CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1023 

 

 

n°1023
 
" Une enfance "

 

 

(2015)-(Fr)(1h40)  -      Drame    

 

Réal. :     Philippe  Claudel   

 

 

Acteurs:  A.Mathieu, A.Sarre, P.Deladonchamps ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

Le Monde    Le Parisien    Le Journal du dimanche    Les Inrockuptibles     L'Express       Télérama      Cahiers du Cinéma       Positif    

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Philippe Claudel renoue avec ses souvenirs d’enfance passée au cœur d’un quartier populaire. Il signe un drame sobre et délicat, quasi impressionniste, dans lequel une poésie bucolique atténue la violence familiale, conférant à ce film un peu de lumière et d’espoir.

Servi par des acteurs extraordinaires, une délicatesse de toucher et un regard empli d’une humanité et d’une bienveillance contenues. L’ensemble trouve son accomplissement dans la conclusion, tout à la fois cruelle et souriante.

Après le remarquable "Jack" d'Edward Berger, c'est au tour de Philippe Claudel de nous bringuebaler avec sensibilité sur le chemin d'une enfance malmenée par une mère chaotique et un beau-père marginal et violent. Un film très actuel et d'une grande justesse qui traite de mineurs en mode majeur.

En dépit de sa sincérité, ce réalisme social moderne qui pourrait admirablement fonctionner en littérature avance au cinéma avec des semelles nettement plus chargées.

Ni vraiment mauvais, ni extrêmement réussi. Comme d'habitude, la mise en scène de Philippe Claudel est soignée, très "qualité France des années 1950, misant sur l'émotion surjouée. Mais le scénario devrait provoquer de nobles et généreux débats.

Écrasé par les clichés et les dialogues démonstratifs, le film se dilue dans une mise en scène sans caractère et une trame répétitive, à laquelle seul le drame viendra mettre fin.

Philippe Claudel change de registre et livre un film social à la Ken Loach. Si son jeune interprète est incandescent, le scénario, lui, offre trop de figures convenues. Dommage.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Un film magnifique de Philippe Claudel, d'une justesse folle. Les enfants joués par Alexi Mathieu et Jules Gauzelin sont géniaux ! Angelica Sarre en mère irresponsable et complètement pommé et Pierre Deladonchamps en beau-père violent et stupide sont également irréprochables. Suivre ce petit homme à vélo en quête d'amour et de liberté m'a extrêmement touché. Du très grand cinéma, le film français de l'année 2015 à mon humble avis.

Très beau film, émouvant et subtil, poétique et raffiné. Tout sonne juste, rien n'est surfait et on se laisse embarquer par l'histoire jusqu'à s'y perdre, rêvant et souffrant aux côtés de Jimmy, espérant une issue heureuse pour lui. Les acteurs sont tous très bons, tout à fait crédibles dans leur rôle (sauf peut-être la jeune Lison, mais il s'agit d'un personnage secondaire). Mention spéciale aux acteurs incarnant les deux frères, ils sont bluffants de naturel et très touchants. Le film est dur par moments, même tragique parfois, mais la noirceur est sans cesse chassée par des scènes aériennes et poétiques au cœur de la nature (cf scène avec le papillon, ou lorsque Jimmy et son frère viennent se ressourcer dans un bois). Ce film m'a vraiment beaucoup plu, je le conseille vivement.

Un film très émouvant sur une famille en péril, une mère perdue entre ses deux enfants livrés à eux-mêmes et son conjoint drogué, violent voire manipulateur. Très triste mais pas larmoyant ni voyeuriste, un beau témoignage sur la misère sociale qui nous laisse en émoi sans jamais être déplacé ou moralisateur. De bons acteurs, en particulier le héros, qui nous transporte dans un univers sombre parsemé de quelques éclaircies que sont les touches d'humour si justes, ou encore les quelques notes d'espoir finales. Très bien filmé, avec de belles images, ce film restera sans doute longtemps dans ma mémoire.

 

Voici un témoignage important, un regard profond et un constat essentiel : la vie d'une famille recomposée avec un enfant même pas ados qui gère le foyer comme l'adulte que ses parents ne sont plus , une mère aimante mais incapable d'éducation, droguée, un beau-père hurleur..., une maison toujours remplie de gens, de bruit, de cris, de violence. De toute chose que ne devrait pas subir un enfant mais qui là la forgé à devenir plus vite autonome. Ce film est un cri, sans jugement aucun sauf celui du spectateur, le constat d'une France malheureuse, d'extrême pauvreté, fainéante, paumée, assistée et dans une ignorance crasse. Un constat amer et réaliste, avec beaucoup de finesse et d'intelligence dans son analyse, par le biais de la famille, de notre pays en déclin. Un film qui peut faire parler...

Après le très beau Il y a longtemps que je t'aime, son premier film, on avait perdu Philippe Claudel avec les horribles Tous les soleils et Avant l'hiver. Si Une enfance n'est pas parfait, avec notamment pas mal de clichés, il a le mérite d’être prenant et touchant. Un curieux mélange de violence, de poésie, d'espoir, de noirceur et de soleil. Les deux petits garçons sont formidables. On retrouve les deux compères de L'inconnu du lac Pierre Deladonchamps (dans un rôle aux antipodes) et Patrick d'Assumçao, en instituteur bienveillant. Inégal mais attachant.

Il y a de l'insoutenable, de l'inimaginable, de l'irreprésentable dans cette enfance de deux garçons, qui nous est présentée par Philippe Claudel. Oui, il est des enfances pas comme les autres. Oui, des adultes irresponsables ont en charge des enfants. Le contraste entre les procédures d'agrément lorsqu'on décide d'adopter un enfant et l'absence de possibilité de contrôle efficace dans ce qui se passe dans les familles, est ici clairement exposé. Un enfant n'est pas à l'abri dans sa famille. La famille est un lieu de construction et/ou de destruction. Dans cette famille, les services sociaux sont dans le coup. Dans cette famille, la mère est aimante. Dans cette famille, la grand-mère maternelle est aimante. Mais, comme le disait une psychanalyste, l'amour ne suffit pas.

 

Un film sur l'enfance rempli de clichés et de poncifs, assez ennuyeux, qui pompe Ken Loach, les Dardenne et le néoréalisme italien, et qui paraît durer trois heures.

Ne réussissant pas à concilier les situations à de réelles solutions, le rendu agace. Un mauvais sitcom sur NRJ12 ne nous aurais pas davantage éclairé. Le binôme mère - fils est sublimé au coeur de ce déversoir de clichés sociaux, jusqu'à la coupe de cheveux ratée que le gamin va se traîner trois mois. Pas de tunes pas de cheveux.

Après le mélo flamboyant ("Il y a longtemps que je t'aime"), la comédie (Tous les Soleils") et l'étude de moeurs ("Avant l'Hiver"), voilà un quasi "docu-fiction" glaçant, mais avec une lueur d'espoir en conclusion. PC fait ici un retentissant "flop" (environ 25.000 entrées en salles) - mais il faut noter que ses audiences n'ont cessé de baisser depuis le presque million de spectateurs de son premier opus...... Fiasco compréhensible en l'espèce, car il "charge la barque", de scène en scène, une accumulation gênante (et beaucoup de convenu spoiler: .) avec peu de point de vue - trop, c'est trop.... et pas de style emballant (comme dans les autres films), pour compenser !

 

 

 

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