CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1127 

 

 

n°1127
 
" Tabou "

 

 

(2012)-(Fr,Por,Brés)(1h50)  -      Drame   

 

Réal. :      Miguel  Gomes   

 

 

Acteurs:  T.Madruga, L.Soveral, A.Moreira ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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À l'heure d'un auteurisme précautionneux et labellisé, cette salutaire tornade contre les figures imposées a valeur de manifeste pour un cinéma réellement libre et lyrique.

"Tabou" est un film d'une colossale ambition sur la construction et le déclin de l'imaginaire occidental.

Voilà, "Tabou" est un de ces films, ils sont rares, sur lesquels on préférerait n'avoir pas à mettre des mots, car ce que les mots peuvent dire n'est pas cinéma, quand tout chez Miguel Gomes n'est que cinéma, et donc forcément, naturellement, plus encore que cela, infiniment.

Un incroyable séisme émotionnel, poétique et cinématographique que déclenche ce film sublime.

Tout du miracle mystérieux de "Tabou" tient dans l'harmonie cristalline et l'obscur pouvoir d'envoûtement auxquels il accède dans les distorsions, les frictions et les cassures bizarres de ce feuilleté d'innombrables couches de temps entrelacées, où se confondent la mémoire du monde et celle que cinéma et chansons d'amour lui auront inventé.

Avec "Tabou", hommage à Murnau et au cinéma muet, Miguel Gomes filme un joyau en noir et blanc.

Une oeuvre totalement ludique, mue par un amour fou du cinéma, que les intuitions, les idées de mise en scène, les dialogues divinement écrits et les décrochages merveilleux rendent unique.

Miguel Gomes signe un film voluptueux et sensuel, d'une originalité folle et d'une audace assumée.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Gomes nous emmène avec habileté sur le terrain glissant de nos visions post-coloniales. Il le fait avec une impressionnante liberté, la sienne qui respecte la nôtre, une façon d'affirmer sa foi dans le cinéma des origines, celui de Murnau. Quand ses personnages voient dans les nuages des animaux, quand le romantisme le dispute au baroque, quand c'est un crocodile qui porte le récit, Gomes assume cette filiation critique. Dans la première partie, le passé semble tabou : il revient en force en tant que mythe dans la seconde. Ce n'est ainsi comme Miguel Gomes qu'en fouinant dans nos imaginaires qu'on pourra enfin faire des films plutôt que de sempiternellement nous faire un film sur notre passé et sur nous-mêmes.

C'est l'histoire d'un amour tragique. Une histoire somme toutes assez banale, propice aux clichés. Mais le cinéaste en fait une oeuvre magnifique et sensuelle en s'affranchissant des artifices du cinéma moderne. Le noir et blanc est utilisé dans toutes ses palettes, dans toute sa puissance, esthétique, triste et nostalgique. L'autre entorse aux canons du cinéma moderne: l'absence de dialogue dans la seconde partie du film (absence de dialogue ne signifie pas muet ici car cette seconde partie est narrée). Cette absence de dialogue permet de révéler toute la sensualité de ce film et laisse notre imaginaire construire sa propre interprétation des scènes qui se succèdent : on ressent d'autant plus chaque frottement, chaque sentiment que notre attention n'est pas "distraite" accaparée et guidée par un dialogue.

Grandiose! Simplement du jamais vu... La deuxième partie est déjà un monument du cinéma...

Sublimissime. Gigantissime. A voir et à revoir. LE film majeur de ce début de XXIe siècle.

Un film magnifique, réalisé avec beaucoup d'audace et de poésie. Miguel Gomez se démarque ici de tout ce qui a pu être créé auparavant et s'affranchit des standards du cinéma pour nous offrir une œuvre singulière sacrément culottée. La beauté de la chose réside surtout dans le fait que le dispositif de mise en scène n'est jamais accessoire ou gadget : le noir et blanc renforce l'immense mélancolie du film, le jeu avec le son et la caméra souvent fixe permettent une omniprésence du hors-champ et donc de l'imagination. Le rêve est toujours présent et il se dégage du film une immense poésie et des torrents d'émotions. Au-delà de ces aspects poétiques, le cinéaste n'oublie pas d'être totalement ancré dans la réalité et réussit donc à nous délivrer une œuvre absolument moderne. En bref, un sacré film et un moment extraordinaire.

D'une beauté formelle à couper le souffle et magnifique histoire d'amour interdit,on regrettera qu'à force de vouloir être virtuose sur tous les tableaux le récit en devienne un peu abscons.

 

Passée une première partie d'un ennui mortel et d'un intérêt relatif, on entre dans une narration ambitieuse qui éclôt aveuglément à chaque scène. Quand la conclusion nous cueille, on découvre que l'aveugle c'était nous. "Tabou" est beau, profond mais inégal et maniéré. Il semble pourtant avoir les moyens de sa prétention.

On a du mal à comprendre l’emballement médiatique autour de cet anodin petit film. Le projet n’est certes pas dénué de charme : l’utilisation du muet est plutôt poétique, l’ironie permanente se teinte peu à peu de mélancolie et il y a quelques réjouissants dérapages surréalistes. Mais le récit demeure programmatique jusqu’à la caricature et les personnages ont du mal à trouver de la chair à l’intérieur de ce mélo cousu de fil blanc. Vraiment pas de quoi crier au chef d’œuvre !

 

A la veille du jour de l'an, j'avais mitonné une excellente soirée : pot au feu et Tabou à suivre. Je n'ai pas été déçu : j'aime les navets. Réchauffé, demain, à la lumière du jour, j'arriverai sans doute à agrémenter le mauvais bouillon dégusté dans une salle d'où partaient un à un les spectateurs. Curieux, sans doute attirés par le prometteur ragoût, les derniers entrants avaient droit aux strapontins. J'apprécie hautement les films "difficiles" et ma patience s'avère souvent récompensée. Mais là, j'avoue mon impuissance à saisir le goût des choses : fade et sans saveur. Miguel Gomes a oublié les sel.

C'est d'un ennui redoutable! ¨Pur produit de festival. Voix off omniprésente débitant un texte prétentieux et emphatique au bord du ridicule, actrice principale inexpressive (rôle muet), péripéties saugrenues, à fuir.

J'y ai emmené un copain, pleine d'attente face au chef d'oeuvre annoncé. C'est un coup à se fâcher avec ses meilleurs potes! Quel ennui! La première partie est à périr d'ennui! On ne comprend rien... Mais ou veut-il en venir bon sang?? Que dit-il?? Qu'est-ce qu'on attend?? Qu'est-ce qu'on s'emmerde! Certes la 2e partie a un charme particulier, la bande son est émouvante, un peu de curiosité vous tient réveillée, plane un peu d'émotion... Mais franchement pas de quoi casser trois pattes à un canard. Quand la critique Inrock Télérama le Monde est unanime, tous aux abris!!! Quelle pédanterie... Si vous voulez vous faire votre opinion toutefois allez le voir au ciné. En DVD vous n'irez jamais au bout...

 

 

 

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