CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1058 

 

 

n°1058
 
" Le jeune Ahmed "

 

 

(2019)-(Be,Fr)(1h24)  -      Drame    

 

Réal. :     Luc et Jean-Pierre  Dardenne    

 

 

Acteurs:  I.Ben Addi, O.Bonnaud, M.Akheddiou ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Le cinéma des Dardenne investit les marges et le monde de la délinquance pour y découvrir les leviers de la rédemption humaine. Avec leur dernier long métrage, les deux réalisateurs ajoutent ainsi un nouvel instantané à la comédie humaine du médiocre qu'ils dépeignent depuis leurs débuts.

Les Dardenne, fidèles à leur style brut, épuré, tendu, se placent avant tout à la hauteur d’un gosse immature et perdu qui devrait plutôt être travaillé par ses hormones que par ses ablutions.

Cette empathie éprouvée à l’égard du personnage d’Ahmed, on la doit bien sûr au talent des frères Dardenne à trouver puis à faire travailler des débutants, tout en leur demandant ce qu’on exige des grands acteurs. Idir Ben Addi en est la démonstration dont la présence, dense, compacte, accapare tout le film.

Cette balance très délicate, entre jeunesse, haine, amour des autres intégration et intégrisme, est au cœur du scénario. Et comme ce sont les Dardenne qui filment, et qu’ils sont passés maîtres dans l’art de traiter un fait de société sous la forme d’un thriller au suspense enlevé, on tremble à chaque instant.

Dans Le Jeune Ahmed, histoire d’un ado radicalisé rétif à la réinsertion, les frères belges touchent aux limites de leur méthode.

Les Dardenne semblent plus que jamais piégés par leur impuissance à se renouveler et le formatage de plus en plus flagrant de leur cinéma. Tout est prévisible, et dès qu’Ahmed escalade un mur, on sait comment cela va finir : par cette même chute et cette même chrétienne rédemption que les cinéastes ont filmée cent fois.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Film terrifiant mais réalisé avec subtilité. Le jeune Ahmed, musulman de plus en plus pratiquant, boit les paroles de l'imam du quartier, qui est devenu son père de substitution. Le film montre cette transformation et le climat de tension permanente qui s'instaure ensuite, car on sent que le jeune Ahmed peut agir à tout moment. On ne décèle pas forcément de méchanceté en lui, mais chaque acte extérieur qui entrave sa religion, ou du moins l'idée que lui en a faîte son mentor, est ressentie comme une agression, et il ne sait réagir que par une violence à degré variable. A souligner que les comédiens sont tous très bons.

Les frères ne s’embarrassent jamais de fioritures pas plus qu'ils louvoient vers le politiquement correct. Ici, ils vont à l'essentiel et Ahmed ne donne ni explications ni justification à sa radicalisation. Il se dégage malgré tout de ce court récit un humanisme étonnant, conforté par la belle dernière scène : l'espoir reste permis mais à quel prix...?

Ce film est glaçant, traitant d'une réalité actuelle, du travail souterrain de certains imams qui fanatisent des jeunes influençables qui en viennent à renier les personnes qui leur ont fait du bien, jusqu'à leur propre famille. Le jeune garçon va même tenter un meurtre ... Bravo aux services sociaux belges, à leur tolérance et à leur patience ... Bravo à ce film où tout (hélas) sonne juste ...

Un sujet délicat traité de mains de maîtres par les frères Dardenne. Enfin un film qui dénonce ce qui se passe dans certains endroits, la manipulation, l'endoctrinement, la radicalisation. Un film aussi qui dénonce la naïveté dont font encore preuve les services confrontés à ce problème. Un film qui devrai être présenté dans toutes les écoles !

 

Le réalisme social des Frères Dardenne se tient, à quelques exceptions près (la relation avec la jeune agricultrice, bien artificielle). L’intensité est là, même si l’on peut regretter une conduction dramatique assez didactique et balisée. En contraste, le dénouement rompt trop brusquement avec l’esprit qui prédominait jusque-là pour ne pas paraître plaqué et maladroit. Avis mitigé, donc.

Le jusqu'au-boutisme d'Ahmed est tellement brut et limpide qu'il envoie le scénario dans un mur, et amène le film à se terminer sur une pirouette guère satisfaisante, qui semble l'écourter artificiellement. Le jeune Ahmed ne ressemble pas tellement aux autres films des Dardenne : son caractère d'épure un peu sèche n'a pas grand-chose à voir avec la densité et la complexité de leurs oeuvres les plus remarquables (Le gamin au vélo par exemple). La stimulation intellectuelle qu'il génère est toutefois agréable.

Je suis adepte du cinéma social des frères Dardenne, j'aime tous leurs films. Celui-ci, même s'il est très bien fait et très pertinent, est moins bon que leurs précédents. Pour moi c'est lié au sujet qui est assez pénible à regarder. On ressent à la fois de l'énervement et de la pitié pour cet adolescent et cela rend la séance plutôt désagréable.

 

Le phénomène de radicalisation islamiste parmi la jeune génération fait se succéder les films à l’affiche de nos cinémas. Sorti en salle le 24 avril dernier, L’adieu à la nuit d’André Téchiné se voit progressivement éclipsé par Le jeune Ahmed. Dans la foulée de sa présentation en sélection officielle du festival de Cannes, le film de Jean-Pierre et Luc Dardenne aborde ce sujet difficile sous un angle tout autre que celui adopté par Téchiné. Le résultat obtenu est pourtant le même : deux films inadaptés de bout-en-bout à leur sujet.

En compétition à Cannes, la radicalisation est vue de l'intérieur ( contrairement au film de Techiné " L'adieu à la nuit") au travers d'un bout de chemin du jeune Ahmed sur la voie du Jihad. Filmé caméra à l'épaule au plus près des personnages, les frères Dardenne signe une réalisation qui ressemble à un documentaire mais à trop vouloir être le plus objectif possible, le film est dénué d'émotion et on ne s'attache ni aux personnages ni à l histoire.

 

 

 

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