CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  111 

 

 

 

 

n°111
 
 
" Violette Nozière "

 

 

(1978)-(Can,Fr)(2h10)  -    Drame, Thriller 

 

Réal. :    Claude Chabrol 

 

Acteurs  :  I.Huppert, J.Carmet, S.Audran  ...  

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles    L'Express  Télérama   Cahiers du Cinéma     Positif            

 Paris Match    Le Figaro    Libération     France Soir   Repérages    La Croix    L'Humanité     Le nouvel Obs      Le Point     Ecran Large    

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un bon, un tres bon, même un excellent Claude Chabrol... Le cinéaste raconte dans ce film l'histoire vraie de Violette Nozière, histoire tres dérangeante (surtout pour l'époque) et qu'il raconte avec beaucoup de justesse, et un tact ingénieux et modéré. Le schéma narratif est fascinant, l'utilisation brutale de flashs-back, la façon de conserver l'incertitude (voir même de la respecter) par rapport a certains points... Avec en tête de casting Isabelle Huppert dans l'un de ses plus grands rôles (Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes) avec également, entre autres, les excellents Jean Carmet et Stéphane Audran. Et une mise en scène sublime de la part de Claude Chabrol, tres sombre et très belle.

Ce fait divers qui défraya la chronique est une excellente occasion pour Claude Chabrol d'étudier une nouvelle fois le microcosme bourgeois et de l'égratigner au passage. Le film qu'il en a fait est plutôt une réussite grâce à sa très bonne reconstitution de la France des années 30 et à son interprétation. Isabelle Huppert est très convaincante dans le rôle-titre et elle est de plus admirablement aidée par de brillants seconds rôles, Jean Carmet et Stéphane Audran en-tête. Une des oeuvres majeures de la filmographie du cinéaste.

Isabelle Huppert impressionnante (Prix d'interprétation à Cannes), visage inexpressif, d'une nonchalance insolente, d'un mépris absolu pour la société dans laquelle elle vit. "Vous êtes des nains", dit-elle à ses parents. À l'époque de ce fait divers, les surréalistes ont vu en Violette Nozière un symbole de la révolte et, dans son parricide, un acte qui "brisait l'affreux noeud de serpent des liens du sang". À noter : les petits rôles de Fabrice Luchini, Bernadette Lafont et... Jean-Pierre Coffe.

Intriguant, troublant, ce film de Chabrol est à l'image de son personnage principal. J'ai eu l'impression d'assister à une opération chirurgicale et une dissection de cet famille qui vit en huis clos avec les secrets de la fille et de la mère qui vont finir par la faire exploser. Si le personnage d'Isabelle Huppert est si fort c'est grâce à la performance majuscule de Jean Carmet en personnage insignifiant. Chabrol n'explique pas, ne juge pas, il constate. Il gagne ainsi en crédibilité même si par moment cela donne l'impression d'être trop froid.

 

"Violette Noziere"est l'un des films de Claude Chabrol qui fait le plus l'unanimité. Pourtant,sa patte caustique ne transparaît pas tant que cela. Il préfère adopter une posture plus sobre,plus neutre,pour aborder ce fait-divers qui défraya la chronique dans les années 30. Celle d'un parricide,symbolisant la France des non-dits,celle des mentalités aussi étriquées que les appartements où les familles cohabitaient. La petite Noziere rêvait d'une vie plus trépidante,quitte à se faire voler et à se prostituer. Isabelle Huppert,visage de porcelaine et air grinçant,semble si lucide que ça en ait gênant. Cette chronique pessimiste se finit en film de procès théâtral. Suranné.

Le film a ses qualités grâce à ses acteurs: Huppert, Carmet, Audran, Garreaud. Mais le rythme est effroyablement lent; on s' attarde bien trop souvent sur des plans fixes sans intérêt: c'est du Chabrol !

Ça met un temps fou à démarrer, ça se traîne et le montage est extrêmement confus. Le réalisateur se garde bien de prendre partie dans cette affaire confuse et controversée, choix respectable mais qui ne milite pas en faveur de la clarté du propos. Le film est partiellement sauvé par une interprétation exceptionnelle des premiers rôles, dominée par une Isabelle Huppert habité par son personnage, Jean Carmet est également remarquable, Audran aussi mais peut-être un ton en dessous. En revanche les seconds rôles c'est pas vraiment ça ! Un film surévalué d'un réalisateur décidément très inégal.

Comme toujours chez Chabrol, la direction d’acteur est irréprochable et met magnifiquement en valeur Isabelle Huppert, Jean Carmet et Stéphane Audran. En revanche, la mise en scène à base de flashbacks intempestifs est critiquable. De plus, l’ambiance oppressante et réaliste de cette œuvre ne mettra pas tout le monde d’accord.

 

Une histoire bien glauque. "Germinal" à côté, c'est les bisounours. C'est un genre cinématographique dont je ne suis pas bien fan. Le film n'est pas très agréable à suivre, on a l'impression de se vautrer en permanence dans la fange. Par ailleurs, l'ambiance dans années 1930 est mal restituée. A part les coupes à la garçonnes, les allusions à Hitler et la morale bien rigide, on a l'impression de nager en plein dans les années 1970. Aucune allusion à la crise économique et politique. Pas de chanson des années 30 histoire de nous plonger dans l'atmosphère de l'époque.

Malgré des comédiens et des personnages bien en phase (Huppert en allumeuse perverse et Carmet en vieux libidineux), le film se traîne et l'histoire n'est pas toujours des plus passionnantes, considérée sous l'angle cinématographique. Espérant en savoir davantage au sujet de ce fait divers célèbre, j'ai été déçu. C'est d'ailleurs ce que je crains parfois chez Chabrol, ce côté un peu mou de la mise en scène.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA