CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1143 

 

 

n°1143
 
" L'inconnu du lac "

 

 

(2013)-(Am)(1h59)  -      Thriller sexuel élégiaque 

 

Réal. :     Alain Guiraudie   

 

 

Acteurs:  P.Deladonchamps, C.Paou, P.d'Assumçao, ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première     Charlie Hebdo     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

"L’Inconnu du lac" n’est pas un film réaliste. C'est un thriller fantastique, dans tous les sens du terme. Un conte de fées lumineux et sidérant, avec un joli Poucet et un loup qui sort du bois la nuit tombée.

"L’Inconnu du lac" est peut-être le plus beau film d’Alain Guiraudie. Le cinéaste n’avait jamais atteint une telle science du découpage  "L’Inconnu du lac" s’élève au-dessus de toute caractérisation de l’époque pour atteindre à la dimension du mythe.

La maîtrise du cinéaste est impressionnante, le talent de ses interprètes et le don qu'ils font d'eux-mêmes sont dignes d'éloges.

À la fois ample et concret, sensualiste et tragi-comique, "L'Inconnu du lac" est un huis-clos à ciel ouvert, où se prolonge - dans une gravité inédite - le miracle Guiraudie.

Trois fois rien sur le papier: à l'arrivée, un diamant de film qui brasse avec humour et gravité la vie, l'amour, la mort. Chef-d'oeuvre.

Dans le huis clos de la tragédie, déminée de sourires, Guiraudie filme avec une magnifique sensualité les étreintes de la passion dans un "thriller sexuel " dans lequel la nature elle-même s’abandonne au mystère.

Le film relève du polar hitchcockien, on l’a lu dans de nombreux articles publiés après la projection cannoise (section Un certain regard), certes, mais il porte aussi en lui, comme un palimpseste tour à tour comique et grandiose, la trace d’une épopée flibustière.

Grand film sur la passion et le désir, "L'inconnu du lac" est une oeuvre hédoniste étonnante, oscillant savamment entre le thriller et la comédie.

Le nouveau film d'Alain Guiraudie, sans doute son plus abouti et son plus complexe, dévoile aux yeux du spectateur un monde unique, un théâtre dont l'irréalité est la preuve indiscutable de son existence, un lieu dont la trivalité est l'essence même de son intérêt, disons, théorique.

Au début, c'est une ballade solaire et érotique. Ensuite, le film d'Alain Guiraudie bascule dans un polar angoissant où le plaisir rejoint la douleur et la mort.

Avoir quelqu'un dans la peau jusqu'à courir le risque d'en mourir, c'est le point de départ de ce film étrange qui vient de remporter la Queer Palm à Cannes.

Les scènes de comédie ne gomment pas l’ennui existentiel du script, une mise en scène qui additionne de nombreux plans fixes, de la plage au parking et des acteurs qui, parfois, jouent faux.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

A première vue le nouveau film d'Alain Giraudie (Le roi de l'évasion) peut paraître très simple et très futile. Un lieu de rencontre homo près d'un lac, des garçons qui nagent, bronzent, se croisent, se draguent et baisent dans les fourrés...Rien de bien original donc de prime abord, mais cela est vraiment très bien rendu. Petit à petit, le film glisse vers quelque chose de beaucoup plus que ça...

Paul Cézanne + "Blow up" d'Antonioni + un film érotique gay. Voilà, me semble-t-il, le singulier mélange que nous propose ce film. De Cézanne, le cinéaste garde les trois tons vert, bleu et ocre. Tout le film est une magnifique ode au sud de la France, à ses couleurs, à son soleil. La Nature est superbement filmée. Antonioni, on y pense de plus en plus à mesure que le film avance tant cette histoire de meurtre devient abstraite. Le plan final (je ne dis rien du contenu !) est presque un tableau noir sur noir d'Ad Reinhardt. Mais ce qui frappe aussi beaucoup dans ce film, c'est l'omniprésence du sexe. Au repos ou en action, les phallus sont partout. C'est assez déroutant dans une société où l'on n'en voit pour ainsi dire jamais... L'ensemble forme un film partagé entre une grande profondeur émanant de la mise en scène et une certaine trivialité de cette découverte des lieux de drague homo. Finissons en disant que les acteurs sont excellents. Mesdemoiselles, vous verrez dans ce film l'un des plus beaux Apollon de toute l'histoire du cinéma !

