CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  2319 

 

 

n°2319
 
" Le grand couteau "

 

 

(1955)-(Am)-(1h51)  -      Drame   

 

Réal. :     Robert  Aldrich    

 

 

Acteurs:  J.Palance, I.Lupino, W.Corey, S.Winters ...

 

Synopsis

 

 

Charlie Castle, vedette d'Hollywood, a promis à sa femme de ne pas se lier à son producteur Stanley Hoff par un autre contrat. Mais le malheureux, pour ne pas voir exploiter certains faits délicats de sa vie privée, est obligé de revenir sur sa décision. Quand il tente de faire machine arrière, il est trop tard : tous ceux qui ont intérêt à lui nuire sont là, et sa femme qu'il veut reconquérir, parle de le quitter...

 

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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(reprise en 2004)

Les mésaventures sentimentales et professionnelles d'un célèbre comédien donnent l'occasion à Robert Aldrich de dépeindre la société hollywoodienne dans toute son horreur. Servi par une distribution superbe, avec en tête Jack Palance.

 

Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Robert Aldrich adapte Clifford Odets pour faire une des choses qu'il sait faire le mieux : en mettre plein la tronche à Hollywood, à la manière dont les producteurs régissent la vie des gens sous contrat et à la manière dont le système broie les natures les plus fortes. "Le grand couteau" n'est pas subtil mais c'est exactement ce qui fait sa force : pendant près de deux heures, on assiste aux démêlés de l'acteur Charlie Castle contre le système qui l'a fait star mais qui noie sa vie de couple aussi bien que son moral. Menaces, chantages, dissimulations, tromperies voire meurtres, rien n'est exclu et tout nous est montré ou suggéré par des dialogues, certes parfois un peu lourds mais nécessaires. Aldrich n'a pas son pareil pour filmer des scènes où la colère monte et il offre à Jack Palance son plus grand rôle, celui de l'acteur tiraillé entre son travail et les mensonges qu'il comporte et entre sa vie de famille. A ses côtés, Ida Lupino s'avère être une femme aussi charmante que forte et Rod Steiger, à travers deux séquences, compose un producteur vraiment odieux.

Comment deviendrait-on vedette de cinèma sans reflèter le commun des gens ? Le spectre du dèshonneur et du suicide planent sur "The Big Knife", un titre qui rèsonne comme un bon vieux western! Et pourtant, nous sommes en plein drame psychologique à la mise en scène archi-thèâtrale! Adaptè d'une pièce de Clifford Odets qui a obtenu un certain succès à Broadway, "The Big Knife" se dèroule dans le Hollywood du milieu des annèes 50, dans la maison d'une vedette! Alcoolique et vellèitaire, Jack Palance (exceptionnel) incarne cet acteur hollywoodien victime d'un odieux chantage face à une grande Ida Lupino qui joue sa femme! L'action progresse par l'accomplissement moral des protagonistes! A mesure qu'avance le mètrage, Rod Steiger est de plus en plus dans son rôle de producteur, Shelley Winters de plus en plus dans son personnage de starlette jusqu'à la dèchirure et l'èclatement de la fin! Comme souvent, la musique de Frank De Vol constitue un remarquable contrepoint aux images très personnelles du metteur en scène amèricain, avec même un passage de la superbe symphonie inachevèe de Schubert! Car si le film d'Aldrich est souvent bavard, les mots sonnent en revanche toujours justes : « il n'y a pas de torture plus raffinèe que celle d'un homme qui a brisè ses rêves mais qui ne peut les oublier ! » Dans la quintessence du monde d'Ibsen, il y a trois sortes d'hommes : 1) les rèalistes comme Wendell Corey (il a un pacte avec le diable et ne saurait être diffèrent) ; 2) les Philistins, comme Rod Steiger, qui ne pourraient être diffèrents (ils sont ce qu’ils sont : intègres et inccorruptibles) ; 3) Les idèalistes dont Jack Palance faisait partie (le troubadour des causes perdues)

Encore un très grand film réalisé par Robert Aldrich. Cette fois-ci, le réalisateur producteur tire à boulets rouges sur Hollywood. Les dialogues tranchent dans le vif comme ce grand couteau avec lequel Jack Palance se donne la mort dans sa baignoire. Son interprétation d'un comédien usé, exploité et corrompu par le système hollywoodien est tout bonnement exceptionnelle. Il y a du James Dean dans acteur hors du commun. Dommage que Ida Lupino, par son jeu parfois trop stéréotypé, viennent alourdir quelques scènes. Le talon d'achille d'Aldrich qui a peine à choisir ses actrices.

