CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  118   

 

 

n°118
 
" Le journal d'une femme de chambre "

 

 

(1964)-(Fr,It)(1h32)  -    Drame, Policier, Politique 

 

Réal. :    Luis Bunuel 

 

Acteurs  :  J.Moreau, M.Piccoli, G.Géret, J.Ozenne...  

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Adaptation sulfureuse d'un roman sulfureux, Buñuel sait s'attarder sur chacun des personnages pour le décrire avec précision, et son film est comme une pièce de théâtre où chaque protagoniste nous livre sans détour ses envies, ses ambitions, ses haines et ses remords. Cruel et dérangeant, Le Journal d'une femme de chambre est l'un des Buñuel les plus aboutis, l'un de ceux qui permettent de dire de son auteur qu'il est l'un des metteurs en scène les plus marquants de l'histoire du Cinéma.

LE classique à voir qui se passe de tout commentaire.

Encore une fois il n' y a rien à redire de ce film, il est parfait comme "presque" tous les films de Bunuel; certaines scènes et certains propos sont d'une actualité éclatante; il s'est un peu éloigné du roman de Mirbau, mais au final il est resté fidèle à l'idée principal du roman, une certaine hypocrisie de la bourgeoisie et une vision extrémiste du "petit peuple".

Il s'agit de se moquer ouvertement d'une famille bourgeoise très stricte au demeurant : la femme frigide domine ce monde glacial, le mari essaie tant bien que mal par la chasse ( métaphore de la masturbation ? ) d'oublier les privations sexuelles et drague toutes les bonnes, belles ou laides qu'il trouve, et le vieux père, respectable en apparence, fantasme sur les bottines. Vient ensuite une histoire de meurtre qui ne sera jamais résolue, le spectateur tout comme Célestine ne saura jamais qui est vraiment l'auteur du crime.

Qu'on arrête de dire que les films de Buñuel sont des critiques de la bourgeoisie, ce n'est pas seulement la bourgeoisie qu'il critique c'est la nature humaine. (à ce que je sache la pire ordure du film, joué par Géret, n'a rien d'un bourgeois !) On n'a pas assez insisté sur le rôle de Michel Piccoli, pourtant excellent comme à ses habitudes. Jeanne Moreau est sublime dans ce rôle où tout le film nous la montre d'une lucidité extrême (elle ira même jusqu'à coucher avec Géret et se parjurer, rien que pour obtenir sa confiance), puis quand elle constatera que la justice ne fonctionne pas, elle épousera un vieux réac en attendant qu'il claque. Si on peut regretter une certaine propension du scénario à parfois trop caricaturer, le film n'en reste pas moins un chef d'œuvre.

Bunuel s’en prend à la petite bourgeoisie provinciale dont l'hypocrisie de façade est démantelée par une femme de chambre intelligente et subversive, au clergé (qui pardonne les caresses faites deux fois par semaine par Madame à Monsieur en échange de la réfection du toit de l’église), aux ligues Nationalistes anti-métèques, aux militaristes…. Excellent film où le réel et l’imaginaire se mêlent étroitement pour ne former qu’un : Le réel par cette peinture acerbe de la classe dite dominante, l’imaginaire en laissant planer des doutes et des zones d’ombre sur l’histoire.

Un des meilleur Bunuel, techniquement c'est parfait. Un film d'une extrême violence dans l'ambiance feutrée de la bourgeoisie, sans doute le meilleur rôle de Jeanne Moreau.

Dans une ambiance d'avant-guerre qui annonce la couleur des évènements à venir, Bunuel réalise un tableau subtil et passionnant de la vie de personnes fortunées à la campagne. Célestine , merveilleusement incarnée par Jeanne Moreau, est un personnage singulier , imprévisible , et d'une intelligence défiant tous soupçons. Le Journal d'une femme de chambre de Bunuel contient tous les ingrédients d'un excellent film à voir absolument !

 

Assez déçu par ce Buñuel, le début laissait présager un très bon film et la seconde partie m'a fortement déplu. Début du film Célestine (Jeanne Moreau) rentre au service d'une famille bourgeoise composée d'un fétichiste des pieds, d'un homme frustré sexuellement à cause de sa femme frigide, bref le début promet beaucoup. Par contre la seconde partie prend un aspect totalement différent ou les fils de putes seront à l'honneur, je ne dirai rien d'autre sur cette seconde partie, qui en plus de plomber le film possède un final mauvais, qui comme j'ai dit m'a beaucoup déplu. Au final, il reste une critique de la bourgeoisie réussie, qui comporte quelques bonnes scènes, comme celle ou Jeanne Moreau danse avec des bottines pour faire fantasmer le papy.

Buñuel fait encore une critique de la bourgeoisie mêlée ici a la montée de l’extrême droite et notamment des ligues dans les années 20. Sujet très intéressant au demeurant. Bien sur on peut dire que les acteurs sont très bien que se soit Jeanne Moreau ou Jean Ozenne mais Buñuel me déçoit, dans une mesure toute relative et toutes proportions gardées. On ne comprend pas forcément tout, les buts des uns et des autres, c’est assez lent, il n’y a pas vraiment d’enquête mais pourtant on arrête quelqu'un. J’ai largement préféré Le charme discret de la bourgeoisie.

Buñuel reste maitre dans l'art du portrait et chaque personnage est décrit avec minutie, il nous expose ses pulsions, ses passions et ses haines. Jeanne Moreau, l’actrice principale est sublime dans ce rôle de femme de chambre évoluant dans ce monde nauséabond et hypocrite. Elle va faire tout son possible pour en montrer les travers et faire éclater la vérité sur un meurtre. La fin du film laisse un goût d'inachevé et un peu décevante surtout quand on sait ce dont est capable Buñuel.

 

Les critiques ont beau dire que c'est un magnifique film qui dépeint une société en voie de pourrissement et tout.. et tout... Mais à la fin, on a quoi ? Quasiment rien ! L'intrigue se résume juste au titre à savoir le quotidien d'une femme de chambre. Après, on s'ennuie ferme ! Bon, les images sont très belles. C'est toujours un réel plaisir de voir ces peintures de l'époque. On comprend l'implicite du réalisateur, à dénoncer ceux qu'il déplore en présentant de façon satirique les choses (racisme, antisémitisme, extrême droite, etc) mais ça ne remplit pas un film... Jeanne Moreau est très bien mais dans son rôle, pas de doute. En plus l'intrigue est quasi inexistante mais en plus on reste sur notre faim... Bunuel use d'ellipse narrative au moment "le plus intéressant". Ainsi, un film critique implicite où on s'ennuie beaucoup. A passer.

 

 

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