CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1046 

 

 

n°1046
 
"A la recherche de Mr. Goodbar "

 

 

(1978)-(Am)(2h16)  -      Drame    

 

Réal. :     Richard  Brooks   

 

 

Acteurs:  D.Keaton, T.Weld, W.Atherton ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

 Paris Match     Le Figaro     Libération      L'Humanité    Première      France Soir     Elle     Ouest France     Le Nouvel Obs    La Croix 

 

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'important pour Brooks dans ce film, c'est que les spectateurs ressentent quelque chose! Qu'il ressentent la disparition de Theresa comme une perte qui implique aucun jugement moral! il n'y a ni bon ni mèchant dans "Looking for Mr. Goodbar". il y a seulement des gens avec leurs forces et leurs faiblesses qui commettent ou ne commettent pas certaines erreurs! On n'a surtout reprocher au personnage de Diane Keaton - qui venait de sortir de "Annie Hall" - sa double identitè! Son travail d'actrice est d'une très grande qualitè et d'une totale sincèritè face à un remarquable Richard Gere en ange de la mort! Alors pourquoi lui donner la même annèe un Oscar de la meilleure actrice au film de Woody Allen alors qu'ici Diane Keaton nous secoue, nous choque, nous interpelle ? Ambigu à souhait, le film est souvent poignant et sordide, racontè dans un style fondè sur l'esthètisme du rèalisme poètique! C'est aussi l'un des premiers rôles de Tom Berenger en jeune homme ènigmatique dont le final est d'une violence inouïe et difficilement supportable! Les scènes nocturnes deviennent rapidement très angoissantes pour cette oeuvre interdite aux moins de 18 ans lors de sa sortie en salles!

Un portrait tout en finesse d'une femme pleine de contradictions et un portrait d'une société se libérant du joug catholique. Ca nous change du politiquement correct et rien que pour ca... Richard Brooks ne juge jamais son personnage, c'est la principale qualité de son film rendant par la meme hommage à l'esprit de l'époque et de son personnage. Diane Keaton est formidable en femme libre grisée, après des années d'éducation stricte et dont la vie lui échappe peu à peu. La photographie sombre, les savants flashbacks, les seconds roles masculins participent à la réussite de cette oeuvre choc au final particulièrement marquant. les seventies étaient vraiment une grande période pour le cinéma.

Un film magnifique... enfin comment peut-on employer ce mot dans ce cas...? en tout cas un film profondément dérangeant dans le propos, avec une exposition de la part sombre de la révolution sexuelle. Avec le recul du temps ce film fait d'autant plus froid dans le dos lorsqu'on pense qu'environ 5 ans après le sida débarquait et ne demandait qu'a proliférer dans cette ambiance de débauche désespérée... La mise en scène de Brooks parvient à insuffler une ambiance poisseuse et très efficace notamment dans le montage très rapide et les scènes de flash mentaux, prise de coke oblige... Je rapprocherai ce film de "Chiens de paille" de Peckinpah, pour leur proximité temporelle, pour l'ambiguïté des rapports sexe/violence mais surtout pour les effets de mise en scène sus cités. En bref, un film assez "choc", à ne pas regarder déprimé, mais qui apporte, sans en avoir l'air, une réflexion assez profonde sur le désespoir et la recherche d'un echappatoir pour oublier des douleurs profondes. Pessimiste jusqu'au bout, n'imaginez pas trouver dans ce fil une image consolatrice du couple et de l'amour. L'amour n'existe pas, l'amour est mort !

 

