’œuvres d'art à la fin avec la difficile scène de la lapidation. spoiler: Le film ne se contente pas de montrer la monstruosité des extrémistes avec des scènes de massacre mais monte intelligemment l’absurdité de leur « combat » ( spoiler: la scène des gants, de la musique, du football sans ballon spoiler: ). Un très beau film, authentique, avec des acteurs émouvants.

 

Ce film veut dénoncer, être témoin de son temps mais malheureusement Sissako ne réalise qu'un petit film, dans sa forme, il reste un film où l'impact désiré est à l'inverse de sa conviction. Le pire est sans doute l'absence d'émotion, on passe trop vite sur les faits et les acteurs sont trop médiocres. Heureusement tout n'est pas râté. "Timbuktuk" passe le message dans une période propice, les spectateurs seront comblés car réceptifs mais la qualité intrinsèque de l 'oeuvre reste bien en-deça de ce qu'il colporte. Sans ce fond humaniste le film n'aurait pas la moyenne.

"Timbuktu", Abderrahmane Sissako frappe fort, abordant un sujet avec lequel il est familier, n'hésitant pas à montrer ce qui est encore le quotidien de nombreuses personnes de nos jours. Parce qu'il sait de quoi il parle, Sissako rend son film poignant mais son scénario, plus constitué d'une multitude de scènes que d'une vraie construction narrative, a un peu tendance à tourner en rond et lasse un peu son spectateur suivant ses scènes. Heureusement l'ensemble est plutôt réussi, oscillant entre poésie et violence.

Sachant que le sujet traité est grave, je ne me suis jamais sentie détendue pendant ce film, n’osant pas rire des cocasseries diverses (il y en a quelques-unes). Je suis sortie de cette projection, dubitative, je ne me suis pas ennuyée mais je n’ai pas du tout compris où le réalisateur veut emmener le spectateur. Je pense que ce film mérite d’être vu après s’être renseigné sur la problématique Malienne au-delà du traitement médiatique souvent superficiel et partial que l’on connaît ici.

 

Bien loin de la presse quasi unanime, je me permets un contre courant. C'est loin d'être le chef d'oeuvre que j'attendais. Le film est intéressant et montre, avec objectivité, les aberrations qui peuvent exister lorsque des fanatiques extrémistes sont au pouvoir. Très bien ! Mais Dieu que c'est long. C'est un docu-fiction non assumé, ou c'est une fiction mal scénarisée, voilà tout. On sent bien que le scénario est à cheval, c'est dommage car au final, c'est ni l'un ni l'autre. Faut voir aussi qu'on est loin d'être dans une fourchette haute de budget de film, ça se sent (notamment au niveau des acteurs, dont certains sont pas vraiment au top). Sinon, paysages magnifiques. Splendides. Mais ça suffit pas à rattraper le coup.

Déception. Les acteurs ne sont pas crédibles, l’histoire est trop écrite pour sembler naturelle. Un film esthétisant et purement intellectuel où il est difficile de s’identifier aux personnages. Une vision de l’Afrique pour occidentaux par rapport à leur désir d’exotisme. Apparemment tout le monde tombe dans le panneau !

 

 

 

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