CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1102 

 

 

n°1102
 
" Elena "

 

 

(2012)-(Ru)(1h49)  -      Drame, Biopic  

 

Réal. :     Andreï  Zviaguintsev  

 

 

Acteurs:  N.Markina, A.Smirnov, E.Lyadova ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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"Elena" est un de ces grands films dont semaine après semaine l'actualité et la rumeur médiatique peuvent à tort donner à penser que le cinéma de maintenant en a perdu le secret.

Le cinéaste, un surdoué du cadre, opte d'abord pour de captivants plans fixes, oppose la distance entre Vladimir et Elena à la promiscuité qui règne dans l'appartement du fils de celle-ci et filme l'affrontement père/fille avec des accents bergmaniens.

Zviaguintsev devient l'égal des plus grands avec ce conte noir, aiguisé comme un scalpel, où il dissèque un crime de classe dans un pays qui ne sait même plus ce que c'est.

Andreï Zviaguintsev a le talent de cultiver un suspense nourri par la musique angoissante de Philip Glass. Il nous montre une société en proie à la sauvagerie. Sublime et terrifiant.

"Elena" livre de la Russie d'aujourd'hui une radiographie dont la netteté rend vains la plupart des commentaires suscités par l'élection de Vladimir Poutine.

"Elena" est surtout un film d'une grande densité, tenu, tendu, qui laisse les plans s'exprimer - fixes et longs, vifs ou acérés - pour nourrir une histoire qui ne sort jamais du cadre. Suspense et tremblements. Spassiba, Andreï.

Ce n'est pas le film le plus original ni le plus puissant du cinéaste russe. Mais on y retrouve la rigueur épurée de sa mise en scène. Son sens de l'espace et de l'éclairage lui permet de décrire avec une grande économie de moyens les oppositions sociales et les transformations intimes des personnages.

Regret : que l'incontestable talent formel de Zviaguintsev ne soit qu'au service d'une misanthropie étouffante déguisée en lucidité à peu de frais, où l'hypothèse du crime de classe est neutralisée par un cynisme destructeur et démissionnaire renvoyant dos à dos salauds de riches et salauds de pauvres.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Chef d’œuvre de finesse, Elena allie une bande originale de pure merveille à un style personnel abouti: longs plans fixes qui nous font vivre l'instant, photographie exceptionnelle, dialogues rares, interprétation magistrale... Ce que semble nous dire Zviaguintsev? Que l'humanité s'est engagée dans une voie sans issue où le seul règne du fric ne remplacera aucune valeur!

Le film est un véritable petit chef d'oeuvre : ciselé à l'argent - l'or est trop brillant - le plus tranchant, d'une perfection stylistique exceptionnelle (photo, musique, jeu, rythme...), d'une humanité... inquiétante, d'une vérité sociale - post effondrement des utopies idéologiques, TV omniprésente, clivages sociaux irréductibles - universelle - d'une intelligence redoutable... Quand les hommes sont rendus à la réalité et à la réalité seule (la réalité "à étreindre" rimbaldienne), ne reste plus que l'étroitesse de petites vies où l'espoir, le besoin, la nécessité l'amour et le sordide se côtoient et s'entrelacent dans des noeuds de solitude et d'alliances, où la défense de soi et des siens représente l'ultime refuge, la seule lutte valable. Ce n'est pas du cynisme, ce n'est pas de la noirceur, ce n'est pas une pose, c'est notre époque: une démonstration implacable associée à une beauté formelle étourdissante de lucidité.

Mise en scène époustouflante, c'est du cinéma de haute voltige. Lumière parfaite, interprétation parfaite. Vous avez dit chef d'oeuvre, oui c'est un chef d'oeuvre, le troisième chef d'oeuvre d'Andrei Zviaguintsev. Quel bonheur, c'est un film parfait.

Du vrai cinéma, soigneusement filmé, à l'intrigue avançant à pas comptés, avec une belle utilisation des profondeurs de champs, sans artifice ni effets spéciaux. C'est ténu, gris, triste comme la vie quotidienne en Russie pour les gens ordinaires.

Décidément les films de l’Est nous laissent systématiquement une forte impression, probablement dû à l’originalité de ton comme cet Elena. D’une très grande efficacité malgré le peu de moyens, tout le film est porté par le jeu des acteurs, parfois en non-dit. Ici aucune surprise, juste un jeu de dupe entre mari et femme, la femme qui, se trouvant face à une solution toute trouvée pour régler ses soucis d’argent (pour aider ses propres enfants), doit ou non franchir le dernier pas, sans filet évidemment. C’est filmé d’une manière très rigoureuse avec des cadrages quasi-parfaits. La musique, de Philip Glass, est sublime.

 

C'est plutôt un bon film, mais le scénario est assez malhabile, l'amorce d'une intrigue policière dans cette chronique "russe" n'étant pas très convaincante. A noter une scène de baston entre jeunes dont on ne voit pas du tout ce qu'elle fait là!

Une très belle mise en scène, un regard documentaire très riche sur la Russie d'aujourd'hui, une histoire qui questionne tant les rapports sociaux que familiaux. Le récit d'Elena avance lentement, nous laissant découvrir les paysages et les us des moscovites actuels. Il y a très peu d'actions et le synopsis du film dit en quelques mots quasiment toute l'histoire. L'essentiel passe par des atmosphères, tes regards, le temps long de certaines discussions et scènes de famille. Cadrage, lumière et découpage sont suffisamment maîtrisés pour qu'on ait toujours plaisir à découvrir le plan qui suit. Et surtout, c'est un film éminemment polysémique : chaque spectateur construit son sens. C'est surtout vrai de la dernière partie du film où une série de scènes (le cheval mourant, la bagarre du petit fils, les plombs qui sautent dans l'immeuble, etc.) génère des sens croisés et elliptiques, riches en interprétations possibles. Un beau film, d'un grand cinéaste (mais je reste tout de même sur ma faim... par manque de densité de l'ensemble).

Film qui a fait sensation au festival de Cannes et est ressorti avec un prix du jury. Le sujet est vraiment prenant et montre la disparité économique du pays. Les riches sont très riches et les pauvres sont très pauvres. Une réalité montrée à travers le personnage d'Elena et de son mari qui lui a une immense fortune. On va suivre la vie plus ou moins banale de ces deux personnages. Vu qu'ils sont à la retraite, leurs journées se suivent et se ressemblent, ce qui se ressent dans le rythme du film qui est vraiment lent, surtout les dix premières minutes où on voit Elena préparer le petit déjeuner. La rythmique montre bien la situation du couple... Mais c'est vraiment ennuyant. Tout le film est lent mais très intéressant. Du coup je ne sais pas trop comment le noter car il est bon mais ce n'est pas un coup de coeur.

 

Au bout de 15 minutes c'est l'ennui total ! On dirait un film de (mauvais amateur) tourné dans la cuisine en super 8 dans les années 70. C'est glauque, triste et sans intérêt. En bref : un Prix spécial d'un jury de complaisance !!!

Un film lent, trop lent. Mal traduit et mal doublé, Elena montre à quel point le cinéma russe est aujourd'hui difficile d'accès. Les dialogues sauvent à peine le film de la noyade tant le scénario linéaire et les personnages caricaturaux l'enfoncent.

 

 

 

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