Fiche 1942
n°1942 | |
" Equus "
(1978)-(Am)-(2h17) - Drame
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Synopsis
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Lors d’un accès de folie, le jeune Alan Strang a crevé les yeux des six chevaux de l’écurie où il travaillait. Martin Dysart, un psychanalyste de renom, est chargé de découvrir les raisons de ce geste. Dysart plonge peu à peu dans l’âme torturée d’Alan, où se mêlent sexe, passion et un secret profondément gardé…
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Chef-d'oeuvre méconnu de Sidney Lumet, "Equus" est un drame psychologique magistralement interprété par le regretté Richard Burton (En médecin psychiatre bien allumé, il faut le dire) et Peter Firth, son patient. L'histoire est très intéressante, les dialogues sont excellents, les acteurs aussi. A noter qu'il y a des "scènes choc" qui ne laissent pas indemnes. A (re)découvrir! Un grand travail théâtral, un récit fouillé et complet sur la folie et l’aliénation d’un jeune homme. La psychanalyse passionnante d’une maladie qui va même aller jusqu'à toucher le praticien dans son for intérieur. L’adolescent possède quelque chose que l’homme mature n’a jamais vécu. Le film est assez impressionnant par son développement analytique et cette fin assez dure mais salvatrice dans un sens. Un très bon film. Très proche de la pièce d'orgine. Fidèle, mais aussi très bien mis en images et adapté au grand écran. Comme la pièce, le film est un peu long dans la première moitié, mais la dernière demi-heure lui donne tout son sens. L'histoire est complexe, tortueuse, non sans être passionnante, admirablement traitée par Sydney Lumet. Les acteurs sont excellents, le film est techniquement presque irréprochable. Notons aussi des procédés filmiques et stylistiques judicieux et bien faits que l'on ne peut que saluer. Même si le propos est dur, ce film est d'une grande qualité, il faut le voir. Un très bon film sur la folie peu ordinaire. Ce face à face est fascinant jusqu' au dernier plan . Pour l époque même si il s agit de l adaptation d une pièce de théâtre il faut dire que ç est assez difficile voire dur comme sujet . La psychose du jeune personnage est complexe ainsi que la fascination du psychiatre qui petit à petit comprend lui même des choses enfouis très profondément. Richard Burton est impériale. Sidney Lumet a souvent mis en images des pièces de théâtre : c'est la cas avec Equus d'après l'oeuvre du dramaturge Peter Shaeffer qui a également écrit le scénario. La mise en scène de Lumet qui se fait à la fois réaliste, expressionniste et fantastique, filme au plus près les deux protagonistes brillamment interprétés par Richard Burton (son dernier grand rôle) et Peter Firth (qui jouera deux ans plus tard dans le Tess de Polanski). Un film psychanalytique passionnant.
Ce n’est pas la première fois que Sidney Lumet adapte une pièce de théâtre, après Douze Hommes en colère (1957) & La Mouette (1969), cette fois-ci, c’est au tour de Peter Shaffer de voir sa pièce adaptée sur grand écran. Il en résulte une adaptation très studieuse, complexe et dérangeante à la fois. Magnifié par la très belle photo d’Oswald Morris et des acteurs (Peter Firth & Richard Burton) saisissants. Une immersion dans le subconscient d’un être tourmenté et un face à face psychanalytique déroutant & perturbant. Accrochez-vous, car ce film méconnu du grand public (et qui n’a pas su rencontrer son public lors de son exploitation en salles), risque fort d’en dérouter plus d’un.
C’est en 1973 que Peter Shaffer crée à Londres sa pièce "Equus". En
Angleterre, à cette époque, le mouvement de l'antipsychiatrie bat
son plein, animé par Ronald Laing et David Cooper. 2 ans auparavant,
était sorti Family Life de Ken Loach, un des films les plus
importants sur ce sujet. Manifestement, dans sa pièce comme dans le
scénario qu’il en a tiré pour Sidney Lumet, Peter Shaffer se place
en chantre de ce mouvement, en mettant en scène un psychiatre,
Martin Sydart, qui ne cesse de s’interroger sur le bien fondé de sa
pratique. Face à lui, amené par Hesther Saloman, une amie
magistrate, se trouve Alan Strang, un adolescent qui a crevé les
yeux de six chevaux dans l’écurie dans laquelle il travaillait le
week-end depuis quelque temps et qui est en attente de jugement. "Equus" est un film bavard ce qui est parfois un problème quand on adapte une pièce de théâtre au cinéma. Mais Lumet est loin d'être un manchot et se sert des dialogues pour mieux plonger dans les troubles qui agitent le jeune Alan Strand qui vient à son tour troubler son psychiatre, le docteur Dysart. La mise en scène est classique mais efficace, le cinéaste laissant la force de son sujet (parfois un peu trop démonstratif) mener vers les émotions. Malgré tout, l'ensemble n'est pas toujours facile à suivre et parfois un peu trop bavard. Heureusement, on trouve dans les deux rôles principaux Richard Burton et Peter Firth. Burton, alors au crépuscule de sa carrière, donne une véritable profondeur psychologique à son personnage lessivé par la vie tandis que Firth, qui avait déjà tenu le rôle au théâtre nous livre une composition habitée.
Malgré tout son talent, Sydney Lumet ne sauve pas du démonstratif ce long pensum psychanalytique (Ah, l’incontournable séquence de catharsis finale où le jeune névrosé revit son traumatisme dans les bras du psychanalyste !). Seule l’interprétation puissante de Richard Burton nous sort de l’ennui et laisse apercevoir ce que le film aurait pu être s’il avait d’avantage joué la carte de l’ambivalence et du vacillement intérieur de son personnage, ici réduit à un vague questionnement existentiel sur la normalité et l’anormalité. Une œuvre oubliable dans la riche filmographie du cinéaste. Certainement un des premiers films traitant de psychanalyse, Equus, n'en reste pas moins une oeuvre dérangeante, parfois malaisante, et qui ne parvient jamais à nous convaincre totalement. Sidney Lumet était conscient qu’une telle adaptation était risquée, notamment parce que le recours à de véritables animaux dans le film (contrairement au théâtre où il s’agissait d’acteurs grimés) déforçait leur nature fantasmatique dans le contexte du scénario. L’ajout de séquences en extérieur, la violence graphique de la scène centrale, furent également critiqués pour être trop explicites, gâchant la suggestion dont savait faire preuve la pièce. Pourtant, l’adaptation conserve les éléments théoriques de l’intrigue sans jamais chercher à les simplifier. Malgré d’excellents acteurs et un sujet qui peut susciter la curiosité malgré un évident côté capillotracté, ‘Equus’, typique de l’intérêt des années 70 pour la collision entre une Foi en voie de marginalisation et un intérêt florissant pour la sexualité, n’offre plus aujourd’hui que la vision d’un lourd pensum psycho-philosophique, pas toujours franchement digeste.
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