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Gianni Amelio adapte avec beaucoup de
sensibilité le livre posthume d'Albert Camus (...) et rend
admirablement les déchirements d'une Algérie où amis d'autrefois
sont devenus ennemis. Porté par des interprètes formidables de
chaleur et de justesse et par une mise en scène vibrante d'empathie,
"Le Premier Homme" est un bel hommage à la douleur des deux camps.
Le long-métrage de Gianni Amelio souffre d'une réalisation par
trop appliquée, comme paralysée par le respect dû à son sujet mais
Jacques Gamblin campe superbement le personnage de Jacques Cormery
dans un mélange touchant de simplicité, de cordialité et de
tourments tus. Denis Podalydès excelle aussi dans le rôle de
l'instituteur humaniste.
De nombreuses scènes fleurent bon la reconstitution historique
consciencieuse, au point de retirer au long-métrage une grande part
de spontanéité. C'est d'autant plus dommage que le point de vue du
réalisateur sur les évènements d'Algérie est vraiment pertinent.
Une reconstitution appliquée et un peu trop sage, mais portée
par la prestation émouvante de Jacques Gamblin.
Voilà matière à des portraits réussis, les comédiens apportant
à la fois une sensibilité et une force à même de faire d'eux les
figures marquantes de toute une vie. Le personnage de l'enfant,
futur écrivain, convainc hélas moins, mélange de charme simplifié et
d'opacité parfois frustrante.
Amelio adapte le dernier roman inachevé : le résultat est
compassé et scolaire. Mais les acteurs sont excellents.
Malgré l'implication évidente d'un
Podalydès et dans une moindre mesure de Gamblin, le film peine à
porter à l'écran le roman inachevé et autobiographique d'Albert
Camus dont on doute que Gianni Amelio en ait saisi toutes les
ramifications historiques et littéraires.
Le film de Gianni Amelio suit à la
lettre les préceptes les plus désuets de la mise en images. Lumière
impeccable, interprétation compassée, musique de bon goût donnent au
moins envie de revenir au texte, sans parvenir à prendre un sens sur
l'écran.
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J'aime l'oeuvre d'Albert
Camus, je n'avais pas aimé son dernier roman inachevé dont est tiré
ce film et voilà que grâce à cette adaptation, j'ai découvert ce
qu'aurait pu être un grand livre. Le réalisateur a su parfaitement
traduire ce qu'est la misère simple, brut, sans fard ni concession,
le poids des silences de ceux qui souffrent et continuent à vivre
pourtant, la dureté des gestes quand bien même sont ils justes comme
pour ne pas tricher avec le monde, comme pour garder l'estime de
soi, première et unique richesse, et enfin la réalité niée par les
idéologies que le peuple algérien était bien composée de deux
communauté qui aurait pu vivre ensemble. Un film sincère et
sensible. J'ai découvert ce
film en avant-première, il m'a emporté. Les images sont superbes,
les interpètes sont justes et le sujet bien traité. Il retrace
notamment l'enfance de Camus en Algérie et la portée de ce film
réside dans une phrase que l'on retrouve d'ailleurs dans la
bande-annonce : "l'enfant porte en germe l'homme qu'il deviendra".
Pour moi, tout est dit... Bref, un film humaniste qui m'a beaucoup
touché et j'ai l'impression que je n'ai pas été la seule au vue de
la discussion qui s'en est suivie. Je vous encourage vivement à voir
ce film, une belle leçon de cinéma (et d'histoire) en toute
simplicité!
Les choix du réalisateur, Gianni Amelio,
sont entièrement au service de l'oeuvre écrite. La lenteur précise
des images, les temps de parole distillés, qui ne prennent que plus
de force lorsque l'on reconnait les mots de Camus. Ensuite les
acteurs, parfaitement justes dans leur rôle. Bien sûr on apprécie
Jacques Gamblin, il nous donne une version humble et mesurée d'un
Camus auto-romancé. Il y a surtout le petit Nino Jouglet, touchant
de vérité dans son enfance. Les critiques ne le soulignent pas
assez. Ce bel ensemble est à voir, peut-être même à revoir.
La quête d'un homme sur ses racines et sur
ce père qu'il n'a pas connu en plein conflit franco/algérien flash
back mettant en scène un jeune acteur que j'ai trouvé pas mal.
Gamblin impeccable comme à son habitude. Le seul point négatif est
la lenteur de ce film.
Du roman posthume et autobiographique d'Albert Camus, Gianni
Amelio a tiré un film scolaire et appliqué. S'il rend hommage au
personnage de l'écrivain, forgé par ses années d'enfance, Le premier
homme ne parvient jamais à rendre compte de la complexité du drame
algérien. D'où vient cette fadeur qui imprègne le film ? L'absence
de prise de risques, la peur de trahir le livre, la reconstitution
ripolinée de l'Alger de 1957 ? Gamblin et Podalydès ne sont pas à
blâmer, ils donnent une humanité et une humilité qui touchent. Mais
sans jamais réussir à transcender un film qui reste obstinément dans
les clous.
Du livre au film il y a toujours une distance infranchissable.
Ici comme pour d'autres. Cette oeuvre force un peu trop sur le
nostalgique. Cela plaira ou pas au spectateur. Camus, finalement
représente le citoyen algérien non arabe ou pied-noir qui va être
floué, puis parfois montré du doigt, puis abandonné à son sort. La
différence entre Camus-Cormery et les autres c'est que Camus croyait
en une Algérie consensuelle, pas forcément indépendante, mais libre.
Ce qui n'était qu'une illusion. Mais ceci est une autre histoire. A
voir ou pas.
Ce film est totalement raté!
C'est une transcription en images d'un texte mais ça n'a rien de
cinématographique, c'est d'une lenteur à mourir, un jeu d'acteurs
figé comme rarement, on se demande comment on peut être aussi peu
naturel, ce qui n'est pas un problème chez Rohmer mais qui là
devient très gênant. Reconstitution historique du début de la guerre
d'Algérie qui semble soignée (mais je n'y étais pas!). Pour le
reste, une méditation autobiographique sur cette position impossible
de Camus dans son pays, l'Algérie, qui change violemment, mais tout
cela est d'une lourdeur et d'une froideur assez incroyables pour un
tel sujet. Lente, froide,
impersonnelle, cette adaptation est oubliée aussitôt son visionnage
terminé. Si Jacques Gamblin est toujours impeccable, son jeune
homologue Nino Jouglet est mal dirigé et les flash-back en
pâtissent. |