A La recherche de Mr Goodbar n'est aujourd'hui plus commercialisé, alors qu'il fut parait-il un succès de son temps. C'est que ce film a beaucoup vieilli, et n'a plus guère qu'un intérêt historique. Des années 70 on retrouve ce goût pour la chronique maussade de la vie quotidienne, les allusions à quelques problèmes du moment, la présence du catholicisme (comme dans L'Exorciste, La Fièvre du samedi soir, Le Parrain, autre succès de l'époque). On rajoute en arrière-plan un roman familial douloureux à la Tenessee Williams. Soit donc le récit de la dérive d'une jeune femme. En tous cas, on croit comprendre que sa situation devient limite lorsqu'elle commence à avoir du mal à se réveiller le matin et que des cafards font intrusion dans son appartement. Hors ça, ce récit d'une grande déglingue est bien propre, bien léché. Diane Keaton est charmante, pétillante, on lui fait dire des dialogues brillants dans la tradition hollywoodienne. Richard Gere a l'air d'être un super-coup, le dealer fait un peu peur mais est finalement gentil. On a du mal à s'inquiéter. A compatir. Et même à comprendre de quoi il s'agit, dans le fond. En cherchant sur l'internet on apprend qu'il a été reproché à Richard Brooks d'avoir gommé les tendances masochistes de l'héroïne, qui seraient clairement signalées dans le roman de Judith Rossner. Lorsqu'on sait ça, tout s'éclaire, et il apparaît alors que Richard Brooks n'a lui non plus pas compris son héroïne, n'a peut-être pas osé la comprendre, livrant un film techniquement irréprochable mais plat.

Un film méconnu et inclassable de Richard Brooks qui dresse un portrait en trompe l'oeil de l'amérique des années 70. Alors que beaucoup se sont offusqués, à tort ou à raison, devant les nombreuses scènes de sexe présentes tout au long du métrage, l'esthétisme théatral et les dialogues tendent à faire de "Looking for Mr Goodbar" une sorte de farce scabreuse et provocatrice. On y retrouve même quelques touches "pop" caractéristiques. Le plus étonnant reste le regard du metteur en scène, peu moralisateur (on lui eut beaucoup reproché le contraire). Mais il ne faut surtout pas négliger ce magnifique portrait de femme offert par le film et aidé en cela par la performance ahurissante de Diane Keaton.

Theresa Dunn, personnage menant pleinement une double vie entame une descente progressive aux enfers en mêlant malgré elle ses deux personnalités et les individus l'entourant. Par son époque underground, le film a bien évidemment le droit à son lot de séquences psychédéliques dont nous ne pourrions pas nier une rechercher appliquée mais le film se démarque surtout par des scènes intéressantes tant par le propos que par le visuel. Nous pouvons notamment penser à celle de M. Dunn qui révèle une partie cachée de sa vie ou bien la scène finale inattendue et absolument traumatisante. Un portrait de femme brut et sans concession.

Un film marquant avec une grande performance de Diane Keaton en femme indépendante qui nous étonne tout le long du film et des acteurs comme Richard Gere et Tom Berenger dans des rôles inhabituels de paumés. La construction particulière du film par contre n' entraîne pas spécialement le spectateur. Si on se surprend à reconstruire à partir des bribes que sème le scénario l'histoire psychologique du personnage on se demande toujours où le film nous emmène et on reste dans l'expectative tout le long. La conclusion abrupte du film nous cueille alors à froid, un effet kiss cool qui pourra être différemment apprécié mais qui ne laisse pas sans émotion à moins d'être irréparablement blasé.

Adaptation cinématographique du roman "Looking for Mr. Goodbar" de Judith Rossner qui lui-même s'inspirait de la vie et du meurtre de Roseann Quinn, le réalisateur, comme l'écrivain, décrivent la réalité de nos sociétés misogynes où une femme finit - nécessairement - assassinée pour avoir voulu vivre libre et comme un homme. Ces deux oeuvres fortes donnent à voir l'impossibilité de l'émancipation féminine, tôt ou tard sanctionnée, et de manière ô combien violente, tragique et définitive, par la violence masculine. L'histoire, certes, se passe dans les années 1970, mais la situation, malheureusement, n'a guère changé.

 

Contrairement à la plupart des films de Richard Brooks, pourtant antérieurs à celui-ci, "A la recherche de Mr Goodbar" est terriblement daté. Diane Keaton est certes excellente, mais le fait qu'on ne soit en empathie avec aucun des personnages ne plaide pas en faveur du film.

A la recherche de Mr Goodbar n'a rien de gai, Richard Brooks est totalement ancré dans l'ambiance des années 70 ; Diane Keaton y trouve un grand rôle dans la peau de cette femme libre mais malheureuse. Je ne peux pas dire que A la recherche de Mr Goodbar m'ait réellement plu. Diane Keaton bien qu'excellente incarne une personne peu attachante qui subira un sort horrible mais l'ensemble du film ne m'a pas emporté.

 

 

 

Index Films

 

Sommaire  MAGALMA