CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1035 

 

 

n°1035
 
" Le défroqué "

 

 

(1954)-(Fr)(1h46)  -      Drame   

 

Réal. :     Leo Joannon   

 

 

Acteurs:  P.Fresnay, N.Stephane, P.Trabaud ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Il a beau être ancien et en noir et blanc, c'est un film extraordinaire, aux dialogues sublimes, de quoi faire réfléchir tout athée, agnostique ou même chrétien et catholique sur le sens de la vocation sacerdotale, sur la présence réelle du Christ dans l'eucharistie (des scènes 'cultes' à ce sujet !).

Le film est dur pour la religion chrétienne dont on ne comprend pas pourquoi il s'acharne à vouloir la renier malgré sa foi d'antan. Toutes les tentatives pour le faire revenir en arrière sont vaines et en cela la fin du film est capitale...... Un film sur les vocations. Assez rare mais bien interprété et intéressant.

Quel film! Il vous prend aux tripes dés le départ et ne vous lâche pas un instant, sans jamais s’écarter du sujet . C’est courageux et magnifique d’autant que les deux principaux acteurs sont bouleversants parfois de violence et parfois d’humilité, bien dirigés et bien filmés. La foi, la grâce, la communion des Saints sont des choses passées de mode en France où le catéchisme n’est plus assumé par des prêtres et pourtant elles existent et devraient intéresser tout à chacun. Ce film unique qui vient de sortir en DVD est l’occasion pour les gens curieux de métaphysique de comprendre ces notions difficiles à vivre. On n’en sort pas indemne, c’est souvent insoutenable et c’est par la souffrance qu'on atteint la grandeur de cette oeuvre. La notion de sacrifice, si discutable est ici poussée à son paroxysme à tel point que Dieu et le Diable se confondent parfois. Merci au cinéma de nous enrichir à ce point. Leo Joannon a pris le risque de l'incompréhension et du ridicule, il a atteint le sublime proche de la folie des ses personnages mais à s’approcher trop de Dieu ou de Satan n’est ce pas l’inévitable? Je n’avais jamais vu ce film, ni un tel film. Pialat, Bunuel, Bresson n’ont jamais été aussi loin, mais attention à bien le comprendre. Sans une solide connaissance de ce que pouvait être l’église catholique romaine il y a 60 ans dans notre pays ou un athéisme soutenu par une forte culture des religions le mot fin peut se transformer en point d’interrogation.

 

Il y a beaucoup d’outrance, pas mal de maladresse et même des scènes un peu ridicules dans ce grand mélodrame qui fut, je crois un immense succès, mais il y a aussi de la hauteur de vue, de la noblesse d’âme et de l’émotion. Je ne crois pas pour autant que Le défroqué puisse être, aujourd’hui, mis sous tous les yeux : il faut avoir une certaine sensibilité aux questions spirituelles, un minimum de culture catholique et une envie de se pencher sur ces questions de Grâce divine, de pardon des offenses, de communion des saints et de mystère de la vocation sacerdotale.

Un film catho prévisible dès les premières minutes mais une interprétation magistrale de Pierre Fresnay.

Un thème passionnant et osé pour l'époque. Pourtant, le film me laisse une impression mitigée. Je trouve exceptionnelle la prestation de Pierre Fresnay. Son jeu tant visuel qu'oral est admirable. J'aime aussi l'idée d'adopter le point de vue d'un prêtre défroqué, cherchant à démonter les religions. Pourtant, je suis déçu. A aucun moment on assiste à une réelle confrontation d'arguments. Et pourtant, Dieu sait combien c'est facile sur la religion ! On se limite à quelques questions : la vocation, la foi, le Salut... Par ailleurs, le film est très désagréable à suivre. On crie, on se provoque... tout cela a fini par m'excéder. Enfin, je suis déçu par le message sous-tendu derrière "Le défroqué". Au début, on se dit : "chic, ça va casser du prêtre". A la fin c'est plutôt : "eh merde, c'est l'inverse, ce n'était qu'une ruse pour nous convertir". La mise en scène finale est à ce titre flagrante. Pour ma part, je n'aurais pas été surpris de voir Jésus débarquer et sortir un "Bon, vous allez croire maintenant bordel de merde !". C'est le Vatican qui sponsorise le film ou quoi ?

 

A mes yeux éberlués ce film fut un succès très tangible à sa sortie. Tant mieux pour lui puisqu'il est sincère. Sincère, oui, mais empesé; bien plus qu'un Renoir gêné dans ses mouvements, plus coincé qu'un Autant-Lara par des ligues de vertu. Le problème me semble être le cadre. Dans les films qui traitent gracieusement de la Foi, le cadre doit être large; c'est une aspiration qui occupe tout le sac pulmonaire, ce qui monopolise tout le corps. A amenuiser son cadre en permanence, Joannon amenuise ainsi la portée de son propos. Les propos tenus par les prisonniers ne sont pas non plus trés "en situation"; le film me semble une régression totale par rapport au sublime (viscéral, pour tout dire) "Journal d'un curé de campagne" de Bresson. Peut-être parce que le film de Bresson tenait debout sans chercher à s'affider un public, celui-ci en trouve un à force de se défiler sans cesse. Rien ne tient debout ici, les dialogues sonnent faux, mais ce n'est pas un film réellement haïssable, juste songe-creux. Dommage.

« Une fois prêtre, toujours prêtre ! » Pierre Fresnay est Maurice Morand, un prêtre défroqué! Cet homme qui n'a eu que des sarcasmes pour la foi des détenus de l’Oflag XIII-4 en avril 1945! On ne savait de lui que ce qu'on ne connaissait : un professeur d'histoire au Caire, un homme d'études! il y a un adage qui dit que si un roi se retire pour ce qu'il pense être son devoir, on ne doit pas croire qu'il l'a fait pour une femme! Maurice Morand n'est pas roi mais règne sur soi-même! C'est difficile ? Non, juste orgueilleux! Bref, tout vaut mieux que les fausses vocations! Morand en est un célèbre exemple! Ours de bronze au Festival de Berlin, "Le défroqué" n'est pas ce qu'on appelle un chef d'oeuvre du genre! Le film a mal vieilli et l'affrontement final entre Morand et Lacassagne est à la limite du ringard! Reste la grâce du dernier plan (la larme à l'oeil de Morand qui prie en latin) et le jeu excessif de Pierre Fresnay! N'est pas Bresson qui veut monsieur Lèo Joannon, réalisateur français à qui l'on doit "Atoll K", le plus mauvais film du tandem Laurel & Hardy...

 

 

 

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