CINECRITIKIUM

 

 

 Fiche  1402 

 

 

n°1402
 
" L'auberge rouge "

 

 

(1951)-(Fr)(1h35)  -      Comédie d'humour noir   

 

Réal. :     Claude Autant-Lara   

 

 

Acteurs:  Fernandel, F.Rosay, Carette ...

 
  Critiques Presse 

  bonnes            moyennes           mauvaises      critiques  nd    

 

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Critiques Spectateurs

  bonnes            moyennes           mauvaises 

 

 

Quel bonheur de voir ce genre de film loin des comédies pétaradantes que nous offre le cinéma Français aujourd'hui en panne d'inspiration, "L'auberge rouge" bénéficie même d'un remake sortit récemment avec Christian Clavier, Gérard Jugnot et Josiane Balasko, comme quoi. Le film réalisé par Claude Autant-Lara possède un charme d'époque avec des paysages hivernaux qu'on savait magnifiquement filmer autrefois et une bouffée de rire dans cette auberge meurtrie pendant une longue soirée avec un moine entouré d'une famille d'assassins. Le ton et les gags sont jovials, cela faisait un moment que je n'avais pas autant rigolé devant un film et c'est réjouissant. Fernandel trouve l'un de ses meilleurs rôles dans ce film qui met en valeur son talent comique. Le reste du casting est excellent aussi, mention pour le singe (rire). Un bon moment d'hilarité à savourer.

Inspirèe d'un fait divers authentique qui dèfraya la chronique ou des aubergistes tuaient et dévalisaient les voyageurs qui s'égaraient, "L'auberge rouge" reste aujourd'hui une grande réussite de Claude Autant-Lara parce que le film est noir, grinçant et surtout irrésistible! La distribution est merveilleuse avec un Fernandel formidable en moine capucin et poltron, un Julien Carette inoubliable en assassin gouailleur et d'une Françoise Rosay èpatante! il faut la voir avouer ses meurtres à Fernandel derrière une grille de châtaignes faute de confessionnal! Une comédie truculente qui mérite bien son statut de grand classique du cinèma français avec un Yves Montand qui poussait déjà la chansonnette en 1951...

C'est une comédie noire grinçante que signe ici Claude Autant-Lara, du genre que l'on voit rarement dans le cinéma français. Et pourtant ce film vient démontrer qu'il n'y a pas que les anglais qui savent y faire dans ce registre. Sur un scénario écrit par Jean Aurenche dans lequel un moine se retrouve avec plusieurs voyageurs dans une auberge dont les tenanciers ont pour habitude de tuer et de voler leurs clients, "L'auberge rouge" tourne le clergé en dérision en faisant du moine incarné par Fernandel (irrésistible dans ce rôle qu'il reniera par la suite, le jugeant contre ses convictions) un poltron qui n'hésite pas à faire l'aumône au nom de l’Église pour se payer un bon repas. Filmé dans de superbes décors et rythmé de bout en bout, le film nous réserve de belles surprises et nous fait encore rire, grâce à son savoureux mélange de comique de situation et de dialogues savoureux, le tout avec la noirceur nécessaire pour le rendre encore plus drôle.

Amateurs d'humour noir, en voici le chef-d'oeuvre! Le trio Fernandel-Rosay-Carette est désopilant, servi par des dialogues ciselés: "Si on assemblait tous les tibias de saint François que l'on montre dans les églises, ce ne serait plus un saint mais un mille-pattes!" On se rit de la mort comme de la religion et le paysage enneigé suscite une atmosphère de conte de Noël diabolique.

Le genre de film que l'ont peut regarder 47 fois et qui fait le même effet à chaque visionnage...Fernandel y est énorme, un classique !

C'est un film dont on ne se lasse pas, je le regarde et reregarde dès que je peut. Fernandel y joue superbement bien. Un petit suspens accrochant pendant le film et une fin qui cloture bien ce film macabre. Un humour noir à se rouler par terre ! Je me demande pourquoi ce film n'est pas plus connu.

 

Fernandel fait du Fernandel, l'histoire est à vrai dire plutôt prometteuse, mais l'humour ne fonctionne jamais vraiment, tant il est forcé, poussif, naïf, et parfois presque grotesque. Et d'un point de vue artistique, cette "Auberge rouge", quand bien même elle n'a pas trop mal vieilli, reste très académique, et on se devait d'attendre plus de ce Autant-Lara. Cette ribambelle de personnages hauts en couleurs et plus abrutis et caricaturaux les uns que les autres est somme toute sympathique et divertissante, mais ça ne va hélas pas plus loin.

"L'Auberge rouge"(1951),en dépit de son titre,n'a qu'un lointain rapport avec le roman d'Honoré de Balzac. Son pitch de départ le destine à être une comédie cocasse et vaguement caustique. Une auberge isolée sur une colline enneigée en Ardèche. Des aubergistes et leur majordome noir qui tuent les voyageurs après les avoir empoisonnés. Un prêtre capucin et froussard partagé entre sa réserve sur le sceau de la confession et son envie de sauver les malheureux. Le film de Claude Autant-Lara met tout ces éléments en place,avant de verser plus ostensiblement dans la farce bouffonne. Plusieurs choses dérangent ici comme le surjeu permanent de Fernandel et plus généralement la théâtralisation extrême de l'ensemble. La morbidité de l'histoire est noyée dans une sorte de vaudeville limité. Ceci étant dit,il est savoureux de noter l'aspect anti-clérical se mêlant au respect des us et coutumes du XIXeme siècle. Et puis,la chanson d'Yves Montand "La Complainte du voyageur" est éternelle.

Ce sont des films qui marquent quand on les voit gamin. C'est du bon cinéma, le seul hic,ça a pas mal vieilli tout de même.

 

 

De grands moments de rire ? Oui, mais c'est en voyant le jeu théâtralisé donc ridicule des acteurs, et surtout cette chose poilue qui est censée être un singe. Pitoyable ce costume. Et le gamin ou le nain de jardin qui endosse le costume n'a pas dû tout comprendre dans la phrase "Fais comme si tu étais un singe". A un moment donné, on le voit carrément marcher, il devait en avoir marre d'être accroupi. Bref, passons. Le seul moment drôle du film correspond à la confession de la femme de l'aubergiste. Sinon, tout le reste du film est malheureusement sans saveur. Mais cette version reste tout de même supérieure à celle avec Christian Clavier et Josiane Baslasko (c'était pas bien difficile...).

Une très belle photo, des décors inquiétants, la chanson d'Yves Montant au générique… mais d'un autre côté le film souffre d'être organisé autour de Fernandel lequel ne peut s'empêcher d'en faire trop. La direction d'acteurs est très théâtrale, il y a des longueurs pénibles (la scène du mariage) et les gags sont lourds et poussifs. En fait le scénario exploite mal l'idée de base et aurait pu faire davantage dans le cynisme. Curieusement Fernandel aurait reproché au film d'être anti clérical, alors qu'au contraire il ne l'est sans doute pas assez clairement.

 

 

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