CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1182 

 

 

n°1182
 
" Black Coal "

 

 

(2014)-(Chin,H.Kon)(1h46)  -      Drame policier  

.

Réal. :     Diao  Yinan  

 

 

Acteurs:  L.Fan, G. Lun Mei, X-B. Wung ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération       Sud-Ouest      Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix   

 

La résolution de l’intrigue est finalement le seul point faible de ce joyau sombre. Peut-être tout simplement parce que le film est si puissant qu’il était peut-être difficile de trouver un dénouement à la hauteur de cette œuvre magistrale…

Constitué de brillants plans séquences, ce polar chinois n’est en rien une œuvre commerciale destinée à susciter de grands élans de ferveur populaire, mais il creuse une veine sociale enthousiasmante qui en dit long sur l’état de la Chine contemporaine.

Diao Yinan compose un polar de grisaille crépusculaire, dans une lumière très chinoise dominée par les rouges et les verts. Ce thriller glacé est transfiguré par le jeu des comédiens, dans le décor d'une Chine oubliée, en proie à la nostalgie d'un passé détruit, où luit néanmoins un fond d'humanité.

Un polar complexe et mystérieux, dans une Chine à la nudité froide et glacée, où l’ombre et la lumière se partagent l’âme humaine.

Un excellent polar situé dans la Mandchourie minière de 1999, en même temps qu'un portrait sauvage, violent, cruel et absurde d'une Chine provinciale méconnue. Et surtout, une réalisation d'une effrayante beauté. Ça, c'est du cinéma.

Splendidement incarnée par l’actrice Gwei Lun Mei, elle contribue pour beaucoup à la réussite du film en y apportant la part de mystère et d’invraisemblance qui fait dire, comme dans Le Grand Sommeil, qu’il n’est pas essentiel d’avoir tout compris pour apprécier. 

L'originalité ­de cet envoûtant polar : son rythme étrange, presque alangui par moments. L'inquiétude sourd de chaque silence, de chaque regard. Et l'on a presque la sensation que le réalisateur nous demande de devenir des spectateurs actifs : à nous de combler les vides et les ellipses ; à nous de deviner, en fait, tout ce qu'il n'a voulu — ou pu — que suggérer.

Le film est constitué de petits blocs aux réussites variables, et ne donne sa pleine mesure que par intermittence.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

"Black Coal" est une merveille de film noir, un chef-d’œuvre qui réactualise les grandes figures de ce genre et les déplace vers la Chine du début du siècle. Ainsi, un flic aux méthodes douteuses est confronté à une femme fatale dans une ville au bord de la désolation, situation peu nouvelle et pourtant tellement jouissive. Diao Yi'nan fait preuve d'une incroyable virtuosité, créant des jeux sur les lumières d'une infinie beauté. C'est simple, j'ai été si souvent terrassé par la magnificence des plans que des larmes d'extase me sont fréquemment montées aux yeux. Il y existe tellement de scènes parfaites qu'elles corrigent le côté parfois abscons du scénario : la patinoire, la grande roue, le club « Feux d'artifices en plein jour » ou encore l'immeuble final sont des lieux sublimés qui vont évidemment me rester en mémoire. Du grand art !

Une Chine en pleine mutation. Comme l'Amérique des années 30 avec ses laissés pour compte, loin des lumières de Pékin ou de Shanghai. Un terreau idéal pour des cinéastes qui torturent les codes du film noir pour n'en laisser que des fragments épars comme des cadavres démembrés. Black Coal n'a pas la puissance ni la radicalité de A touch of Sin. Il est crépusculaire, traversé de trainées blanches. La nuit et la glace. Le noir (charbon) et le blanc. On y tire même des feux d'artifice en plein jour, suprême dérision. Le film de Diao Yi'nan est un polar énigmatique et taciturne, souvent elliptique, portrait d'une province en déliquescence et de personnages en berne. Une évocation sociale très forte coupante comme un diamant. Noir, bien entendu.

