CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1118 

 

 

n°1118
 
" Au hasard Balthazar "

 

 

(1966)-(Fr,Sue)(1h36)  -      Drame    

 

Réal. :     Robert Bresson  

 

 

Acteurs:  A.Wiazemsky, F.Lafarge, P.Asselin ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Les plans défilent au sein d�un montage très serré, sans que nous ayons le temps d�en contempler la plasticité. Quelque chose de sibyllin se passe, dans et entre ces regards, ces gestes, ces voix, donnant lieu à de véritables faisceaux de sensations. Mais ce que la caméra a l�air de cueillir, à l�extrémité des objets et des êtres, c�est toute l�énigme et la profondeur de l�homme. Robert Bresson a bâti, en treize long-métrages, une entreprise cinématographique sensible et humaniste, une déclaration d�amour faite à l�homme, dans ce qui le meut et l�émeut, dans la simplicité de son expérience comme dans sa confrontation avec ce qui le transcende et le pervertit.

L'un des grands films de Robert Bresson, analyse implacable de la société paysanne française des sixties! Second cycle d'oeuvres du cinéaste commencé avec "Au hasard Balthazar" où un âne recueilli va mourir à petit feu par de mauvais traitements! Le titre lui même vient de la devise des comtes de Baux qui se disaient descendants du roi mage Balthazar, nom biblique par excellence, toute d'humilité et toute de sainteté! Orgueil, avarice, sensualité et le besoin de faire souffrir! Au hasard des maîtres entre les mains desquelles passe l'âne et dont il pâtit avant la mort! Premier film d'une immense actrice au visage gracieux qui a tourné avec les plus grands noms, Anne Wiazemsky! Et un regard fait pour le cinéma d'auteur! On n'oubliera pas de citer également l'inoubliable musique de "Au hasard Balthazar" où l'âne, héros du film, est symbolisé par le thème du mouvement lent de la « Sonate en la » de Schubert! Une sonate qui souligne d'émouvantes séquences avec l'âne victime où la mort chez Bresson revêt toujours un cérémonial exceptionnel...

Un film atypique sur les défauts de l'être humain à travers l'histoire d'un âne souffrant de la méchanceté de ses maîtres. Oeuvre cruelle aux dialogues froids et dépouillés. Magnifique !

Au hasard Balthazar est selon moi le plus beau film de l'histoire du cinéma tout court. Utilisant comme à son habitude des acteurs amateurs et donc leur raideur d'une manière qui lui est propre, Bresson parvient à émouvoir ici par un biais très particulier, celui de la métaphore. Seul Kenji Mizoguchi approche peut être la même maîtrise de cette technique. Le film suggère plus qu'il ne dit, mais avec une insistance si insidieuse qu'au terme du film il parvient à toucher au religieux. L'âne c'est l'être humain plus humain que tous car il symbolise l'innocence sacrifiée. Le mal est partout le sacrifice de l'âne semble vain, mais témoin de celui-ci nous en pourvoyons le rachat. On est bien au-delà du cinema, du spéctacle, de toute forme de narration habituelle. Chapeau bas maître..

Le réalisateur concevait le cinématographe comme une «mise en ordre», par quoi il demeure à mes yeux l'un des rares à avoir compris l'essence créatrice du septième art. Mettant remarquablement «en ordre» les images merveilleuses, les sons et la musique (sonate n° 20 de Schubert) qui constituent son matériau, «Au hasard Balthasar» en est l'une des démonstrations les plus abouties. Une perle rare dans l'écrin du cinéma mondial...

Voila un film que seul Bresson pouvait réussir. Obsédé par la grâce, ecrasé par le vice, il filme ce qui n'est pas filmable et surtout d'une façon inimaginable, dans les interstices si l'on peut dire, avec un mélange de distance et d'intimité, de pudeur et de mise à nu. C'est proprement bouleversant. Dans l'oeil triste d'un âne, l'humanité des hommes n'a rien de rassurant.

Les premières minutes sont d'une beauté absolument époustouflante, ce passage avec ces enfants, cette promesse d'amour, cet âne, j'en redemande. Le reste du film n'en est pas moins bon, mais cette ce début de film qui m'a le plus touché, le reste du film est "juste" excellent. Anne Wiazemsky est sublime, Bresson a décidément un style particulier que j'adore, il y a quelque chose de sublime et de divin dans ce film, quelque chose qui est d'une beauté profonde.

 

Le film comporte deux grandes limites, fonctionnant dans une relation de cause à effet : l'hermétisme d'un certain nombre de scènes qui ne parvient jamais à fasciner ou à attiser une quelconque curiosité mais qui, au contraire, fait ressentir une lenteur assez exaspérante. Je ne suis également pas toujours convaincu par la direction d'acteurs de Bresson, qui atteint ici une singularité extrême, indéfendable à certains moments. Le film peut donc me passionner par ses réflexions menées et m’envoûter par son atmosphère austère, mais aussi réellement m'ennuyer dans ses passages les plus abscons.

Sans être une purge interminable (le film n'est finalement pas si ennuyeux), cette oeuvre souffre de personnages inintéressants, d'une progression dramatique égale au néant et d'une absence de sensations, d'idées ou de trouble provoqués. Une poignée de bonnes idées (le face-à-face entre l'âne et les autres animaux au cirque) n'a jamais fait un grand film, en voici une bonne illustration.

Sorti en 1966, ce film porté aux nues lors de sa sortie par les futurs cinéastes de la Nouvelle vague propose de suivre l’évolution de plusieurs habitants d’un village à travers les yeux tantôt malicieux tantôt tristes d’un âne, Balthazar, véritable fil rouge du récit. Le long-métrage, qui distille de très belles séquences accompagnées par une musique entêtante de Schubert (sonate pour piano numéro 20), dresse ainsi un portrait pas toujours très glorieux de l’esprit et des comportements humains. Cette œuvre cérébrale, relativement complexe et au langage cinématographique novateur pour l’époque est néanmoins à réserver aux cinéphiles avertis.

 

Un film "prout-prout" qui sacrifie le plaisir sur l'autel du symbolisme. J'apprécie l'analogie âne-Christ (même s'il faudrait rappeler à certains que l'âne auprès du petit Jésus est apocryphe). Je trouve que l'idée de se servir de cette bestiole comme fil rouge est excellente. J'ai ressenti de l'émotion dans la partie finale. Mais... Je me suis emmerdé comme jamais. Les personnages ne m'ont pas touché. J'ai trouvé certaines allusions trop grosses, par exemple les deux voitures qui vont dans le fossé juste après que le petit merdeux dise "C'est beau la modernité" (ou un truc du genre). Je crois vraiment que je suis hermétique au cinéma de Bresson.

C’était le premier rôle, à 19 ans, d'Anne Wiazemsky (petite fille de François Mauriac, sœur du dessinateur Wiaz et épouse de Jean-Luc Godard de 1967 à 1979). Le film (tourné dans les Pyrénées-Atlantiques, en noir et blanc) a mal vieilli, est trop long et veut traiter trop de sujets à la fois. Le fil rouge est un âne, Balthazar que l’on suit de sa naissance à sa mort, au gré de ses propriétaires successifs. A part, peut-être, l’amoureux de la « jeune fille perdue » (Anne W.), tous les personnages sont antipathiques : son père, se drapant dans sa dignité bafouée et qui refuse de transmettre les comptes de la propriété qu’il a reçue (du père de l’amoureux), le conduisant à la ruine puis à la mort, l’amant d’Anne W. (un mauvais garçon), un clochard alcoolique et un vieux célibataire avare.

 

 

 

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