Quand le film débute on remarque que le style mis en place par André De Toth nous plonge dans un Film Noir, la tension est d'emblée palpable alors même qu'il ne s'agit que d'un drame psychologique et intime sur fond d'un univers de requins dans les coulisses de Hollywood. Le choix du huis clos entretient d'ailleurs ce côté anxiogène et l'angoisse qui pèse sur la vedette/Palance. On ne comprend pas très bien l'ultimatum précis de son épouse, en effet, soit il ne signe pas de nouveau contrat avec son producteur soit elle le quitte, mais on se demande pourquoi arrêter le cinéma et ne pas signer avec un autre par exemple ?! Idem pour le secret par lequel le producteur "tient" son poulain, quel est réellement la preuve ?! Les dialogues sont bien écrits, jamais sur-explicatifs, ça ne part pas dans l'hystérie ou a contrario dans la mièvrerie, et surtout il suffit de connaître les scandales et l'histoire de Hollywood pour savoir que l'intrigue est complètement crédible jusqu'à cette fin qu'on attend pas. En tous cas, il s'agit sans nul doute du plus grand rôle de Jack Palance et ça vaut déjà le détour. Un excellent film à voir et à conseiller.

 

Ce n’est pas du théâtre filmé mais cela n’en est pas loin, seuls les gros plans et les montages personnels d’Aldrich en font du cinéma. C’est John Garfield qui aurait du tenir le rôle de Charlie, c’est dire combien le film aurait été diffèrent car la personnalité de Jack Palance pèse lourd. Avec lui on a toujours l’impression qu’on est proche d’un drame. Ici, dans la jungle hollywoodienne, ce n’est pas lui le plus méchant, Smiley et Stanley sont bien pires…Ils représentent même une sorte de perfection dans le genre puisque ils sont capables d’éliminer physiquement les gêneurs après avoir vainement tenté toutes les fourberies possibles. Le grand couteau est donc un film auxquels ne peuvent porter crédit que les personnes ayant vécus dans ce genre de milieux. Quand on est jeune on refuse heureusement de prendre ce film au sérieux. Aldrich sera moins bavard dans ses films suivants mais à 37 ans, il avait vraiment beaucoup de choses à dire.

Un film intéressant par son casting notamment pour Jack Palance qui joue à contre-emploi et qui s'en sort pas mal. il y a Rod Steiger qui en fait beaucoup mais qui est excellent et aussi l'inquiétant Wendell Corey dommage en revanche que Ida Lupino ne soit pas plus utilisée. Malgré tout le film tournée en huis clos à du mal à décoller et le scénario à nous entraîner.

 

Ce que je ne pardonne pas à Aldrich c'est de nous livrer le passé d'un Charlie total salopard qui d'un seul coup se repent et qu'on canoniserait comme ça, sans raison. Il a quand même tué quelqu'un en voiture alors qu'il était bourré, envoyé son pote en prison à sa place, baisé sa femme, accumulé les tromperies de tous genre.... et Aldrich voudrait qu'on pleure sur son sort ".. nul homme ne respectait ni n'aimait davantage la vie". Heu non, la c'est trop. Ultra manichéen, le producteur est un pourri, lui est une victime. Palance, acteur millionnaire mais dans des rôles nullos, ne dégage pas le tragique requis, on s'emmerde sévère. "The big Knife" n'est qu'un gigantesque blabla, "oui, non, oui, non : je signe le contrat, je reviens avec toi chéri...oui mais non, mais si..." . Rien de plaisant à voir, seulement entendre les interminables élucubrations et jacasseries de part et d'autre.  "The big Knife" n'est qu'un film à textes foireux et interminable.

C'est le sixième long-métrage de Robert Aldrich, tourné après Vera Cruz et En quatrième vitesse, qui comptent parmi les films les plus célèbres du réalisateur. Le Grand Couteau s'inscrit dans une trilogie sur le cinéma, comprenant aussi Qu'est-il arrivé à Baby Jane et Le Démon des femmes. Une trilogie qui prend la forme d'une charge cinglante (et malheureusement outrancière) contre le milieu hollywoodien, milieu présenté comme liberticide, où règnent corruption et abus de pouvoir. Adapté d'une pièce de Clifford Odets, Le Grand Couteau ne parvient pas à transcender ses origines théâtrales. L'intensité dramatique, nourrie d'excès et de grandiloquence, paraît surfaite. Tout y est trop confiné, condensé, appuyé. Aldrich n'a pas pris la liberté et l'aération nécessaires à l'expression de son talent, qui se manifeste de façon plus évidente dans ses films d'action que dans ses films "psychologiques".

 

 

 

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