 

Ours d'or du dernier festival de Berlin, "Black Coal" est un film noir bien ficelé au scénario parfois compliqué. D'ailleurs, à trop vouloir rendre son film étrange et mystérieux, Yi'nan Diao hésite parfois entre ce qu'il faut montrer et ce qu'il faut cacher au spectateur. Du coup, certaines scènes semblent trop longues et auraient mérité une plus grande subjectivité alors que d'autres ne dévoilent pas certains éléments qui n'ont aucune raison de ne pas être divulgués. Hormis ce problème qui fait toute la limite du film, l'atmosphère est envoûtante, la mise en scène habile et stylisée offre quelques scènes mémorables, et le parallèle offert entre le déroulement d'une enquête qui progresse lentement et le regard sur la Chine actuelle est intéressant. "Black Coal" est peut-être un peu trop long, mais tout de même assez remarquable.

J'avoue ne pas avoir succombé à l’éloge critique généralisée envers Black Coal qui est pour moi très décevant. Le film m’a paru désincarné. Les personnages du policier et de la femme, au demeurant prometteurs, restent hermétiques. La force du film reste sa belle mise en scène, visible dans deux grands moments de cinéma : la balade nocturne en patin à glace qui se confond avec la profondeur de la nuit et l’ultime feu d’artifice. J'ai trouvé les raccords assez prétentieux (le bras d'un corps démembré avec un bras d'une femme, de la vapeur...). Le scénario est rendu nébuleux à mon avis volontairement pour se jouer du spectateur. On ne peut que penser à A touch of sin au vu de la sortie de ce dernier film il y a huit mois et de la volonté de montrer les problèmes sociaux dans la Chine contemporaine mais on est loin de l'oeuvre magistrale de Ze zhang Ke. Ce film est seulement beau visuellement, c'est déjà une qualité.

Derrière un synopsis de polar tout ce qu’il y a de plus bateau (celui d’un ancien flic qui enquête sur des meurtres lui rappelant une de ses anciennes affaires), le nouveau long-métrage de Diao Yinan s’inscrit en réalité dans la droite lignée des pamphlets sociaux et contestataires signés par Zhang-ke Jia qui attestent de la situation sordide dans laquelle se retrouve la Chine du vingt-et-unième siècle. Avec sa mise en scène, elle aussi conventionnelle dans l’esprit du cinéma chinois, c’est-à-dire constituée de logs plans-séquences et de lumières tamisés, Black Coal interpelle dans sa vision d’une société désenchantée où l’accomplissement des individus est rendu utopique par une volonté globale de modernisation à l’occidentale qui pousse à un individualisme meurtrier. Le scénario en lui-même est fait de longueurs et de dialogues poussifs mais la reconstitution visuelle de ce contexte social peu reluisant ainsi que les prestations parfois énigmatiques du couple d'acteurs font du film une œuvre intéressante à découvrir.

 

Après A touch of sin, j'arrête les frais! marre de ce genre trompeur sur la bande annonce, qui se révele être un supplice au rythme lent et au scénario inexistant. C'est tellement contemplatif que ça en devient caricatural.

Ni emballé , ni envoûté par ce film pourtant récompensé d'un Ours d'Or au festival de Berlin. Peut être dans la tradition des films noirs américains, mais des références qui datent un peu. Ambiance totalement glauque, triste, froide, déprimante. Un scénario qui s'étire en longueur et qui manque de vraisemblance...En matière de violence dans la Chine contemporaine A Touch of Sin est d'une autre facture..

Il n'est pas nécessaire de tout comprendre pour apprécier... Certes, mais, là, on ne comprend quasiment rien, surtout au début du film, où les personnages s'accumulent sans qu'on sache qui ils sont... Et la scène finale, même magnifique visuellement, apporte encore plus d'opacité au propos.

Evidemment la comparaison avec "A touch of sin" est obligatoire. Et là je tombe de haut. Immense déception. Le film est réellement ennuyeux, monocorde, sans relief, long et confus. On est très loin de Jia Zhang-ke. J'ai trouvé le film difficile pour le spectateur. Je ne vais pas épiloguer plus sur ce film noir mou, et donc raté, essentiellement filmé de nuit. Je n'ai pris aucun plaisir à chercher le mystère du film.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA