CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1113 

 

 

n°1113
 
" Orpheline "

 

 

(2017)-(Fr)(1h51)  -      Drame    

 

Réal. :     Arnaud des Pallières   

 

 

Acteurs:  A.Haenel, A.Exarchopoulos, S.Rigot ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix   

 

Images brutes, voire brutales, très gros plans qui scrutent les grains de peau, montage intelligent et virtuose, cette radiographie d’un être qui s’est laissé porter au gré du vent et s’est éparpillé est aussi le portrait d’une génération d’enfants perdus. Un universel constat du temps qu’il faut pour se rassembler, atteindre à la pacification entre toutes les facettes d’une même personne.

"Orpheline" est un objet de cinéma puissant et intrigant. Entre le labyrinthe mental et le portrait de femme explosé, un film étrange, porté par un trio d'actrices exceptionnel.

Des quatre comédiennes choisies pour incarner une jeune femme à quatre étapes cruciales de son existence, pointons le rôle si révélateur joué par Solène Rigot – attention fragile !–, porteuse de vérités intolérables sur l’enfance en lambeaux. Pourtant, pas l’ombre ici de sentimentalisme et misérabilisme, alors qu’il eût été si aisé d’en faire des tonnes.

Portrait diffracté d’une jeune femme chaque fois ni tout à fait la même ni tout à fait une autre, dans un dispositif narratif où c’est au spectateur de construire l’image d’ensemble : un essai intéressant de cinéma cubiste.

Avec ses quatre comédiennes pour un même rôle et sa chronologie inversée, "Orpheline" paraît artificiellement alambiqué, comme si les expérimentations formelles et narratives importaient plus que les personnages, aboutissant à un très bel objet qui échoue à toucher en profondeur.

Intrigant, déroutant, inégal.

Curieusement et malgré des actrices différentes, le personnage est unidimensionnel, soumis au regard d’un cinéaste qui ne la regarde qu’à travers un corps objet, sexuel, bafoué ou maternel. La mise en scène sophistiquée, la fragmentation du rôle et la dramaturgie à rebours paraissent du coup autant d’essais formels voués à un récit asphyxiant, sans émotion ni lumière.

Le film se résume à un copier-coller de séquences disparates et de flash-back grossiers que le travail de montage ne parvient pas à faire oublier. En outre, il est mal éclairé et pénible à regarder, digne d'un travail de débutant.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

On ne s'attardera pas sur des explications psychanalytiques qui resteraient de toutes manières lacunaires. On retiendra plutôt que cette singulière entreprise s'accompagne d'une absence de jugement et, il faut le répéter, de psychologie. Il en résulte un long-métrage incandescent et charnel, qui n'a absolument pas vocation à plaire à tout le monde. Reconnaissons-lui l'excellence de son casting féminin et de quelques seconds rôles remarquables (Jalil Lespert) et laissons les exégètes s'échauffer les sangs. Dans un paysage cinématographique où l'ambition n'est pas si épandue, Orpheline, même inconfortable et dérangeant, a le mérite de ne pas chercher la démagogie consensuelle.

Quel film! Des actrices magnifiques et excellentes (Adèle Haenel, Adèle Exarchopoulos, Gemma Arterton...) nous emportent et nous font vibrer dans ce parcours d'une femme à travers quatre périodes de sa vie. Un grand film audacieux, qui m'a beaucoup questionné, et bouleversé. A ne pas manquer!

Arnaud des Palières nous emmène dans le monde insensé d'une génération perdue, errante sans codes sans valeurs sans parents. Orphelines de tout. Il s'appuie sur la nouvelle génération de jeunes actrices, épatantes et belles. Si le film peut toutefois donner une impression de décousu, l'ensemble s'avère percutant et accroche le spectateur. Film à soutenir.

Super film,un puzzle moderne qui vous scotche sur votre siège jusqu'à la fin,des actrices parfaites ,un film à revoir !!!

 

Nous allons circuler dans l'histoire de cette femme, d'abord petite fille, puis préadolescente, puis adolescente et enfin femme. Le plus éprouvant pour moi dans ce film, c'est l'érotisation précocissime, la sexualisation trop tôt, trop crue de la jeune fille. Comme s'il fallait faire de l'homme, de tout homme, un salaud ; de son père, un homme qui bat sa fille, faute de pouvoir la comprendre. La provocation de la trop jeune fille nous éclaire sur ce que peut être la modalité de lien pédophile. Elle ne rencontre pas que de sales bonshommes, elle les cherche, mais ne les trouve pas toujours et de surcroît, si l'un d'entre eux vient à la considérer en prenant en compte son jeune âge, elle le jette, humiliée de ne pas être désirée sexuellement. L' "orphelinage" (si l'on m'accorde ce néologisme créé à dessein pour traduire ce que le cinéaste déplie et déploie dans son film), c'est ici l'abandon parental à soutenir l'enfant dans la compréhension de ses éprouvés.

Si "Orpheline" est une œuvre résolument originale de par sa structure en forme de puzzle, on peut être déçu que ce portrait d’une jeune femme moderne, de condition somme toute modeste, se résume à montrer une femme qui joue de ses charmes auprès des hommes, tous des prédateurs en puissance. Pourtant, les quatre actrices sont toutes fabuleuses dans leur interprétation du personnage.

 

Entre masturbation excessive et aberration complète. Dans une intervention après son film devant des lycéens (dont je faisais partie) le 08 novembre 2016, Arnaud des Pallières disait vouloir résoudre le mystère féminin et libérer les jeunes femmes par son film. Étant moi-même une jeune femme, la libération n'est pas au rendez-vous. Le personnage est dépendant des autres, de leur regard, cherche une présence tout le long du film, sans jamais s'affirmer. Elle est ballonée, utilisée, cherche sans trouver un père pour remplacer celui qu'elle a raté. C'est sans compter la figure masculine, qui, à travers tous les personnages rencontrés, se résume au prédateur et au cliché de la bête sexuelle de base. Si Arnaud des Pallières veut résoudre le mystère féminin, qu'il aille rencontrer de vraies femmes.

Arte proposait ce film: une erreur, ils ne sont pas habitués à autant de nullité. Le film de fin d'année qu'on avait fait en 3ème était plus réussi que cette daube monumentale, qui n'aura servi, je pense, qu'à réaliser les fantasmes du réalisateur.

Un paradoxe sous-tend l’entièreté de l’édifice : prétendre libérer la femme en la saisissant dans une série de postures figées. Passive, la figure féminine se soumet aux volontés du masculin, a dans son regard une étincelle vicieuse qui légitime sa perte. Alternant scènes de sexe et dialogues agressifs, Orpheline souffre d’artificialité : sa structure est inutilement alambiquée, sa conception de la femme ne constitue que le reflet d’un masculin fort face à un féminin faible. La complaisance affichée dans les sévices qu’endurent les quatre actrices achève de transformer ce film en boursouflure originale mais dégradante.

Des Pallières clame qu'il a fait un film de femmes. Oh que non ! il a fait un film malsain, voyeur, humiliant, où son regard d'homme vieillissant occupe tout l'espace. Il n'était nul besoin d'employer deux comédiennes pour jouer Karine et Renée, mais manifestement mater la plastique de l'une ne suffisait pas à Des Pallières il en a donc ajouté une et une réputée pas farouche. Il prétend avoir filmé la sexualité d'une femme, c'est parfaitement faux, il a filmé ses fantasmes, ses envies sur les rapports sexuels de ses comédiennes. Par ailleurs, aucun personnage masculin n'est à la hauteur, ils sont tous plus minables les uns que les autres à vouloir imposer leurs désirs. On sort sali de cette projection et attristé pour Christelle Berthevas de voir qu'elle a encore laissé un homme souillé son histoire.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA