CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1176 

 

 

n°1176
 
"Les poings dans les poches"

 

 

(1966)-(It)(1h45)  -      Drame   

 

Réal. :     Marco Bellochio   

 

 

Acteurs:  L.Castel, P.Pitagora, M.Mase ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Huis clos tragique sur lequel souffle déjà un air d'opéra, Les Poings dans les poches met en scène la folie morbide de Sandro, décidé à débarrasser son frère de la famille de tarés qui l'entoure. Filmant des écorchés vifs, Bellocchio lamine le monde dans lequel ils sont nés.

A travers la trajectoire d'Alessandro, en l'inscrivant comme Bellocchio l'a fait dans un contexte socio-historique spécifique, qu'il connaissait bien pour en être issu, Les Poings dans Ies poches saisit la complexité du conflit entre pulsion de mort et pulsion de vie au moment de I'adolescence.

Bellocchio excelle. Il est troublant de voir à quel point l'écriture et l'univers du cinéaste italien sont déjà bien affirmés, et d'une esthétique vive, contemporaine, parfaitement à l'écoute de son sujet.

Quarante-cinq ans plus tard, le film frappe encore. Pas seulement par sa superbe photo en noir et blanc et ses gros plans hyper expressifs, mais surtout par sa force vénéneuse, très dérangeante.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Le vieil adage d'André Gide "Familles je vous hais !" rôde dans ce trésor cinématographique. Aux allures de polar social, cette œuvre, récemment retrouvée et réhabilitée, est un récit intimiste et dérangeant, coupé au scalpel, où il est question d'une famille étrange, étouffante, dont la mère est aveugle, et dont le frère aîné tente de survivre, tout en surveillant le frère cadet qu'on soupçonne très vite souffrant de folie. En plus de cette histoire parfaitement incroyable dans une Italie conservatrice et religieuse, le réalisateur s'attache à dérouler un huis-clos obsédant, où chacun couvre chacun, un peu comme l'omerta mafieuse. La mise en scène constitue une mine d'apprentissage pour tout cinéphile qui se respecte, tant le montage, la disposition de la caméra, les éclairages, la musique, sont orchestrés avec une minutie d'orfèvre. Tout se joue dans l'art du détail : une main qui tente d'attraper un couteau, un regard noir plongé dans le vide, un tremblement de doigt. Le génie cinématographique se cache derrière cette œuvre qui annonce des Stanley Kubrick ou des Werner Herzog en puissance. On redécouvre le cinéma avec cette œuvre qui parvient à fabriquer une histoire absolument terrorisante, juste grâce à la magie des décors, de la photographie, des plans et du montage. Vraiment, la sortie de ce "Les poings dans les poches" est un cadeau fait aux spectateurs.

Selon Bellochio, c'est l'asservissement de l'individu emmuré dans ses deux institutions ancestrales de l'Italie qui l'empêche de se développer pour accéder à sa véritable personnalité. C'est le message brutal que veut nous transmettre le héro joué par un Lou Castel habité tout à la fois séducteur, lâche et manipulateur. Un film coup de poing qui laisse pantois juste après sa vision.

Marco Bellocchio, l'unique cinèaste qui, peu après la dècennie 60, semblait devoir imposer de manière absolue  a fait surgir le doute que l'impètueuse iconoclastie de son premier long-mètrage, l'impressionnant "I Pugni in Tasca", allait rester sans suite! Ainsi le critique italien Lino Miccichè (les puristes apprècieront) rèsumait-il pour "Cinemato" le fulgurant dèpart et le piètinement de Bellocchio! Rien n'est venu depuis lever le doute et le dèmentiel "familles (bourgeoises) je vous hais" qu'il poussait ici avec une sauvagerie mesurant savamment ses effets dans ce terrifiant premier film, s'est muè semble t-il, en un scepticisme proprement dèsespèrè! Lancè par ce mètrage où il dètruisait sa famille avant de se dètruire lui-même, Lou Castel livre une prestation èpoustouflante en imposant un personnage de jeune anarchiste! Du très grand Bellocchio pour un film qui annonçait dèjà "Mai 68"...

Une oeuvre tout aussi singulière que majeure, Marco Bellochio parvenant à nous faire toucher la complexité de l'adolescence dans ce qu'elle a de plus effroyable et violent.

 

S'il est certain que le film peine parfois à faire évoluer ses personnages, à les nuancer, et qu'il peut susciter l'ennui du fait de son austérité, il n'en reste pas moins dérangeant par sa mise en scène provocatrice qui prend le point de vue d'Alessandro, son personnage épileptique. En adoptant le ressenti de l'adolescent, le spectateur baigne alors dans une atmosphère inconfortable oscillant entre terreur et torpeur. Déstabilisant, "Les poings dans les poches" frappe par sa capacité à mêler un réalisme cru à une dimension mentale qui penche vers l'abstraction, impressionne par sa froideur avant d'émouvoir dans un final opératique puissant.

Très beau noir et blanc pour cette histoire de famille italienne déroutante. Les acteurs sont très bons notamment Lou Castel. L'histoire est bien amenée et se durcit en intensité au fil des minutes. Certaines scènes restent en mémoire. A redécouvrir.

Il y a une jolie virtuosité dans la mise en scène et la photographie est, je trouve, magnifique. Visuellement parlant c'est vraiment excellent. Le noir est blanc est vraiment très très beau. Le réalisateur a parfois du mal à complètement installé l'ambiance vénéneuse qu'il voudrait mettre, mais ça reste tout de même vraiment bon. C'est un film vraiment intriguant et intéressant, je peux pas dire que j'ai adoré car en soi ça ne m/a pas spécialement parlé, mais j'ai trouvé ça vraiment de bonne qualité et en ce sens là j'ai bien aimé.

Le film s'ouvre sur une musique inquiétante et lugubre, préambule de ce film extraordinairement cruel qui dépeint les moeurs d'une famille de tarés en se focalisant sur le personnage de Sandro, adolescent qui aime sa sœur et qui tuera sa mère et son frère. L'ensemble, avec un sujet pareil aurait pu me fasciner mais malgré les qualités évidentes du film, l'ensemble est un peu trop froid et austère.

 

Un esprit de déconstruction baigne le film, et la maladie mentale du héros empêche toute empathie, pour ce personnage égocentrique : violence sans raison, un film sans âme, sans joie, qui décrit assez bien le nihilisme de la jeunesse de l'époque. Faiblesse dans le scénario, incohérence voulue, une idéologie mortifère baigne le film, la réalisation a des qualités surtout dues à la photographie et au rythme nerveux de certaines séquences, mais un style cinématographique original ne s'en dégage pas. Film assez surfait, très surestimé par la critique.

 

 

 

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