Les sons divers (le bruit du vent dans les arbres, bruits naturels dont ceux des humains qui baisent ou de moteur) donnent une réelle impression impressionniste au film. La beauté à l'état pur, une nature à l'état brute correspondant au corps nus exposés, la teub à l'air des hommes ne choquant pas, de même que les scènes d'actes sexuels explicites montrés sans la moindre vulgarité, tournées avec passion et pudeur. Si certaines faiblesses dans l'histoire nuisent par moment, la réitération de certaines scènes (le voitures arrivant au parking, les regards pris au dépourvus des naturistes gays sur les rives du lac) donnent de la force au film. Saluons le talent de tous les interprètes qui jouent toutes les typologies de gays qu'on peut rencontrer dans ces lieux : le voyeur, les exhibitionnistes, celui qui se questionne sur sa vie, l'homme à la recherche de vraie tendresse, celui qui recherche à assouvir d'une façon absolue ses pulsions hors de toute attachement affectif ... Alain Guiraudie avoue admirer Bruno Dumont pour son ascétisme mystique mais l'inconnu du lac s'inspire, comme l'on dit des critiques, d'Eric Rohmer (pour l'unité de l'action et de lieu), de Jean Renoir (la nature pour Le déjeuner sur l'herbe) voir Alfred Hitchcock. Le suspens est très présent et vous taraude (telle l'arrivée inopinée du flic qui rappelle sans doute le détective Arbogast dans Psychose. Finalement, le silure ne serait-il pas le moustachu ? une de ses mystérieuses émanations ? Le point commun serait-il leur moustache ? Un film à voir et qui ne vous oubliera pas.

"L'Inconnu du lac" peut paraître dérangeant au premier abord, du fait de sa crudité et de l'incongruité de son sujet, mais le spectateur s'y habitue assez vite et s'imprègne de l'atmosphère estivale et détendue, s'initiant à ce microcosme dépeint de manière très réaliste et non sans humour. Derrière l'ambiance douce et relâchée se dissimule pourtant un thriller haletant, qui ne reprend pas les codes du genre mais parvient à reproduire les mêmes effets. Ainsi, on ne trouvera nulle musique, mais le bruissement du vent sur les feuilles se charge de la remplacer. Le stress naît aussi de simples conversations, et du changement de ton intervenant chez les personnages, voire d'un regard d'abord affectueux devenant dur ou suspicieux.

Alain Guiraudie filme des corps masculins entièrement nus à la recherche du plaisir, mais ce qui pourrait n'être qu'un porno gay est en réalité une passionnante histoire d'amour et de mort, sorte de tragédie des temps modernes. Certes on pourra regretter une certaine complaisance dans les scènes chaudes, des gros-plans de sexes en émoi qui n'ajoutent rien au récit, mais on objectera que lorsque "le petit galopin de nos corps" (pour reprendre le joli titre d'un roman d'Yves Navarre) est à l'oeuvre, il ne connaît pas de limites et la caméra non plus. Et puis la nature est omniprésente et c'est sans doute une des particularités les plus étonnantes de ce film qui gomme la vie urbaine et ne retient que cet éden empoisonné.

Les médias qui décernent les lauriers sont tous ébaubis par ce polar nudiste mais également ce coup de pied bien placé dans le cinéma bien-pensant. Bon, des journaux plus conservateurs parlent de porno lent et rasoir, mais les mêmes présentaient Frigide Barjot avec admiration... Alors qu'en est-il vraiment ? Une chose est certaine, l'idée de voir des hommes nus sous toutes les coutures attire les dames du troisième âge qui remplissaient aux deux tiers la salle où j'ai vu le film aujourd'hui. Elles étaient émoustillées comme des jeunes filles se rendant dans une boîte à gogo dancers, elles parlaient et riaient fort en entrant ...et beaucoup moins en sortant, car le film leur a sérieusement cloué le bec et c'est déjà un bon point. Et même si on en voit un éjaculer ou faire une fellation à son compagnon, ce n'est jamais choquant. 

 

Certes L'inconnu du lac est un film très cru et les âmes sensibles devraient s'abstenir. Cette réserve mise a part, ce film est véritablement étonnant. J'hésiterais encore un peu avant de le mettre dans la case chef d'œuvre comme certains critiques mais c'est une œuvre tout a fait remarquable qui dépasse très largement le cadre de film pour public gay.

 

Encore une merde pour bobos en mal d'égalité et en plus c'est hype maintenant d'avoir son tétu à la place de non libé ou nouvelle obs quoi que nouvelle obs tu te demande si tétu ne va pas fermer .. c'est tout simplement tout ça : Aucun intérêt, interminable longueur , vide, répétitions des scènes à foison , insupportable foutage de gueule , argent foutu en l'air quoi que on m' invité j'allais pas payé pour une chiasse comme ce film , intrigue bidon, les dragues ridiculement portés à l'écran , dialogues limite les filles d'à coté ,mal écrits , mal joué.

Un film lent et ennuyeux, pas forcément bien écrit ni bien joué, au scénario simpliste et peu crédible. D'ailleurs, la salle se vide au fur et à mesure de la séance. Je suis resté jusqu'au bout, espérant comprendre l'engouement de la presse pour ce film. Vainement. Si le film se veut être un thriller, j'en connais des centaines bien meilleurs. S'il se veut film porno, j'en connais des centaines bien meilleurs aussi. S'il se veut un peu les deux: alors c'est complètement raté. Ne vous faites pas avoir!

 

 

 

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