CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1095 

 

 

n°1095
 
" Y a-t-il un Français dans la salle ? "

 

 

(1982)-(Fr)(1h46)  -      Farce  satirique   

 

Réal. :     Jean-Pierre Mocky   

 

 

Acteurs:  V.Lanoux, J.Dutronc, J.Maillan ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

Un mélange assez surprenant de satire anar un peu facile, poujado (tous pourris !), en forme de guignolade un peu grasse, comme souvent chez Mocky (mais c’est tout de même drôle) et de romantisme sentimentale. C’est réalisé avec soin, avec une brochette de très bons comédiens qui ne poussent pas trop vers la caricature : c’est-ce qui fait finalement de « Y a-t-il un français dans la salle ? » un Mocky de bon cru, par rapport à ses autres films comparables.

Le trait n'est pas fin, vraiment pas, mais cette satire politique est sans doute le meilleur film de Mocky. Victor Lanoux est excellent.

Du très bon Mocky, drôle et grinçant. On y retrouve ces obsessions sous le meilleur jour, avec son inimitable manque de soin et sa liberté de ton qui nous fait nous lamenter sur la politesse et le manque d'ambition du cinéma actuel.

Mocky déclare s'inspirer de Capra et ce film fait penser parfois à un Capra sous acide. La comédie noire, le film noir; la satire sociale, la sobriété géniale du président Tumelat (Lanoux, magistral), la défiance générale envers les institutions, le ratage de toute entreprise dont le bonheur soit le but, tout préfigurait les années à venir alors que les personnage viennent de très loin. Mais on ne peut pas les mépriser car ils sont pleins, la narration exprime leur pensée en off, et on y reconnait toujours un bout de soi, de Bideau à Dutronc à Galabru, communiste prêt à retourner sa veste en une fraction de seconde. Drôle, cruel, amer. Excellent.

Un chef d'oeuvre, tout simplement. Mocky prenait encore le temps de travailler son cadrage, les acteurs sont exceptionnels (quel casting !), c'est méchant, drôle, triste et beau à la fois...

 

C’est plutôt pas mal, mais pas spécialement mémorable, Mocky semblant ne pas vouloir insister ni sur les moments humoristiques en soignant ses passages drôles, ni sur l’aspect dramatique, si ce n’est dans le final mais qui ne doit pas son aspect horrifique à la mise en scène qui reste aussi bien plate. Musicalement le film est bien doté et saura surprendre, j’ai apprécié l’ambiance musicale. Cependant, ce bon dernier point ne peut cacher la déception que j’ai eue devant ce film clairement trop ambitieux pour Mocky. Réalisateur efficace et parfois très talentueux quant il en reste à des films fables, à des contes grinçants et à des satires sociales, ici il impose un objectif trop haut pour lui et qui ne supporte pas du tout sa narration, son sens du rythme hasardeux, et son jonglage aléatoire entre les genres.

Dans cette farce tragi-comique parfois plus noire qu'il n'y paraît, le misanthrope Jean-Pierre Mocky s'en prend autant aux élites qui nous gouvernent qu'aux petites gens, coupables de toutes les compromissions. Complètement délirant, son scénario s'appuie sur un casting impressionnant : Victor Lanoux, Jean-François Stévenin, Dominique Lavanant, Michel Galabru, Jacqueline Maillan, Jacques Dutronc, Jean-Luc Bideau, Jacques Dufilho, Emmanuelle Riva... pour ne citer qu'eux. Parfois un peu long, un tantinet poujadiste, souvent de très mauvais goût, mais résolument inclassable.

Le destin d'un chef de parti politique: la mort de son oncle réveille le passé, une jeune fille illumine son avenir. Film marqué par l'omniprésence du héros, Horace Tumelat, campé par un Victor Lanoux qui a tout de l'Orson Welles du troisième homme: la démarche, la stature, les expressions du visage et même le grand manteau sombre. Film tourné comme un conte de fées un rien sanglant, et avec le cynisme et la naïveté habituels chez l'auteur. Film qui évolue de la vulgarité (voix off du début, assez drôles toutefois), vers la pureté d'un grand amour, le couple improbable qui se constitue écartant maîtres chanteurs et arrivistes. L'intérêt de l'œuvre doit beaucoup à l'ambiance créée, curieusement apaisante malgré les scènes de violence. Dans le détail, certaines séquences sont savoureuses, d'autres assez niaises; les acteurs sont tous judicieusement employés et forment une délectable galerie de portraits. L'ensemble se laisse suivre avec plaisir, mais aurait gagné à ne pas vouloir à tout prix faire passer un message social.

Entre le conte de fée et un polar à la Coluche. Grossier et nunuche à la fois. Invraisemblable, incohérent, mal filmé mais témoignage d'une époque où il y avait une liberté que nous avons perdue, une époque où le politiquement correct n'avait pas mis sa chape de plomb sur le cinéma français ( et mondial).

Revu avec plaisir. Pour me replonger dans cette époque. Parce que, question cinéma, c'est très mauvais. Morale poujado-puérile, réalisation expédiée, jeu des acteurs bâclé. Mocky tournait vite, des fois ça se remarquait. Passons sur les grossièretés à l'envi, histoire d'arracher des sourires. En fait, comme l'on était en période de conformisme assommant, le fait d'être iconoclaste donnait du talent. Intérêt sociologique indéniable donc.

 

Du lourd, du très lourd... Et avec Lanoux dans le rôle principal, autant dire que cette adaptation de F. Dard a des allures de bulldozer ! Mocky n'a certes jamais fait dans la dentelle, mais ici, il est clair que le casting de déménageurs à l'oeuvre n'aide pas... Emmanuelle Riva n'a que très peu de scènes et Dutronc est écrasé par les rouleaux-compresseurs (outre Lanoux, Stévenin & Maillan s'en donnent à coeur joie). Que le scénario ne tienne pas debout, soit, cela n'a jamais empêché Mocky de réaliser de bons films ("La grande frousse", "Le miraculé") mais là, la fantaisie d'un Bourvil ou d'un Serrault fait cruellement défaut et le récit s'empâte à mesure que progresse l'intrigue.

En adaptant un roman de Frédéric Dard, alias San Antonio, Jean-Pierre Mocky signe une satire sociopolitique au curieux mélange de tons : entre farce, drame et polar, entre inspiration lubrique parfois déjantée et romance fleur-bleue... Le résultat est déconcertant, pas vraiment abouti côté scénario et pas du meilleur goût. Même dans ce mauvais goût qui lui est cher et qui est parfois réjouissant, on a connu Mocky plus cohérent, plus mordant (Un drôle de paroissien, La Cité de l'indicible peur, À mort l'arbitre). On pouvait s'attendre à une charge joyeusement anarchiste ; on n'a au final qu'une liberté de ton assez grossière et maladroite, une histoire poussive et digressive, sans grand intérêt. 

L'un des films les plus vulgaires que j'ai vu. Les scènes entre Stevenin et Maillan sont d'une vulgarité insoutenable et en plus c'est un très mauvais film.

 

 

 

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