Fiche 203
n°203 | |
" Nelly et
Mr. Arnaud "
(1995)-(Fr,It,All)-(1h46) - Drame
Réal. : Claude Sautet
|
|
Critiques Presse
bonnes moyennes mauvaises critiques nd
|
|
Le Monde Le Parisien
Le
Journal du dimanche
Les Inrockuptibles L'Express Télérama
Cahiers du Cinéma Positif
Paris Match Le Figaro Libération France Soir L'humanité Première Elle Le nouvel Obs Le Point La Croix
|
|
Critiques Spectateurs bonnes moyennes mauvaises
|
|
Sautet a l’art et la manière de dissimuler la force derrière une apparente simplicité. Nelly et Mr Arnaud n’échappe pas à cette règle. Non content d’offrir une mise en scène ingénieuse et discrète (le cadrage est particulièrement soigné, les mouvements de caméra sont précis), Sautet maîtrise la narration de cette histoire d’amour impossible. Serrault et Béart sont aussi subtiles que les dialogues sont ingénieux. Sautet film des moments en apparence insignifiants et en saisit l’instant magique, la substantifique moelle. Le non-dit est roi. Toujours emprunt d’une mélancolie qui caractérise toute son œuvre, Nelly et Mr Arnaud est un beau film, discret, toujours de bon goût, et qui offre à voir de beaux sentiments. Ce dernier film est le chant du cygne de Claude Sautet qui mourra cinq ans plus tard. Une superbe histoire dont le dénouement nous laisse en haleine, et pourtant elle est toute simple : le réalisateur disait d'ailleurs de lui-même qu'il filmait de plus en plus simplement. Le succès de cette réalisation, sa consécration par de nombreuses récompenses l'aura rassuré sur son talent. Une oeuvre qui met en valeur l'interprétation de deux grands comédiens : Emmanuelle Béart et Michel Serrault en pleine forme, et qui pourtant mit du temps à accepter ce rôle qui ensuite, le toucha. Je ne suis pas forcément très fan de l’histoire et de la mise en scène mais le film est sauvé, me concernant, par le grand Michel Serrault. Comme quoi, des fois ça ne tient à pas grand-chose de prendre du plaisir. Avec une infinie délicatesse qui se teinte volontiers d'ironie, Claude Sautet, qui a reçut le Cèsar du meilleur réalisateur, filme l'attirance réciproque d'un riche vieux monsieur et d'une belle jeune femme désargentée dont les sentiments ne s'expriment qu'à travers les regards et les non-dits! A l'apparente transparence d'Emmanuelle Béart plus belle que jamais, il oppose l'exubérance d'un Michel Serrault (césar du meilleur acteur), faux cynique désempare face à l'authenticité d'un amour impossible! C' Le cinéma a tendance à user de l’amour platonique comme d'une étape vers la complétion amoureuse ou comme l’effet d’une frustration physique. «Nelly et monsieur Arnaud» de Claude Sautet s’impose en contre exemple, développant l’amour platonique non pas comme un moyen ni un frein mais comme le but même. A l’instar de «Max et les ferrailleurs» (France, 1971), le dernier film de Sautet met en place deux personnages relativement distincts : une jeune femme adroite, en transition, et un vieil homme riche mais désabusé. Ces deux protagonistes seront unis par le texte autobiographique de l’homme, la femme oeuvrant à sa retranscription tapuscrite. La confession déguisée de l’homme à la femme, sous les allures de la dictée, engage une relation intime, entre accointance paternelle et hyménée platonique. De l’indécision quant à la nature de leur rapport, Sautet parsèmera des scènes clés pour souligner les lignes de l’ambiguïté amoureuse.
Un bon film, intéressant, mais qui manque de souffle. Il souffre d'un rythme trop lent et d'une quasi-absence d'histoire. Tout est une question de relation entre les personnages. Malgré tout, on rentre sans trop de mal dans cet univers. La qualité du film repose essentiellement sur le grand talent de Michel Serrault et d'Emmanuelle Béart. Quelques situations sont délicieuses, notamment avec l'excellente prestation de second rôle de Charles Berling et Michael Lonsdale. Visuellement Sautet signe un film sobre et appliqué. C’est esthétique, plutôt joli au niveau des décors, de la photographie, de l’ambiance, et le travail sur les cadrages, les mouvements de caméra est très propre. Reste que le métrage dégage une certaine raideur, n’est pas très vivant, et ressemble à un joli catalogue d’image très appliqué mais dans lequel on cherche un peu la vie, les sentiments. C’est un petit regret quand même. On voit d’ailleurs cela dans les dialogues, très écrits et très appliqués eux-aussi, mais dans lesquels il n’y a pas un grand naturel, et une vraie vitalité. Bon, Nelly et Mr Arnaud est un film qui reste assez mineur, mais c’est un film propret, qui n’est certainement pas raté. Une belle occasion de revoir Serrault, en même temps que le dernier Sautet. Le regretté Claude Sautet avait cette faculté de dépeindre à merveille la société et sa patience était un atout majeur dans sa quête de l'authenticité. Ainsi, le duo Serrault-Béart était prometteur de bien des bonheurs. Cependant, malgré une première demi-heure fort agréable, le film devient vite poussif, s'égarant très vite. Dommage.
La fin relève ce film bien joué mais sans grand intérêt. La fine observation des personnages englués dans leurs difficultés de communiquer ne sert aucune histoire. Film peu marquant. Je suis déçu. On s'ennuie ferme. Le personnage de Béart, Caliméro pour résumé, finit par énerver. Les dialogues n'ont rien d'exceptionnels. Je préfère mille fois "Confessions trop intimes", un peu dans la même veine. Je vais être honnête et m'exprimer sans détour : ce film est A EVITER ABSOLUMENT. Il est lent, morne, rien ne se passe, l'histoire est inexistante, le scénario est une grande coquille vide, les dialogues sont d'un pathétique unique ("passe-moi le beurre" ; "le v'la" ; rien de plus...), et en plus, aucune subtilité, aucun message, pour combler ce "Rien ambiant", ce film complètement mort, cet ennui mortel qui nous accompagne...
|