CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1060 

 

 

n°1060
 
" Cul-de-Sac "

 

 

(1966)-(An)(1h53)  -      Conte  grotesque    

 

Réal. :     Roman  Polanski   

 

 

Acteurs:  D.Pleasance, F.Dorléac, L.Stander ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Déjà tout Polanski, sa maîtrise de la caméra et des situations, sa direction d'acteurs géniale. Ajoutons-y un Donal Pleasance complétement déjanté et résumons nous en affirmant que ce film se déguste comme une rare friandise.

Après une entrée en matière surprenante, où le spectateur doit apprendre à cerner un lieu et des personnages peu communs, le film trouve aisément son rythme. Entre situations cocasses et humour noir, on retrouve bien la patte du génial Polanski. "Cul-de-sac" reste néanmoins plus optimiste que la plupart des films du cinéaste, en dédramatisant des événements pas toujours heureux. Drôle et étrange à la fois, le film est tout à fait plaisant en faisant évoluer son scénario de façon souvent inattendue. Et puis, enfin, il y a Françoise Dorléac. Illuminant l'écran par sa beauté et son charisme, elle est en plus sublimée par le désir intense qu'a Polanski à la filmer. Le film n'est pas toujours irréprochable en terme de rythme, mais brille globalement par sa singularité et son interprétation.

Un drôle de huis clos qui oscille constamment entre drame et comédie. Malgré l'horrible situation dans laquelle se retrouve ce couple bobo (un gangster en cavale qui squatte leur maison isolé sur une île, pour attendre que ces potes viennent le chercher), on se surprend à rire devant les quelques situations burlesques que propose le film. On est bien loin des thrillers psychologiques sur fond de schizophrénie, que j’affectionne tant dans la filmographie de Polanski, mais ce "Cul-de-Sac" égale presque les autres chefs-d'oeuvre du cinéaste.

Un manoir-forteresse tenant de la pure apparition, fantasme tout droit sorti d'un roman de Cervantès... Une mise en scène précise et intelligente de la part de Polanski, qui s'inscrit dans la même veine que celle du brillant Couteau dans l'eau, jouant énormément sur les décors et les accessoires tout en repoussant les limites du thriller psychologique dans ses derniers retranchements. Au gré du métrage l'humour cocasse laisse place à un redoutable pugilat noir et cynique. L'un des meilleurs films de son auteur.

Avec ce film, Polanski marque déjà son territoire. Son sens aigu de la mise en scène et du récit font merveille permettant à ce huis-clos impitoyable, genre dans lequel il s'était déjà illustré avec le "Couteau dans l'eau", de prendre toute son ampleur. Cette fois-ci, le futur réalisateur de "Rosemary's baby" et du "Locataire" s'entoure de jeunes comédiens talentueux et du chevronné Donald Pleasence. Ce dernier, en châtelain paranoïaque et peureux interprète là l'un de ses meilleurs rôles. Et que dire de Lionel Stander, inoubliable dans un rôle de méchant impitoyable ! Pas encore la perfection, mais déjà du grand art !

Classique mais efficace, et ce n'est pas une banalité que d'écrire cela. Cul-De-Sac a vraiment un charme incontestable. L'ambiance, tout d'abord, un énorme château planté sur une petite ile Irlandaise isolée au milieu de nul part. Un huit-clos entre un gangster acculé mais pas si méchant, un couple excentrique, des invités intéressés particulièrement mal élevés et... des poules. Le tout prend la forme d'un film mêlant habilement humour et suspens avec un final tout à fait dans le ton. "The Ghost Writer" du même réalisateur reprend d'ailleurs certaines des bonnes recettes de Cul-De Sac. Si vous aimez les situation hautement improbables Cul-De-Sac est fait pour vous.

 

Polanski délaisse les métaphores qui plombaient son "Répulsion", s'attachant ici à confronter l'homme moderne et "civilisé" à sa propre lâcheté par le biais d'un quasi huis-clos à la liberté de ton typique de l'époque, tourné dans un splendide noir et blanc, permettant au cinéaste de composer des plans magnifiques, apportant une atmosphère baroque et étrange tout en conservant un incroyable sens de l'humour en toute circonstance. On regrettera juste une tendance à étirer inutilement le récit.

La grande particularité de ce troisième long-métrage signé par Roman Polanski, et coécrit par son compère Gérard Brach, est qu’il a repris le point de départ de son premier long-métrage pour arriver à la même conclusion que dans le second, à savoir l’intrusion d’un inconnu dans le quotidien d’un couple aisé comme dans Un couteau dans l’eau et la névrose du personnage principal de Répulsion. En faisant osciller son récit entre le thriller psychologique et la comédie absurde, Polanski signe un huis-clos particulièrement déstabilisant qui doit beaucoup aux prestations de ses trois interprètes, à commencer par Donald Pleasance que l’on a rarement vu aussi drôle que dans le rôle de ce mari lâche. La qualité des images en noir et blanc, la beauté des décors, filmés sur l’île écossaise de Holy Island, mais aussi la musique dérangeante composée par son compositeur attitré de l’époque, Krzysztof Komeda donne également à ce film baroque un charme décalé et ensorcelant.

Signé Roman Polanski, ce "Cul-de-sac" n'est clairement pas le meilleur cru du cinéaste. Le scénario est plutôt convenu et les personnages sont stéréotypés. Cependant, le soin de la mise en scène et les performances des acteurs emporte le tout et nous fait passer un agréable moment. "Cul-de-sac dégage un certain charme malgré un rythme et une ambiance assez lourds et pas toujours appropriés. Si on préfèrera un "Bal des Vampires" ou un "Rosemary's Baby", ce long métrage demeure honorable.

 

Signé Polanski donc à voir. J'ai vu mais je n'ai pas aimé. Quelques situations drôles, des passages touchants, mais le tout dilué dans un ensemble soporifique. L'esthétique est agréable, certes, mais de là à parler de chef d'oeuvre il y a un pas que je ne franchirai pas.

Pour son côté loufoque Cul-de-sac fait penser au futur Quoi ? (film de Polanski datant de 1972) ; le début de ce film fait espérer le meilleur mais rapidement le ton sans rythme est lassant de plus la folie de Cul-de-sac s'avère finalement assez faible.

Polanski, aussi remarquable metteur en scène soit-il, s'embarque dans des chemins dont il ne saisit pas le sens (et nous non plus !) en plus de ne pas les maîtriser. Sa fable devient alors une suite de saynètes longues et ennuyeuses jusqu'à une fin, qui, trop étirée devient lourde car prévisible dans son déroulement, pas aidée par une série de symboles inadéquats. Certes, Donald Pleasance étonne et c'est un euphémisme, Françoise Dorléac est charmante mais la folie de départ vite envolée ne renaît jamais de ses cendres. L'on en vient alors à attendre patiemment et poliment le générique.

 

 

 

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