CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1033 

 

 

n°1033
 
" Les initiés "

 

 

(2017)-(S.Afr,All,Fr,Hol)(1h28)  -      Drame    

 

Réal. :     John Trengove     

 

 

Acteurs:  N.Touré, B.Mantsai, NJ Ncoyini ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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John Trengove ne réduit son film ni à une simple histoire d’amour entre deux hommes ni à un pesant discours sur la discrimination dont les homosexuels peuvent être la cible. En installant son récit autour de traditions anachroniques qui célèbrent le passage à l’âge à adulte, le cinéaste interroge sur les notions de virilité et d’identité, explore le corps social, le décortique et en fait ressortir ses jeux d’apparence.

Sur un sujet tabou – l’homosexualité condamnée, dans la tradition africaine, comme signe de décadence – un film courageux, à valeur à la fois documentaire et engagée.

Au fil d’une intrigue captivante, loin de toute romance gay, les trois héros se révèlent tour à tour victimes et bourreaux.

Remarquablement interprété, mené avec justesse, “Les Initiés” lève subtilement le voile sur des tabous de la société sud-africaine.

Sensuel et abrasif, le "Brokeback Mountain" sud-africain.

Moins romantique que le chef d’œuvre d’Ang Lee, le film de John Trengove évoque sans fard le tabou de l’homosexualité, très présent dans cette partie du monde. En résulte des corps à corps brutaux, dénués de tendresse, entre les deux protagonistes, Vija refoulant à mort ses sentiments que X n’arrive pas à exprimer correctement.

Bien plus universel qu’il n’y paraît de prime abord, ce premier film qui tire sa puissance de sa maîtrise formelle interroge, au-delà de la question de l’homosexualité, sur ce que signifie être un homme.

On peut être gêné par la mise en scène un peu trop saccadée de John Trengove, mais son parti pris de filmer caméra à l’épaule en se tenant très près des corps nous fait éprouver physiquement l’aspect à la fois très brutal et oppressant de ces rituels.

Pas de rythme, pas d’énergie, juste une histoire déroulée. Dommage : le sujet méritait de la flamme.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Une lutte des corps et des esprits. Dans ce milieu très fermé des rites d’initiation à l’âge adulte, Trengove filme avec subtilité des personnages gays dans cet environnement foncièrement homophobe. Le cinéaste fait un film violent, sans artifice, par la seule force de son sujet où les tabous poussent vers des extrémités et où les victimes sont aussi les bourreaux.

Un beau film, d'une grande originalité, qui par son scénario et ses acteurs arrive à nous toucher malgré une mise en scène plutôt faible et lancinante. Du beau cinéma efficace et prenant.

"Les Initiés" est un film exceptionnellement touchant et dure qui accompagne le spectateur dans une proximité plus ou moins forte avec les personnages de l'histoire et son thème fort et tabou en Afrique du Sud. Ce film est avant tout une rencontre et une proximité touchante qui nous laisse entrevoir la violence, l'amour, les regards et la sexualité d'une vie d'homosexuel en Afrique. Mise en scène documentaire interessante avec des passages lourdes en sens et permettant d'instaurer une réflexion sur ce thème. Un film dur, émouvant et vrai.

 

On est ici, en Afrique, dans l'évocation d'une tradition ancestrale, dans un rite où l'homme avec un grand H est glorifié. L'Ukwaluka place les protagonistes dans des circonstances où la douleur, la peur, la virilité, l'animalité, le jugement, le poids des ainés, auquel s'ajoute désormais les différences sociales, sont prégnant. Ce sont ces circonstances originales, plus que le parcours du héros, qui donnent tout son intérêt au film. Les comédiens, seconds rôles inclus, sont parfaits. Pour ce qui est de la réalisation, elle est un peu brute sans que l'on sache vraiment s'il s'agit d'un parti-pris ou d'une maladresse.

Le film est presque fabriqué comme un reportage ethnographique. Le réalisateur tourne autour de ses personnages, sans jamais juger, tout en donnant à regarder des habitus culturels cruels et arriérés. Le trouble sociologique est tout à fait bien filmé grâce à une mise en scène précise et intelligente. "Les Initiés" ne cherche pas la démonstration. Il décrit les difficultés, les discriminations sociales et les tabous d'une certaine société africaine, tout en s'immisçant avec tendresse et beauté dans l'intimité d'une relation amoureuse entre deux hommes, ou d'une relation pédagogique entre un jeune initié et son instructeur. "Les Initiés" est un film original, et surtout rare dans le sujet traité qui évite brillamment les africanismes et les lieux communs.

