CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1130 

 

 

n°1130
 
" Paradis : Amour "

 

 

(2013)-(Aut,All,Fr)(2h00)  -      Drame     

 

Réal. :     Ulrich Seidl   

 

 

Acteurs:  M.Tiesel, P.Kazungu, I.Maux ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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L'art ne trouve jamais sa vérité en arrondissant les angles et ce film, souvent émaillé de plans magnifiques décrit avec l'impact d'un uppercut le retour de bâton du colonialisme.

Le réalisateur autrichien filme les corps dans toute leur vérité, à l'instar d'un Lucian Freud, dans ce drame lucide, ironique, d'une tristesse infinie.

La force documentaire est indéniable tout obéit à un travail rigoureux : du journalisme, a-t-on envie de dire. Mais le cinéaste a aussi l'esprit satirique. Il est à la fois cru et comique.

Ulrich Seidl transforme le paradis en enfer. Puissant.

Ulrich Seidl met en scène la conflagration entre les "sugar mama" et les "beach boys" avec un mélange de spontanéité documentaire et d'élégance formelle qui force, un temps au moins, l'admiration.

Radiographie cruelle, âpre et dérangeante des rapports Nord/Sud, "Paradis : Amour" est un film qui saute à pieds joints dans le réel, quitte à éclabousser le spectateur.

C'est un film de deux heures qui paraît interminable. Non qu'il soit mauvais, bien au contraire. Mais "Paradis : Amour"  peint un tableau tellement réaliste du tourisme sexuel qu'il en devient oppressant.

Que retenir de cette mascarade humiliante (pauvres acteurs !) qui renvoie dos à dos le Nord et le Sud, le muscle galbé des éphèbes pauvres et les bourrelets des rombières occidentales au bord du suicide ?

Cette enfilade de scènes abjectes et fières de l'être, la complaisance et le cynisme effarants avec lesquels Seidl filme ce glauquissime carnaval, tout cela n'inspire qu'un profond dégoût.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film rude, troublant, dérangeant qui prend un grand plaisir à traiter de ce sujet tabou qu'est le tourisme sexuel. Des scènes glauques, des rapports malsains qui peuvent déranger et faire fuir ... qui en tout cas nous touchent et nous remuent. De longues scènes filmées toujours en plans fixes ... ces corps filmés au plus près, ces corps-à-corps même ... : un film qui a des allures de documentaire. Ulrich Seidl traite le sujet de façon lucide : les touristes et les locaux sont renvoyés dos à dos avec leurs erreurs, leurs faiblesses, leur ridicule ... il n'y a pas les gentils d'un côté et les méchants de l'autre ! non, il y a des tas de personnages bien peu sympathiques, pleins de failles, filmés sous leurs plus mauvais angles et pourtant, au final, j'ai trouvé que ce film dégageait beaucoup de tristesse bien sûr mais aussi une grande humanité.

Deux pauvretés qui s'entrechoquent, essaient de se séduire et se détruisent mutuellement. Pauvreté affective et sexuelle et misère du quotidien. On en sort pantelants, choqués mais touchés. Un très beau jeu d'actrice, cru et vrai et des images qui restent . N'ayez pas peur de cette réalité. Un conseil: allez le voir.

Quand je lis les critiques négatives (professionnelles ou de spectateurs) je me rends compte que ces gens n'ont rien compris au film. Ils détestent le film car ils détestent le sujet. Mais le tourisme sexuel existe et c'est justement la grande réussite de ce film de le montrer tel quel. Si ce film les dérange tant c'est bien qu'il est réussi et transcrit si parfaitement cette réalité. Bien sur nous ne connaissons pas tous des femmes qui pratiquent le tourisme sexuel mais je peux vous assurer que ce qui est dit et filmé est fidèle a la réalité. Le réalisateur ne prend pas parti et c'est tout a son honneur. Quand a ceux qui n'enlèvent leurs ornières que pour lire La Croix ou aller a la messe : ce film n'est pas pour vous !

