Dirk Bogarde retranscrit à merveille
l’ambiguïté et la tristesse du personnage, pendant que Bjorn
Andresen incarne cet être qui représente aux yeux du compositeur la
beauté absolue et obsédante. Un film fascinant dans lequel Visconti
nous transporte de la première à la dernière minute. Un film
touchant, troublant, tragique et esthétiquement magnifique.
Ce chant du cygne d'un musicien aux
portes de la mort est d'une beauté extraordinaire. Aschenbach
poursuit, en suivant le jeune Tadzio, sa propre beauté, sa propre
jeunesse qui se sont enfuies depuis longtemps. La scène finale,
comme beaucoup d'autres critiques l'ont dit, est inoubliable. Tadzio,
insolent de beauté et de jeunesse dans le soleil au zénith avance
dans la mer. Le cinéma est un art majeur, on ne peut plus en douter
après avoir vu ce film du Maître Visconti.
Incontestablement l'un des chefs
d'oeuvres du septième art. Mort à Venise est avant tout une oeuvre
symbolique (l'arrivée de Dirk Bogarde à Venise peut être interprétée
comme la traversée du Styx et le passage dans l'au-delà) et
philosophique. A voir absolument!
Visconti réussit avec la dernière scène,
à représenter la Beauté, avec ce plan immense, où, alors que le
soleil éblouit la caméra, le garçon lève le bras vers le ciel, un
appareil photo dans le coin du cadre. Si ça, ce n'est pas l'un des
plus beaux plans de l'histoire du cinéma, qu'on me prouve le
contraire.
Œuvre maniériste à l’extrême, exclusivement centré sur les
états mentaux d'un riche compositeur déprimé attendant l’achèvement
de son séjour, Mort à Venise a de quoi rebuter. Mort à Venise, c'est
l'art de mettre en image la mélancolie, le vide d'une existence, le
songe. Et pour cela, Visconti mêle les souvenirs, les cauchemars, la
fascination pour un adolescent qu'éprouve le personnage central. Le
final est une véritable scène d’anthologie qui à elle seul donne
satisfaction à celui qui vient de s'ennuyer durant deux heures...
Faut s'accrocher !
Dirk Bogarde, le crépuscule d'un dieu. La vieillesse, la
nostalgie de la jeunesse et de la beauté, les mystères de Visconti.
Des plans magnifiques, comme les tableaux d'un musée, une symphonie
tout en regard par un impressionniste du septième art mais
malheureusement d'une pauvreté d'action absolue...
Même si il nous avait habitué à mieux Visconti, nous offre un
film très esthétique. Venise, un vieillissant compositeur à la
recherche de l'inspiration fait la rencontre sur une musique de
Gustave Mahler d'un jeune adolescent à la beauté tellement
troublante qu'il y a confusion sur son sexe. Et Visconti joue de
cette confusion pour troubler autant le spectateur que son héros. Il
donne en cela une parfaite définition de la beauté qui ne semble ni
féminine ni masculine à laquelle succombe complètement notre héros
qui s'éprend de ce jeune garçon qui devient pour lui une véritable
obsession. Mais malgré tout, il y a une lenteur qui peut-être
extrêmement lassante.
Tout d'abord il y a une nouvelle de
Thomas Mann, très belle, très intelligente, très bien écrite. Le
film de Visconti a tout compris de travers. Le romancier se
transforme en compositeur, la nouvelle se transforme en long métrage
long, long, long avec des flashs back bavardeux, prétentieux ou
niais. Dirk Bogarde, comme il n'a rien d'autre à dire, nous
fait des mimiques à la mime Marceau pour nous faire comprendre ce
qui se passe dans sa tête... Misère de misère ! Vite... Relisons le
livre pour oublier ce film !
C’est vrai que Visconti excelle dans la
mise en images, et maîtrise le cadrage comme personne. Mais derrière
toute cette démonstration, il y a quoi ? Je ne vois qu’une
répétition de plans, à force de zoom et de zoom sur un artiste d’âge
mûr qui mate un jeune éphèbe, sorte de statue de cire. Tous ces
discours sur l’art en flash-back ça fait cache-misère, et le
mouvement de la symphonie de Mahler qui revient toutes les deux
minutes, c’est lourd, pas subtil du tout.
Succession de scènes lentes et inutiles
sur fond d'histoire douteuse... Mieux qu'un somnifére... Où est le
chef d'oeuvre promis? Sûrement le pire film que j'ai vu de ma vie...
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