CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  736 

 

 

n°736
 
" Fahrenheit 451 "

 

 

(1966)-(Fr,An)(1h52)  -      Anticipation   

 

Réal. :     François Truffaut  

 

 

Acteurs:  O.Werner, J.Christie, C.Cusack ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

L'inclassable de la filmographie de Truffaut, un film totalement à part. La science-fiction n'était pas un genre prisé de Truffaut et cela se sent. Tout est tellement réel et vrai qu'on en oublie que c'est tiré d'un roman de Bradbury. Le film est bien réalisé, les acteurs formidables (l'idée de Truffaut de faire jouer la femme et l'institutrice par la même actrice est géniale), un peu kitsch par moments mais convaicant. Tout cela peut faire penser au nazisme (ou au totalitarisme en général), mais c'est surtout aux médias et à notre société actuelle qu'on pense en voyant ce film, et au dangers qu'elle encourre aujourd'hui. Un film lumineux, courageux et profond qui ne laisse pas insensible. Un très grand film.

En écrivant son roman apocalyptique sur une société sans livres, privée de passé et de pensée, Ray Bradbury faisait la critique virulente du maccartisme! En adaptant le roman, François Truffaut se bat contre une autre forme de totalitarisme, celui du cinéma d'action à gros budget! Le public s'attend à voir un film de James Bond mais il n' y a aucun gadgets! Tourné comme un documentaire, "Fahrenheit 451" est un classique désenchanté du genre! D'une part des hommes esclaves du moloch télévisuel, d'autre part des hommes libres/livres errant sous un ciel gris! Le décor futuriste, particulièrement froid est réussi, les casques, les costumes en cuir et les voitures rouges de pompier évoquent immédiatement un univers de jouets angoissants, rythmé par l'inquiètante musique de Bernard Hermann! Une franche réussite visuellement et techniquement belle...

Une véritable déclaration d'amour à la littérature et à la culture, d'autant plus efficace que l'influence de la télévision ne fait qu'augmenter. Ce film a beau avoir plus de quarante ans, il est de plus en plus effrayant et actuel.

Sans doute le meilleur film de Truffaut. On reste subjugué par cette pseudo science-fiction tant elle pourrait s'avérer véridique. Et si les livres étaient remplacés par les humains, comme lors de génocides passées? En fait, on se rend compte à quel point ce film est réaliste et visionnaire... Un pur chef d'oeuvre à voir au moins une fois dans sa vie.

 

Dès le début du film on sent comme une dissonance entre le cinéaste et la science-fiction. Peut-être est-ce le fait d'avoir tourné l'oeuvre en langue anglaise (son seul et unique film qui sera tourné dans la langue de Shakespeare), quoi qu'il en soit, le malaise est bel et bien là. Certes, la cinéaste exhibe avec force toute la passion vorace qu'il éprouve à l'égard des livres, mais force est de constater que ce n'est pas la grande et visionnaire adaptation du roman de Bradbury que l'on attendait. Son coup d'essai reste malgré tout à voir ne serait-ce que pour la beauté du geste.

Un état totalitaire indéfini où la lecture est interdite, les livres brûlés, et où les citoyens sont abrutis par des pilules et une télévision interactive. L'idée de «Fahrenheit 451» (1966) n'était pas mauvaise, mais sa réalisation laisse décidément à désirer. On sent le malaise de Truffaut avec la science-fiction et, quoi qu'il y ait fait, le résultat demeure fort kitsch. Le réalisateur nourrissait depuis longtemps l'intention de tourner un film sur les livres, la culture et la concurrence de la télévision, mais on s'autorise à douter que le choix d'un roman de science-fiction fusse le bon. Tout ce bric-à-brac futuriste bas de gamme, sorti tout droit d'un musée paléotechnologique, ne fait qu'alourdir inutilement la thématique. Oskar Werner et Julie Christie font certes ce qui est en leur pouvoir pour animer l'affaire, mais l'ensemble s'avère en définitive assez poussif. Un film distrayant, mais sans plus.

De la SF entre anticipation et kitsch des années 60, Truffaut offre une dénonciation intéressante de la population lobotomisée par la télévision . Truffaut offre aussi une vision intéressante de cette société futuriste qui vit un peu comme lors de l'occupation Allemande, les gens font les délateurs, vivent dans la terreur, les pompiers sont vus comme des bourreaux et ces mêmes pompiers sont comme des dictateurs de la pensée brûlant toute culture littéraire . Très bon dans ses propos mais sur la forme a pris un coup de vieux .

Truffaut montre l'utilité de l'art et de la culture dans notre civilisation,cependant on peut regretter le simplisme avec lequel il raconte sont histoire par moments. Si le discourt n'est pas dépourvut d’intérêt,celui de l’homme qui une fois ayant lu un livre devient a son tour l’œuvre qu'il a lue. Le sujet n'est développé qu'en surface,il y aurait eu 1000 façons d’approfondir le sujet,ce que n'a pas fait Truffaut.

 

En grand fan du roman, j'ai voulu voir si cette adaptation de Truffaut était à la hauteur. Et la réponse est non. Tout d'abord la mise en scène a très mal vieilli, les décors sont trop imprégnés des années 70 et il y a quelques longueurs. Ensuite les personnages ne sont ni attachants ni intéressants, car trop survolés, et il n'y a pas de "limier", cet engin de mort mécanique qui traque ses victimes ! Le réalisateur n'est clairement pas à l'aise avec la SF.

Le film souffre d'un malentendu, ce n'est pas un film de SF, c'est une fable. Dans ce film on veut à la fois trop en dire (voir le véritable catalogue de livre brûlés qu'on nous propose) et pas assez, on n'entre jamais dans cette univers où tout est artificiel y compris les personnages, les méchants ne le sont pas assez, les autres n'ont pas assez de profondeur, on n'éprouve aucune empathie (le sort de la bibliothécaire brûlée parmi ses livres nous laisse froid), l'histoire passionne peu et la fin frôle le ridicule. Reste quelques idées, la caméra de Truffaut et la musique de Bernard Herman, mais bof.

Faute de moyens, la reconstitution ne fait pas complètement adhérer à l'histoire. Tout a mal vieilli. On ne comprend pas tout. Le style de Truffaut -dans sa période où il essaie grossièrement de copier Hitchcock, allant jusqu'à lui emprunter son musicien- à l'aise dans les histoires sentimentales a du mal à s'illustrer dans le genre thriller d'anticipation. Nous ne sommes jamais loin du grotesque. De plus, quelle complaisance lorsqu'il filme les livres en train de brûler ! Le message est asséné avec un énorme manque de subtilité ! A éviter.

 

 

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