Le film est presque fabriqué comme un reportage ethnographique. Le réalisateur tourne autour de ses personnages, sans jamais juger, tout en donnant à regarder des habitus culturels cruels et arriérés. Le trouble sociologique est tout à fait bien filmé grâce à une mise en scène précise et intelligente. "Les Initiés" ne cherche pas la démonstration. Il décrit les difficultés, les discriminations sociales et les tabous d'une certaine société africaine, tout en s'immisçant avec tendresse et beauté dans l'intimité d'une relation amoureuse entre deux hommes, ou d'une relation pédagogique entre un jeune initié et son instructeur. "Les Initiés" est un film original, et surtout rare dans le sujet traité qui évite brillamment les africanismes et les lieux communs.

Trengove a évité l'écueil du pittorque par une mise en scène convulsive, parfois agaçante quand elle est principalement à l'épaule, mais qui se marie bien avec un scénario qui déconstruit la linéarité, s'échappant dans des instants poétiques, finement filmés. Reste qu'il y a une violence prégnante dans ces rapports entre hommes qui semblent tous interroger la masculinité de chacun en se défiant ou en se combattant. Le désir, lui-même, ne peut se résoudre à être synonyme de révélation ou de tendresse mais passe par une lutte également morale. Les initiés est loin de ce qu'on pourrait appeler un film aimable, il est tendu, âpre et sauvage. Avec le maquillage blanc que portent le plus souvent les garçons en cours d'initiation, on pourrait presque employer le terme de primitif.

Après Moonlight, voici Les Initiés. Sur un sujet sensiblement identique, l’homosexualité dans un milieu où elle reste fortement tabou, le premier film de John Trengove m’a nettement moins convaincu. Certes, le sujet est fort et édifiant, l’homophobie en Afrique est très présente, plusieurs pays condamnent encore les gays (et jusqu’à la peine de mort !). Le film est pourtant bien fait. Belle mise en scène, scénario plutôt bien écrit (inspiré d’un rite ancestral toujours pratiqué), interprétation solide (comédiens quasiment tous non-professionnels) et images magnifiques. Mais malgré un certain suspens et un dénouement surprenant, mais finalement logique, il manque un petit quelque chose d’indéfinissable pour nous faire adhérer totalement. Et puis je n’ai jamais pu vraiment m’attacher à aucun des personnages. J’ai trouvé l’ensemble assez long et pourtant le film est assez court (1h28). C’est dommage, j’en attendais beaucoup, j’en suis donc sorti un peu déçu. Mais un réalisateur à suivre malgré tout...

 

On pense bien sûr à "Brokeback Mountain" de Ang Lee. Mais "Les Initiés" n'en a pas la douceur. Les scènes d'amour y sont filmées comme des scènes de combat. Et sa conclusion fait froid dans le dos - alors que celle du film d'Ang Lee arrachait des sanglots. Pourquoi dès lors ne lui donner que deux étoiles ? A cause d'une caméra inutilement épileptique qui se complaît dans des plans sous-exposés. A cause d'une intrigue qui tourne rapidement en rond et dont l'épilogue ne suffit pas à lui donner suffisamment de chair.

L'issue de ce film, aux allures premières de documentaire, sonne de manière bancale. Introduite par quelques phrases à tonalité pédagogique, on en sent bien trop l'origine artificielle, issue du cerveau du réalisateur-scénariste. Son but consiste à mettre en exergue le clash entre une pensée moderne, à visée de transparence, et un esprit à l'ancienne qui renvoie à une identité sans doute non assumée mais qui préfère opter, pour des raisons qui peuvent rester valables, pour le secret. Nous voilà encore une fois en présence d'une histoire de trio insoluble. Le secret dont nous parle le synopsis ne bénéficie pas d'un traitement suffisamment développé. Malgré une belle photo et quelques belles vues paysagères, c'est beaucoup d'attente au vu du maigre résultat. Ce récit, au-delà de sa force psycho-dramatique finale, laisse une amère impression: on peut se demander ce que vient faire là le personnage de Kwanda, mis à part servir la vue idéologique de John Trengrove.

 

 

 

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