Sur la plage, il y a les nantis occidentaux en rang d'oignons sur des transats, et délimitée par une corde protégée par un garde en uniforme, l'Afrique pauvre qui regarde, observe,attend que cette frontière symbolique soit franchie. Tout est là. Dans ce morceau de corde qui symbolise le coin des "riches" qui imaginent pouvoir tout se payer avec leur devises, et de l'autre, les "pauvres" qui espèrent pouvoir monnayer au mieux leur jeunesse. Magnifiquement filmé, dégraissé de toute complaisance et pourtant si trivial dans les dialogues, le film cruel et réaliste du cinéaste autrichien montre sans porter de jugement ces corps qui s'échangent dans un complot d'amour de dupes pour mieux se renvoyer à leur terrible solitude. Pas de musique, des dialogues et des scènes crues, des acteurs qui ont tombé leur pudeur pour entrer magnifiquement dans leurs personnages, "Paradis Amour" est un film sombre et touchant.

 

Partie au Kenya pour découvrir les plaisirs du tourisme sexuel, une Autrichienne, quinquagénaire rondouillarde, accumule les déceptions. Ambiance glauque à souhait. Les Noirs qui proposent leurs charmes sont aussi antipathiques que leurs clientes blanches. Il y a quelques beaux plans, comme ces vendeurs de bibelots et de sexe alignés sur la plage, et formant une sorte de barrière vivante entre l'hôlel et la mer. Ou encore la rangée interminable de vacanciers sur leurs chaises longues, immobiles comme des cadavres. Le cinéaste connaît bien son sujet, emploie avec brio sa caméra. Néanmoins, le voyeurisme revendiqué devient pesant à la longue. "Paradis Amour" a obtenu le prix du meilleur film autrichien de l'année, ce qui donne une petite idée du niveau des autres films en compétition.

 

U. Seidl prétend condamner le passé colonial et le racisme or il fait exactement ce qu'il dénonce en filmant le jeune prostitué Kenyan paumé, à qui les femmes demandent d'avoir une érection. Le malheureux gars devient objet pour une expérience de cinéma d'U. Seidl par son regard et sans doute sa misanthropie. Un commentaire sur ce site dit du film "et en plus on se rince l'oeil !". Je rajouterais l'interrogation de Jacques Mandelbaum dans Le Monde "Pourquoi l'art autrichien, du moins dans ses manifestations les plus significatives, entretient-il de si longue date une telle fascination pour l'abjection ?"

Une image impeccable, une esthétique millimétrée, une mise en scène contemplative, cela pourrait être un bon film si le traitement du sujet n'était pas si malsain, glauque et abject. Soulignons tout de même la performance des acteurs qui ont du jouer des scènes très difficiles. J'avais l'impression de voir un Lars von Trier raté. On dirait que le réalisateur déteste ses personnages et nous dégoûte des corps nus,

Film affligeant, pénible, long et répétitif. Humiliation et soumission des esclaves sexuels; bêtise et imbécillité de ces femmes qui ne sont venues en Afrique que pour se payer du black. Film sordide, comme le sujet, et inintéressant.

Mais où a voulu en venir le réalisateur avec cette manière très spéciale de tourner ce film ? Les innombrables scènes de sexe sont niaises, sales, répugnantes à vomir, qui provoquent un énorme sentiment de mal-être et de dégoût. Presque un sentiment de honte de suivre cette histoire avec d'autres inconnus dans la même salle. Les critiques des médias sont quasi unanimes sur ce film, on se demande bien pourquoi ? Pour ceux qui s'y risquent, il vaut mieux partir avant la fin afin d'éviter la scène de l'orgie d'une dégueulasserie navrante, avec ce pauvre africain qui sert d'objet d'humiliation à ces vieilles dames !!! Si encore il y avait eu quelques beaux paysages du Kenya pour justifier le déplacement, non rien, juste une plage, une chambre et des bidonvilles !

 

 

 

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