CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1153 

 

 

n°1153
 
"Quand passent les cigognes"

 

 

(1958)-(Ru)(1h37)  -      Drame romantique, Guerre  

 

Réal. :     Mikhail  Kalatozov   

 

 

Acteurs:  T.Samolova, A.Batalov, A.Shvorin ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

Alors, quelles que soient les grues ou les cigognes, il faut aller regarder passer ce drôle d'oiseau-cinéma qui plane dans le film de Kalatozov : c'est la vie même, aérienne. (Libération, 14 juin 86)

Les images du film de Kalatozov sont actives, une véritable complicité a uni le réalisateur et son opérateur, ajoutant aux images ce que l'ampleur du décor, ce que les mouvements de la foule n'auraient pas pu produire seuls. (Cahiers du cinéma 84, juin 58).

si certaines actobaties de caméra nous paraissent ici et là quelque peu superflues, sinon périmées, il faut bien reconnaître que nous prenons aux images des Cigognes un plaisir visuel d'une qualité très rare. ( Le Monde, 21 juin 58 )

Kalatozov ménage de singulères ruptures de ton, qui font glisser sa préciosité vers une certaine forme de modernité. (Positif 480, février 2001)

Il y a dans le récit une chaleur qui rayonne particulièrement de l'actrice Samiloiva. (Télérama, 14 mai 67)

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Du très grand cinéma Russe de qualité où la mise en scène exceptionnelle offre des frissons d'émotions rarement vues au Cinéma... En plus des acteurs grandioses, une musique admirable, "Quand passent les cigognes" est non seulement un des meilleurs films Russe, mais aussi un des plus beaux films de tous les temps. A découvrir si ce n'est déjà fait.

L'amour à mort. Éternel sujet du cinéma. Question cruciale d'une vie lorsque la mort vient trop tôt. Et elle vient fatalement toujours trop tôt. Comment filmer alors l'absence ? Le vide, le rien, la vacuité du quotidien quand un seul être vous manque et que tout paraît dépeuplé ? En filmant, justement, le quotidien. Ces "riens du tout" qui font finalement presque tout, surtout quand la guerre s'en mêle. Sans oublier, les rêves à jamais enterrés, comme cette séquence extraordinaire où le héros tombe et ses pensées tourbillonnent vers son impossible amour. Et cette énorme bouffée d'angoisse lorsque la mort apparaît brutalement, et bien plus tard, comme une terrible évidence. Tout cela, Kalatozov le filme avec une rare maîtrise. Un très beau film, donc. Sur la mort d'un amour.

Voilà un film qui ne me surprend enfin plus, mon douzième ou treizième visionnage hier soir aidant beaucoup c'est vrai. Il est tellement beau, novateur, humain et court sur la durée qu'il est consommable jusqu'à plus faim. Ce film est culte pour de multiples raisons, l'une étant qu'il a été réalisé peu de temps après la mort de Staline et qu'après ça, le cinéma russe ne sera plus le même. Réalisation de malade (à voir pour les étudiants en cinéma), poésie, émotion et interprétation d'acteurs crédibles avec l'époque (1957) sans être génial (à part Tatiana Samoilova !). Quand passent les cigognes peut faire office de porte drapeau du cinéma russe à jamais, du moins pour sa période d'après guerre. Chef-d'oeuvre ! Pour une fois qu'une Palme d'Or me fait de l'effet, à ranger parmi ses plus beaux lauréats tels Apocalypse Now, Pulp Fiction ou Taxi Driver.

Au début, on est comme des enfants, on s’aime et c’est le principal. Après, c’est la guerre et tout est différent. La séparation brutale nous enferme dans la tristesse. C’est sans doute l’état d’esprit de cette jeune femme que nous suivons tout au long de ce film, partagée entre le doute et l’espoir de voir un jour son amant revenir du front. Ça paraît bête énoncé comme ça, mais c’est en vérité d’une puissance incroyable. « Quand passent les cigognes » est une œuvre essentielle, esthétiquement et artistiquement irréprochable, traçant l'histoire d'un désenchantement puis d'une lente reconstruction personnelle, de laquelle finit par retentir le battement singulier de l’amour... l’amour de la vie.

"Quand passent les cigognes" est un chef d'oeuvre, une tragique histoire d'amour détruite par la guerre. Et un grand moment de cinéma. La scène de l'escalier, la scène du bombardement, le plan-séquence suivant Veronika dans la rue (caméra portée, travelling, puis grue, le tout dans le même plan)... autant de scènes qui comptent parmi les plus marquantes du cinéma. Kalatozov a signé un grand film, qui a largement mérité sa Palme d'Or.

Pour moi le premier film "moderne" (avec Monika): symbole d'un certain dégel à l'est. Techniquement avancé et avec une histoire bouleversante. La scène de la gare est l'une des meilleures du cinéma.

 

Surpris de lire tant de bonnes critiques. Moi j'ai été assez déçu. D'un point de vue formel, l'esthétique du film est certes parfaite. Par contre, la portée du récit et la puissance narrative ne sont plus franchement au RDV. Le film a beaucoup vieillit et on ne peut pas vraiment dire qu'on vibre lorsqu'on visionne cette oeuvre. Pourtant sur le papier le mélo avait tout pour être particulièrement fort mais finalement, l'étincelle ne prend plus. Un classique peut-être plus si indispensable que cela.

C'est une histoire d'amour, assez émouvante, la fin du film est très belle. Pour autant je n'ai pas eu l'impression d'avoir vu un chef-d'oeuvre, le film souffre de quelques longueurs et la guerre est peu évoquée, cela reste tout de même un film très intéressant à voir.

Un film de guerre comme on en a vu tant d'autres, de tous temps, et en particulier sur le sujet bien précis de la Seconde Guerre mondiale. Avec toutefois ici l'immense originalité d'un point de vue russe et mis en scène comme tel. L'oeuvre tire non seulement sa force du sujet et des émotions très peu politisées qu'il transporte mais aussi de plans assez étonnants, entre travellings compliqués et autres scènes techniquement pas banales. Une plongée dans un sujet récurrent d'une façon qui change de l'habitude.

 

C'est un mélodrame très très convenu et bourré de clichés. La photo et la scénographie sont quand même de très bonne tenue, sans être renversantes (on est loin de ce que Kalatozov a pu faire dans « Soy Cuba »). Certes, on échappe au film de propagande (en fait, l'orientation idéologique du film est moins visible car elle joue sur des thèmes communs au régime soviétique et aux nations occidentales), mais le film se retrouve sans réel contenu.

 

 

 

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